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Économie - Sanctions

Chypre-Nord survit grâce à la Turquie

La RTCN, qui élit son « président » dimanche, est quasiment coupée du monde depuis l'occupation par la Turquie du tiers nord de l'île en 1974, en réaction à un coup d'État nationaliste visant à rattacher Chypre à la Grèce, et la création de la RTCN en 1983. De sévères restrictions ont ainsi été imposées pour les liaisons et les échanges aériens depuis l'aéroport d'Ercan ou maritimes depuis le port de Famagouste. Concrètement, explique Fikri Toros, président de la Chambre de commerce chypriote-turque, « faire venir un conteneur de Chine à Famagouste coûte 3 600 dollars contre seulement 2 200 à Limassol », le principal port de la République de Chypre, qui couvre la partie sud de l'île et est reconnue par la communauté internationale. Car il « devra, avant d'arriver ici, transiter par un port turc ». À l'export, les Chypriotes turcs ne bénéficient pas d'un accès prioritaire au marché européen et sont donc soumis aux restrictions et taxes relatives aux pays tiers, regrette M. Toros. « L'économie chypriote turque a un énorme problème structurel » car elle « n'a pas accès aux marchés internationaux », explique Mustafa Besim, professeur à l'Eastern Mediterranean University de Famagouste. Elle dépend donc « de l'aide de la Turquie, dont vient l'essentiel de ses fonds ».

« À cause de la Turquie »
Cette situation pèse lourd : la RTCN exporte pour 130 millions de dollars de biens par an alors que ses importations s'élèvent à 1,4 milliard, selon M. Toros. Un important déficit commercial qui n'est viable que grâce aux subventions et aides turques. Outre la participation à hauteur de 30 % au budget de l'île, Ankara finance une grande partie des infrastructures – routes, hôpitaux... – et encourage ses hommes d'affaires à investir. La capacité hôtelière a ainsi plus que doublé en 10 ans, en grande partie grâce à des investissements turcs, souligne M. Toros.
Les subventions d'Ankara permettent aussi au gouvernement chypriote turc de financer le colossal secteur public : quelque 80 % du budget passent dans les dépenses liées aux fonctionnaires, selon M. Toros. Une nécessité qui pousse la majorité des électeurs à la méfiance, sinon au désintérêt. « Notre pays n'a pas d'économie », balaie Ahmad Shaheen, un Chypriote turc de 29 ans. Le vainqueur de l'élection « ne pourra pas ouvrir le pays à cause de la Turquie », se désole-t-il. Pourtant, selon un rapport du PRIO, une réunification de l'île augmenterait considérablement les ressources chypriotes, au sud comme au nord.
(Source : AFP)

La RTCN, qui élit son « président » dimanche, est quasiment coupée du monde depuis l'occupation par la Turquie du tiers nord de l'île en 1974, en réaction à un coup d'État nationaliste visant à rattacher Chypre à la Grèce, et la création de la RTCN en 1983. De sévères restrictions ont ainsi été imposées pour les liaisons et les échanges aériens depuis l'aéroport d'Ercan ou...

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