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Économie

Quel reflet de la crise grecque en France ?

Dans l'euro, hors de l'euro ? Depuis quelques jours, cette question est posée au sujet de la Grèce, mais il est largement admis que les autres pays de la zone ne seront jamais confrontés à ce choix. L'euro est une décision irrévocable... sauf circonstances uniques et exceptionnelles. En France, beaucoup de commentateurs considèrent que la crise grecque n'a pu prendre cette ampleur qu'en raison des erreurs d'appréciation et de l'intransigeance des institutions européennes. S'exprime ici tout le paradoxe des relations entre la France et l'Europe dans l'après-guerre. D'un côté, la France est la patrie de certains des pères fondateurs de l'Union européenne (Jean Monnet, Robert Schuman) et de l'euro (Jacques Delors). De l'autre, elle a torpillé la Communauté européenne de défense en 1954 et, en 2005, sa population a rejeté par référendum le projet de Constitution, élaboré d'ailleurs par un Français, Valéry Giscard d'Estaing. Le Traité de Maastricht instituant l'euro n'a été ratifié que d'une très courte majorité en 1992. Aujourd'hui, selon l'Eurobaromètre de la Commission, bien plus de Français pensent que l'euro est une bonne chose plutôt qu'une mauvaise. Le solde d'opinion est malgré tout plus faible que la moyenne, et surtout il s'est un peu dégradé depuis 2012. Critiquer la Commission et la BCE est bien ancré dans l'ADN du politicien français lambda, mais de là à abandonner l'euro, seul le Front national, parmi les forces politiques puissantes, ose franchir le pas. Ce serait le moyen, prétend-il, de rétablir la compétitivité-prix. Est-ce que personne au FN ne s'est avisé que l'euro avait très fortement chuté depuis un an ? Quant au retour au franc, l'argumentaire de ce parti affirme : « Sortir de l'euro constitue un défi technique, mais ne provoquera aucunement le cataclysme décrit par les idéologues et autres fanatiques de la monnaie unique. » La vertu de la crise grecque, espérons-le, est qu'elle démontre le contraire. Le coût d'un divorce monétaire est très élevé, pour un gain très illusoire.

Cet article est réalisé par Fidus

Dans l'euro, hors de l'euro ? Depuis quelques jours, cette question est posée au sujet de la Grèce, mais il est largement admis que les autres pays de la zone ne seront jamais confrontés à ce choix. L'euro est une décision irrévocable... sauf circonstances uniques et exceptionnelles. En France, beaucoup de commentateurs considèrent que la crise grecque n'a pu prendre cette ampleur qu'en...

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