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Liban - Polémique

Derbas dénonce ceux qui veulent entraîner l’ensemble de l’armée dans une guerre d’usure

« Le Hezbollah prend ses décisions sans en référer au gouvernement. (...) Ersal est déjà sous le contrôle de l'armée », a affirmé le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas.

Si l'armée est déjà déployée dans la localité de Ersal, à la frontière est avec la Syrie, et qu'elle fait circuler régulièrement des patrouilles pour empêcher les combattants de l'État islamique et d'al-Nosra, postés dans le jurd, de l'investir et de s'étendre vers la Békaa, pourquoi faut-il la pousser à s'engager dans une guerre qui n'est pas la sienne ?
Plusieurs figures du 14 Mars ou proches de cette coalition s'évertuent à expliquer que les forces régulières n'ont pas besoin de s'engager dans une bataille préventive avec les jihadistes en Syrie, pour barrer la voie au danger « takfiriste » que le 8 Mars présente comme étant imminent.
« Lorsque le Hezbollah décide de se lancer dans une guerre , il ne consulte pas le Conseil des ministres », a déploré le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, qui a fait preuve d'une grande perspicacité dans plusieurs déclarations, mettant en garde contre toute tentative de pousser l'armée vers des aventures hasardeuses.
« L'armée a assumé à la perfection le rôle de barrage infranchissable entre les miliciens (les jihadistes) et Ersal, a-t-il ainsi relevé. Aucun blessé n'a réussi à arriver jusqu'à Ersal durant les derniers combats parce que les forces régulières suivent de près le mouvement des miliciens », a-t-il assuré avant de s'interroger : « Pourquoi faut-il mettre en péril ce qui reste des institutions ? » en allusion à l'armée. Selon lui, il faut traiter le dossier de Ersal de manière « réaliste ». « Il existe dans le jurd un nid de guêpes que l'armée a réussi à neutraliser. Pourquoi devrions-nous l'aiguillonner et l'attirer vers nous ? » a-t-il dit au quotidien al-Joumhouriya, avant d'expliquer : « Les zones contrôlées par les miliciens sont des collines rocailleuses qui n'ont aucun intérêt stratégique. Les récupérer implique l'engagement de l'ensemble de l'armée dans une guerre d'usure. Pourquoi certains cherchent-ils à plonger la troupe dans ce genre de guerres d'usure ? »

L'armée est présente à Ersal
Pour sa collègue des Affaires des déplacés, Alice Chaptini, si l'armée s'est déployée à Ersal, c'est « justement en réaction aux tentatives de certains de provoquer une discorde et pour éviter un problème éventuel de sécurité alors que nous sommes aux portes d'un été prometteur ». « La situation dans le village est très calme. L'armée y a établi des barrages et fait circuler des patrouilles dans toute la région », a expliqué pour sa part le député Jamal Jarrah, considérant que « c'est en dehors de la ville que la situation n'est pas normale, avec les appels à la formation de brigades et les campagnes de provocation contre l'armée, pour la présenter comme étant incapable de faire face aux miliciens ». M. Jarrah a insisté sur le fait que personne ne peut déterminer si les jihadistes postés dans le jurd sont en terre libanaise ou syrienne.
Si le Hezbollah hausse le ton et brandit le dossier de Ersal comme un épouvantail, « c'est parce qu'il fait face à de nombreux problèmes qui sont en fait le résultat de son implication dans des conflits externes », a analysé le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige. Un épouvantail que le secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, a notamment brandi en face des chrétiens. « Nous n'avons besoin de la protection de personne », a assuré, en réaction, le député Antoine Zahra. « Je ne pense pas que les Libanais ont la mémoire courte. Il y a quarante ans, tout le Liban était en danger et ce sont les chrétiens du Liban qui ont préservé l'État et barré la voie au danger », a-t-il dit.

