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Économie - Développement

Quand le FMI s’insurge contre les inégalités sociales

Des experts du FMI ont livré un inhabituel réquisitoire contre les inégalités sociales, accusées de freiner la croissance économique et d'alimenter les crises financières, dans une étude publiée hier.
S'aventurant sur un terrain qui lui est peu familier, le Fonds monétaire international relève que le fossé entre les riches et les pauvres est à « son plus haut niveau depuis des décennies », spécialement dans les pays riches. Le constat n'est pas très neuf mais les causes identifiées par le FMI peuvent surprendre, venant d'une institution gardienne de l'orthodoxie financière et de la libéralisation de l'économie.
Selon cette étude, « l'assouplissement » des réglementations du marché du travail et le déclin syndical auraient ainsi renforcé les inégalités de revenus en limitant les capacités de négociations des salariés. « Des règles plus souples d'embauche et de licenciement, des salaires minimum plus bas (...) et des syndicats moins puissants sont associés à de plus grandes inégalités », indique cette étude, qui ne reflète pas la position officielle du FMI.
Les progrès technologiques ont également joué un rôle en pénalisant les salariés du bas de l'échelle, selon les experts du Fonds qui pointent les conséquences sur l'activité.
Selon leurs calculs, la croissance économique est plus faible à moyen terme (-0,08 point) quand les revenus des 20 % les plus riches augmentent de 1 %. « Cela semble suggérer que les bénéfices ne retombent pas » sur les plus pauvres, écrit le FMI. À l'inverse, une hausse similaire des revenus des 20 % les plus pauvres doperait la croissance de près de 0,4 point de pourcentage, selon l'étude.
Autre conséquence pointée par le FMI, l'influence « croissante » des plus riches et la stagnation des bas revenus auraient tendance à favoriser l'éclosion de crises financières. « Une période prolongée d'inégalités plus élevées dans les économies avancées a été associée à la crise financière (de 2008-2009) en renforçant l'endettement par effet de levier (...) et en permettant aux groupes de pression de pousser vers plus de dérégulation financière », indique l'étude, qui liste quelques recommandations.
Les richesses seraient ainsi mieux réparties en s'appuyant davantage sur les taxes sur le patrimoine et la propriété immobilière et en renforçant la lutte contre l'évasion fiscale, assure l'étude. L'organisation Oxfam a aussitôt salué ce rapport, se félicitant que le FMI « sonne l'alarme » et tente de réveiller les gouvernements. « Le FMI prouve que rendre les riches plus riches ne marche pas pour la croissance », a réagi son directeur à Washington, Nicolas Mombrial.

(Source : AFP)

Des experts du FMI ont livré un inhabituel réquisitoire contre les inégalités sociales, accusées de freiner la croissance économique et d'alimenter les crises financières, dans une étude publiée hier.S'aventurant sur un terrain qui lui est peu familier, le Fonds monétaire international relève que le fossé entre les riches et les pauvres est à « son plus haut niveau depuis des...

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