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À La Une - Liban

Spéculations sur une libération imminente des militaires otages d'al-Nosra

Les familles ne veulent plus y croire avant de voir de leurs propres yeux leur proches libres.

Le sit-in, place Riad el-Solh, des familles des militaires libanais otages des jihadistes. Photo Moustapha Jamaleddine

Depuis plusieurs jours, des informations font état d'une libération imminente des militaires libanais otages du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) depuis la bataille de Ersal (Békaa), en août 2014.

Durant ces affrontements sanglants entre l'armée et les jihadistes venus majoritairement de Syrie, une trentaine de militaires avaient été enlevés. Quatre ont été assassinés en détention, vingt-cinq sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Si les négociations pour la libération des otages d'al-Nosra semblent progresser, aucune information ne circule au sujet des discussions portant sur les militaires détenus par le groupe État islamique (EI).

Mardi, le quotidien an-Nahar rapporte "de sources concordantes" que les militaires otages retenus dans le jurd de Ersal par la branche syrienne d'el-Qaëda seraient échangés contre des détenus islamistes à la prison de Roumieh, afin de répondre favorablement aux revendications des jihadistes. Le journal affirme également qu'une rançon de 20 millions de dollars (initialement 15 millions), assurée par le Qatar (accusé par certains observateurs de financer les jihadistes), sera payée aux extrémistes via un médiateur dépêché récemment au Liban.

An-Nahar affirme ainsi qu'un accord sur l'échange a été conclu, sans qu'une date ne soit toutefois fixée pour la libération des otages. Il évoque la présence de deux femmes parmi les détenus censés être libérés : Saja al-Doulaïmi, présentée comme l'ex-femme d'Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'EI, arrêtée fin 2014 par les autorités libanaises, et Joumana Hmayed également arrêtée en 2014 près de Ersal dans une voiture bourrée d'explosifs.

Interrogé par plusieurs médias libanais sur la question, le général Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale en charge des négociations, avait également affirmé lundi soir que l'accord était conclu, mais que les autorités libanaises attendent une réponse d'al-Nosra concernant la date de l'échange.

Le quotidien al-Akhbar met un bémol dans cette affaire. Le quotidien affirme que pour des sources dirigeantes au sein d'al-Nosra citant le chef du groupe au Qalamoun, Abou Malek el-Talli, toutes ces informations "ne sont que des promesses en l'air". Pour ces sources, "tout ce qui n'est pas transmis via le compte du +correspondant au Qalamoun+ (l'un des comptes Twitter d'al-Nosra) concernant les militaires otages est infondé".

Des sources sécuritaires libanaises citées par al-Akhbar soulignent néanmoins que ces déclarations d'al-Nosra ne seraient qu'une tentative de mettre la pression lors de la dernière étape des négociations. Al-Akhbar note en outre que selon ses sources, les négociations ont atteint un état d'avancement sans précédent, et que les tractations se situent désormais au niveau de la liste des noms des détenus islamistes à échanger.

Déchirées par les rumeurs et les informations positives démenties par la suite, les familles avaient décidé samedi de se mobiliser à nouveau. 

"Nous sommes toujours inquiets, au moment où nous sommes pris entre les informations contradictoires", confie Hussein Youssef, porte-parole des familles des militaires otages, contacté mardi par L'Orient-Le Jour. "Nous ne nous attendons pas à une libération imminente, affirme-t-il. Nous sommes dubitatifs face aux dernières informations. Nous faisons confiance au général Ibrahim, mais ce n'est pas la première fois qu'il annonce une libération imminente de nos proches. Nous entendons la même histoire depuis un mois et demi déjà". "Lorsque certaines familles ont réussi à rendre visite à leurs proches aux mains d'al-Nosra, les ravisseurs n'ont jamais évoqué une libération des otages", assure-t-il.

Le porte-parole craint également que "des développements sur le terrain viennent subitement changer la donne". Ces craintes sont exacerbées depuis que le Hezbollah affronte les jihadistes dans le Qalamoun syrien.

 

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commentaires (2)

C'EST SPÉCULER SUR L'IMPRÉVU...

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 20, le 02 juin 2015

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Commentaires (2)

  • C'EST SPÉCULER SUR L'IMPRÉVU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 20, le 02 juin 2015

  • Au nom de l'échange toujours un chantage amer pour une libération toujours conditionnelle .

    Sabbagha Antoine

    14 h 27, le 02 juin 2015

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