L'intérêt du Hezbollah
Du côté du Hezbollah, les ministres Hussein Hajj Hassan, Mohammad Fneich, et les députés Ali Fayad et Nawwaf Moussaoui, ainsi que le président du conseil exécutif du parti, Hachem Safieddine, ont tenu un même discours, s'articulant autour d'une idée principale : « Combattre les takfiristes est inévitable s'il faut protéger le Liban contre le danger qu'ils représentent. » Ils ont pris soin d'assurer que « le problème n'est pas avec les habitants de Ersal, mais avec ces miliciens». « Nous assumerons nos responsabilités sur ce plan, si jamais le gouvernement se dérobe à ses responsabilités », a averti Nawwaf Moussaoui, qui a accusé le courant du Futur de « leurrer son public en prétendant que le Liban est à l'abri du danger terroriste takfiriste ». « Nous sommes déterminés à poursuivre notre combat contre les takfiristes. Personne ne nous en empêchera et nous les vaincrons. Telle est notre décision irrévocable. Nous considérons qu'elle est dans notre intérêt, après avoir évalué celui-ci en fonction de données nationales et non pas communautaires ou confessionnelles », a-t-il dit. Il s'en est pris au 14 Mars, estimant que « ses déclarations dans lesquelles il essaie d'établir les règles d'engagement politique et de terrain avec les groupes takfiristes le mettent dans la position de celui qui mise sur ces gens pour un rééquilibrage politique au Liban ». « Notre bataille avec les takfiristes est soumise à deux considérations seulement : la confrontation et la victoire.
Nous ne sommes plus en position de pouvoir nous soucier de considérations secondaires soulevées par certains. Toutes les considérations ne tiennent plus à part notre décision de remporter cette bataille », a-t-il martelé.

Pas de brigades à Baalbeck-Hermel
Entre-temps, sur le terrain, la rumeur selon laquelle les clans et les tribus de Baalbeck-Hermel envisagent de créer une « Brigade de la citadelle » pour combattre les jihadistes gonfle. Elle a été cependant démentie par un député de la région, Marwan Farès, qui a affirmé avoir assisté à la réunion des tribus, « convoquée par ces dernières et non pas par le Hezbollah », et qu'il n'a jamais été question de former de brigades. Il a mis l'accent sur les bons rapports de voisinage entre les habitants de Ersal et ceux de Baalbeck-Hermel. Selon lui, les tribus sont prêtes à combattre les jihadistes mais ne sont pas disposées à se rendre pour cela dans le jurd de Ersal, puisque le Hezbollah et l'armée y sont présents.
Le dossier de Ersal sera à l'ordre du jour du sommet religieux islamique qui se tiendra aujourd'hui à Dar el-Fatwa, sous la présidence du mufti de la République, cheikh Abdel Latif Deriane.

Si l'armée est déjà déployée dans la localité de Ersal, à la frontière est avec la Syrie, et qu'elle fait circuler régulièrement des patrouilles pour empêcher les combattants de l'État islamique et d'al-Nosra, postés dans le jurd, de l'investir et de s'étendre vers la Békaa, pourquoi faut-il la pousser à s'engager dans une guerre qui n'est pas la sienne ?Plusieurs figures du 14...

commentaires (2)

AKH YIA DERBASS... HAYDA ABBAS BIDDOU I 3ABESSA BIL BALAD...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 56, le 02 juin 2015

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Commentaires (2)

  • AKH YIA DERBASS... HAYDA ABBAS BIDDOU I 3ABESSA BIL BALAD...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 56, le 02 juin 2015

  • N'importe quelle catégorie particulière du milieu fakkihiste Malsain indigène et puîné manque de la logique, de la hardiesse, de la pénétration, du courage et de la netteté qui pourraient la constituer en représentant progressiste de toute la société. Surtout qu’il lui manque tout autant cette largeur et grandeur d'âme qui s'identifient, ne fût-ce que momentanément, avec l'âme populaire Saine du pays, cette génialité qui pousse la force Saine et populaire à la puissance politique, cette hardiesse révoltée qui jette à l'ennemi ébaubi cette stricte parole de défi : "Je ne suis rien et je devrais être tout !". L'essence de la "morale et de l'honnêteté" fakkihistes, des factions aussi bien que des individus pâmés, est constituée par cet égoïsme épigone, modeste et nul qui fait valoir et permet qu'on fasse valoir contre lui- même son peu d'étendue. La situation réciproque des différentes castes de la société fakkihiste n'est donc pas tragi-dramatique, mais épico-drolatique. Chacune de ses factions se met à prendre conscience d'elle- même et à s'établir à côté d'autres avec ses niaises revendications particulières, non pas à partir du moment où elle est opprimée, mais à partir du moment où, sans qu'elle y ait en Rien contribué, les circonstances créent 1 nouvelle sphère sûr subalterne car + faible sur laquelle elle pourra, à l’aise, sans vergogne et sans aucun remord, faire peser son implacable et dictatoriale oppression archaïque et sournoise tout à fait retorse et rétrograde !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    18 h 53, le 02 juin 2015

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