Alors que l'organisation Etat islamique (EI) s'est emparée entièrement jeudi de la ville antique de Palmyre, dans le désert syrien, les jihadistes, selon plusieurs médias libanais, ont annoncé avoir libéré 27 Libanais de la prison de cette ville. "Cinq chrétiens emprisonnés depuis plus de 35 ans" font partie des personnes libérées, a précisé l'EI, rapportent ces médias.
تنظيم "الدولة الاسلامية": تحرير 27 لبنانيا من سجن تدمر بينهم 5 نصرانيين مسجونين منذ أكثر من 35 سنة http://t.co/JxFALrMc98
— MTV Lebanon News (@MTVLebanonNews) May 21, 2015
Des milliers de Libanais sont porté disparus depuis la guerre qui a ravagé le Liban entre 1975 et 1990. Un grand nombre d'entre eux croupirait dans les geôles syriennes, dont la prison de Palmyre, et leurs familles sont toujours dans l'attente de leur libération, sinon d'informations sur leur sort. Le régime syrien de Bachar el-Assad a, à plusieurs reprises, nié détenir des ressortissants libanais dans ses prisons.
La réaction des proches des Libanais disparus à l'annonce faite par l'EI est restée prudente. Wadad Halawani, présidente du Comité des disparus au Liban, a ainsi souligné à la chaîne LBCI que les informations sont "imprécises et non confirmées".
De son côté, le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a indiqué qu'il ne détient pour le moment aucune information et qu'il suit de près l'affaire.
Interrogé par L'Orient-Le Jour, le porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais en détention et en exil), Ghazi Aad, a indiqué que tous les prisonniers détenus dans la prison de Palmyre ne se trouvaient plus jeudi dans cette prison. En revanche, il ignore s'ils ont été libérés ou simplement transférés dans un autre centre de détention et si les Libanais figurent parmi eux.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au cours des derniers jours, le régime a transporté les détenus, en majorité des insoumis et des déserteurs, vers d'autres prisons.
La prison de Palmyre, tristement célèbre pour le massacre de centaines de détenus par le régime dans les années 80, est, pour la plupart des Syriens, le symbole de la terreur du régime, notamment au temps de Hafez el-Assad, père de l'actuel président Bachar el-Assad.
Depuis le début de l'offensive de l'EI le 13 mai, la bataille dans Palmyre et ses environs a fait au moins 462 morts selon un bilan de l'OSDH - 71 civils - dont de nombreux exécutés par l'EI, 241 membres des forces du régime et 150 jihadistes.
Avec la prise de Palmyre, qui ouvre sur le grand désert syrien frontalier de l'Irak, l'EI contrôle "désormais plus de 95 000 km² en Syrie, soit 50% du territoire du pays", selon l'OSDH. En outre, le groupe est désormais maître de la quasi-totalité des champs pétroliers et gaziers de Syrie après la prise de deux champs gaziers ces derniers jours près de Palmyre.
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commentaires (6)
LIBÉRÉS SUR TERRE... OU ENVOYÉS SUIVANT LEUR PRATIQUE AU CIEL ?
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 10, le 22 mai 2015