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Liban

L’ouvrage d’Antonio Cassese traduit en langue arabe

Le président du barreau de Beyrouth entouré de l’ambassadeur de Suisse François Barras, Mme Kavran, Me Nader Gaspard et Ramy Sader.

C'est à un véritable hommage posthume qu'a eu droit – une fois de plus – le grand juge Antonio Cassese, un géant du droit pénal international décédé en 2011 à 74 ans, et dont le legs juridique mais aussi humaniste marquera encore des générations entières.
Parmi les nombreux écrits qu'il a laissés derrière lui, un ouvrage magistral intitulé le Droit pénal international, dont la troisième édition vient d'être traduite en arabe. Une initiative conjointe entre la section de la communication externe du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), dont il a été le premier président, l'ambassade de Suisse et les éditions Sader, spécialisées dans la publication d'ouvrages juridiques.
Le lancement de la version arabophone de cet ouvrage est d'autant plus important qu'elle ouvre grandes les portes du monde arabe à l'apport juridique d'un maître de la justice pénale internationale, permettant la dissémination du savoir et la sensibilisation à un domaine encore en plein essor, auquel le juge Cassese a largement contribué. Ce texte de référence est le premier livre sur la justice internationale pénale traduit en arabe.
Lors d'une cérémonie annonçant la parution de la traduction de l'ouvrage, les intervenants ont saisi l'occasion pour saluer l'œuvre et la contribution du juge italien qui a présidé le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, aussi bien que le TSL où il a continué à assumer ses responsabilités jusqu'aux dernières semaines avant son décès, malgré la maladie qui le rongeait.
« Antonio Cassese a refusé de faire prévaloir le politique sur la justice. Il a rejeté la justice arbitraire et sélective. Il a établi un filet de sécurité pour les droits fondamentaux », a affirmé le président du barreau de Beyrouth, Georges Jreije. Lorsque les quatre généraux (Jamil Sayyed, Raymond Azar, Ali Hajj et Moustapha Hamdane) ont été emprisonnés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, a rappelé M. Jreije, le juge Cassese avait adressé une lettre aux autorités libanaises leur demandant l'amélioration de leurs conditions de détention et le respect de leurs droits.
Prenant la parole, l'ambassadeur de Suisse, François Barras, a insisté sur l'importance de la justice protectrice de tous, qui assure la balance entre l'accusation et la défense. Le diplomate a expliqué la raison de la contribution suisse à ce projet, rappelant la réussite de la formule pluraliste suisse qui s'est concrétisée dans le système de neutralité, « après tant d'années de guerre ». Également évoqués les efforts entrepris par la Suisse pour promouvoir les solutions pacifiques.
Christopher Gosnell, l'un des réviseurs de la troisième édition de l'ouvrage, a mis l'accent sur l'importance de la vision conceptuelle mais aussi pratique d'Antonio Cassese qu'il a merveilleusement réussi à combiner « sans l'aide de la littérature académique qui n'existait pas d'ailleurs ». Il a salué son approche « courageuse et innovatrice et sa remarquable humilité ».
Chef de la section de la communication externe, Olga Kavran a passé en revue les multiples activités du bureau qu'elle dirige, dont le souci est de disséminer la culture juridique internationale par delà l'expérience du procès dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri. Ainsi sont nées de multiples initiatives ciblant les journalistes, la société civile et les universités libanaises, dont 8 d'entre elles ont pu bénéficier de programmes d'échange et de formation.
Ancien ministre égyptien de la Justice et des Affaires parlementaires, et ancien juge du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, le juge Mohammad Amin el-Mahdi a insisté sur l'importance du droit et du règne de la loi « dans une région livrée à la violence telle que le monde arabe ». « La conscience générale » est, selon lui, l'une des sources du droit pénal international. Pour lui, l'un des apports majeurs d'Antonio Cassese a été l'approche « humaniste » du droit pénal international, qui a tranché avec l'approche se fondant sur la souveraineté des États retenue par le droit international public.

C'est à un véritable hommage posthume qu'a eu droit – une fois de plus – le grand juge Antonio Cassese, un géant du droit pénal international décédé en 2011 à 74 ans, et dont le legs juridique mais aussi humaniste marquera encore des générations entières.Parmi les nombreux écrits qu'il a laissés derrière lui, un ouvrage magistral intitulé le Droit pénal international, dont la...

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