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Économie - Diplomatie économique

Le G7, un banc d’essai pour les ambitions financières de la Chine

Pékin cherche une reconnaissance de sa banque d'investissement et de sa monnaie par les puissances du G7. Ces dernières ne semblent toutefois pas pressées d'accéder aux demandes chinoises.

Si les pays du G7 sont « tous d’accord », selon le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble (à gauche sur la photo), pour soutenir un ajout de la devise chinoise à la liste des monnaies de référence du FMI, ils ne veulent pas précipiter le processus. Fabrizio Bensch/Reuters

Avec bienveillance, mais sans précipitation : c'est ainsi que les grands argentiers du G7, au-delà de leurs divergences, entendent traiter les demandes de reconnaissance financière de la Chine, pour sa monnaie et sa future banque d'investissement.
Les pays du G7 (États-Unis, Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, Grande-Bretagne) sont « tous d'accord » pour soutenir un ajout de la devise chinoise à la liste des monnaies de référence du Fonds monétaire international, mais sans précipiter le processus, a dit vendredi le ministre allemand des Finances. Wolfgang Schäuble, hôte de cette réunion des ministres des Finances et banquiers centraux des plus riches pays du monde à Dresde (est de l'Allemagne), a toutefois jugé qu'il était « un peu optimiste » d'espérer dès cet automne une prise en compte du yuan dans les droits de tirage spéciaux (DTS), à l'issue d'un travail technique en cours au FMI.
« Il reste des questions techniques » et « d'autres questions » à régler, a-t-il jugé sur ce sujet très sensible pour Pékin, qui voudrait que sa devise rejoigne le dollar, le yen, la livre et l'euro dans le « panier ».
Pour le pays, qui doit l'an prochain présider le G20, il s'agirait d'une reconnaissance importante, bien que surtout symbolique. Les « DTS », système de réserve universelle, sont l'unité de compte du FMI et ne jouent pas encore un rôle décisif dans le système financier international.
La Chine ambitionne d'élargir l'usage du yuan, aussi appelé renminbi, mais les États-Unis semblent freiner des quatre fers. Le Trésor américain rappelait cette semaine que le processus au FMI ne faisait que débuter et qu'il était trop tôt pour spéculer sur son issue.
Le sujet étant sensible, le ministre des Finances français Michel Sapin a jugé qu'il ne fallait « pas en faire une question politique, mais strictement technique et gérée comme telle par le FMI ».
Des sources européennes rappelaient, elles, que pour accéder au panier de devises du FMI, il fallait prendre en compte plusieurs conditions, et que pour l'heure la Chine les « remplit à des degrés divers ».
La Chine doit d'abord faire la preuve de sa pleine intégration au système économique et commercial mondial, ce qui ne pose aucun problème. Mais elle doit aussi prouver que sa devise est convertible, et c'est là que le bât blesse : la fluctuation reste étroitement contrôlée par les autorités chinoises et, sauf exception, les investisseurs ne peuvent faire sortir librement leurs fonds de Chine.
« Je ne vais pas vous dire que tout le monde a la même perception des choses, mais tout le monde est d'accord pour dire, qu'il s'agisse de l'AIIB (la future banque d'investissement régionale mise sur pied par la Chine) ou des DTS, que la Chine est un acteur majeur de l'économie mondiale », a déclaré Michel Sapin.
Pour ce qui concerne la future banque chinoise, M. Schäuble a, lui, assuré qu'au sein du G7, « tous souhaitaient le succès » de cette institution.
Il n'en a pas toujours été ainsi : les États-Unis n'avaient au départ guère de sympathie pour ce projet, mais ont été pris de court par l'intérêt très vif qu'il a au contraire suscité dans le monde, particulièrement en Europe. Le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, entre autres, ont décidé d'en être membres fondateurs.
Les Occidentaux ont donc finalement convergé autour d'une position commune : oui à l'AIIB, qu'on en soit membre ou pas. Mais à condition qu'elle respecte scrupuleusement les exigences internationales en termes de droits sociaux, d'environnement, de transparence des marchés publics.
(Source : AFP)

Vers un « code de conduite » pour les banques

Les grands argentiers et banquiers centraux du G7 ont lancé une réflexion sur l'élaboration d'un code de conduite pour les professions bancaires, a annoncé vendredi le gouverneur de la Bundesbank allemande Jens Weidmann.
Les participants à la réunion à Dresde (est de l'Allemagne) – représentant les États-Unis, le Canada, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne – ont « encouragé » le Comité de stabilité financière (Financial Stability Board en anglais), autorité informelle de régulation financière internationale, à « commencer le travail sur un tel code », a dit M. Weidmann lors de la conférence de presse de clôture de la rencontre de deux jours. Le FSB basé à Bâle est présidé par le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney.
Il s'agirait d'« engagements volontaires » des banques, a précisé M. Weidmann, alors que le sujet de la moralisation du secteur bancaire occupe beaucoup les esprits sur fond d'affaires multiples, de manipulation des taux interbancaires par exemple, dans lesquelles sont impliquées bon nombre de grandes banques mondiales.
M. Weidmann s'est dit conscient des limites de l'exercice. « Il est clair que la régulation et le contrôle mettent des frontières » aux agissements immoraux des banquiers, « mais à la fin il s'agit d'intégrité personnelle », a-t-il reconnu.
Le sujet tient à cœur des Allemands, pour qui la confiance mutuelle est un élément primordial du bon fonctionnement des marchés financiers – entre États mais aussi entre les autres acteurs.
(Source : AFP)

Avec bienveillance, mais sans précipitation : c'est ainsi que les grands argentiers du G7, au-delà de leurs divergences, entendent traiter les demandes de reconnaissance financière de la Chine, pour sa monnaie et sa future banque d'investissement.Les pays du G7 (États-Unis, Allemagne, France, Italie, Japon, Canada, Grande-Bretagne) sont « tous d'accord » pour soutenir un ajout de la...

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