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À La Une - France

L'avenir politique de Sarkozy reste sous la menace de la justice

Des écoutes compromettantes de l'ancien chef de l'Etat validées par la cour d'appel de Paris.

La menace d'un procès en correctionnelle plane toujours sur le chef de l'opposition de droite, Nicolas Sarkozy, qui, à la tête de son parti l'UMP - tout juste rebaptisé par ses soins "Les Républicains" - se prépare activement à la présidentielle de 2017. Photo Thibault Camus/AFP

La justice française a validé jeudi des écoutes téléphoniques compromettantes qui valent à l'ancien président Nicolas Sarkozy une mise en examen pour corruption, opposant un obstacle de taille à son ambition de reconquête du pouvoir.

La menace d'un procès en correctionnelle plane toujours sur le chef de l'opposition de droite qui, à la tête de son parti l'UMP - tout juste rebaptisé par ses soins "Les Républicains" - se prépare activement à la présidentielle de 2017. La cour d'appel de Paris a estimé que les écoutes judiciaires de conversations entre M. Sarkozy et son avocat Me Thierry Herzog, révélant selon les enquêteurs une tentative de corruption d'un haut magistrat, n'étaient pas illégales. La loi dit en effet que le secret des conversations entre un avocat et son client ne tient pas si elles révèlent leur participation à un délit.

Le pourvoi en cassation que vont déposer les défenseurs des mis en examen n'empêchera pas la reprise de l'enquête, gelée depuis l'automne. "Contrairement à ce que nous pouvions légitimement espérer, la cour n'a pas fait droit à l'essentiel de nos moyens de nullité", a regretté Me Paul-Albert Iweins, qui défend Me Herzog.

 

(Pour mémoire : Sarkozy devant des juges trois jours après une victoire politique)

 

Ce dossier a valu en juin 2014 à Nicolas Sarkozy d'être le premier ancien chef de l'Etat de l'histoire placé en garde à vue. Il est mis en examen pour "corruption active", "trafic d'influence actif" et "recel de violation du secret professionnel". Il est soupçonné d'avoir, avec son avocat, tenté d'obtenir indûment auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations dans une enquête pour abus de faiblesse au détriment de la milliardaire Liliane Bettencourt. Nicolas Sarkozy avait été mis en examen dans ce dossier avant de bénéficier d'un non-lieu. En échange des renseignements souhaités, Nicolas Sarkozy aurait promis d'intervenir pour soutenir la nomination de Gilbert Azibert à un poste de prestige à Monaco. Au final, l'ex-président n'a pas obtenu gain de cause, ni Gilbert Azibert le poste convoité. Mais cela ne change rien, l'intention suffisant pour engager des poursuites.

 

(Lire aussi : Sarkozy président en 2017 : un rêve (in)accessible ?, l'analyse d'Anthony Samrani)

 

"Moi, je le fais monter!"

Les écoutes de conversations entre Nicolas Sarkozy et Me Thierry Herzog sont centrales dans le dossier. Ces échanges "ne suscitent pas d'interrogations quant à leur volonté et leurs attentes", estime une source proche de l'enquête.

"Moi, je le fais monter!", dit ainsi M. Sarkozy le 5 février 2014 à Me Thierry Herzog à propos de Gilbert Azibert. "Je l'aiderai", insiste-t-il, s'exprimant depuis un portable fourni par son avocat et souscrit au nom d'emprunt de Paul Bismuth par souci de discrétion. Le 11, dans une conversation sur leurs portables non officiels, les deux hommes conviennent de se rappeler sur la ligne officielle de Nicolas Sarkozy, qu'ils savent surveillée. L'ex-chef de l'Etat ironise sur "ces messieurs qui nous écoutent". Le 23, alors que l'ex-chef de l'Etat doit se rendre dans la Principauté, Me Herzog lui rappelle, si l'opportunité se présente, "de dire un mot pour Gilbert". Nicolas Sarkozy acquiesce, dit qu'il fera "la démarche", ce qu'il confirme deux jours plus tard. Le lendemain, il renonce subitement.

 

(Lire aussi : Sarkozy "conférencier", une mode anglo saxonne pas encore ancrée en France)

 

Nicolas Sarkozy y voit la démonstration qu'il n'a rien à se reprocher et a mis en doute l'impartialité politique des deux juges qui instruisent le dossier. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s'expliquer par le fait que les deux hommes viennent d'apprendre que leurs téléphones non officiels sont aussi sur écoute.
Me Herzog et Gilbert Azibert ont été également mis en examen.

Ce dossier judiciaire n'est pas le seul à jeter une ombre sur l'avenir politique du chef de la droite. Deux autres sont relatifs au financement de sa campagne 2012. Un troisième concerne un arbitrage financier rendu en 2008 en faveur de l'homme d'affaires Bernard Tapie, qui a été annulé en février. Des juges enquêtent aussi sur des accusations, non prouvées pour l'instant, de financement de sa campagne victorieuse de 2007 par le régime libyen de Mouammar Kadhafi. C'est dans le cadre de cette enquête que le téléphone de M. Sarkozy avait été placé sur écoute.

 

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La menace d'un procès en correctionnelle plane toujours sur le chef de l'opposition de droite qui, à la tête de son parti l'UMP - tout juste rebaptisé...

commentaires (4)

ET SARKOZY PASSERA INDEMNE LE CAP DE BONNE ESPÉRANCE !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 24, le 07 mai 2015

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Commentaires (4)

  • ET SARKOZY PASSERA INDEMNE LE CAP DE BONNE ESPÉRANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 24, le 07 mai 2015

  • Les Socialistes et consorts ne manquent aucune occasion pour attaquer Nicolas Sarkozy. La cause de cet acharnement est la peur. Ils ont peur qu'il envoie leur François Hollande mordre la poussière en 2017, ce qui est très probable pour ne pas dire très sûr. Ne vous en faites pas, Sarkozy en sortira, le temps que les Socialistes trouvent autre chose.

    Un Libanais

    16 h 01, le 07 mai 2015

  • Enfin une mise en examen par la justice et pour corruption de l'ancien chef de l'Etat Sarkozy . Rêvons d 'avoir un jour une justice pareille .

    Sabbagha Antoine

    15 h 25, le 07 mai 2015

  • La justice d'état en France , avec sa Nomenklatura au pourvoir , ne lui laissera aucune chance ...! vu que c'est le syndicat de la magistrature ,ses réseaux et ses commanditaires ...qui montent les dossiers à charge....sous le règne, de Normal 1er , la France est devenu une république bananière...

    M.V.

    15 h 23, le 07 mai 2015

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