Une danse solo où une femme en tee-shirt « baby doll », jambes et pieds nus, exprime sa colère, son insubordination, son insoumission. Révolte féminine, certes, mais la puissance et la vigueur du geste féminin se réfèrent tout autant à une rébellion humaine où la parité homme/femme est impliquée.
ReVolt de la Compagnie Thor, dans la petite salle du Béryte, chorégraphiée par Thierry Smiths et Nicola Leahey, est en première mondiale au festival Bipod. Un festival en péril de continuation, comme le souligne sa nouvelle directrice Mia Habis, qui souligne urbi et orbi la nécessité de ressources et rescousses financières. Oyez, oyez hommes de bonne volonté, et à bon entendeur salut !
Sur une scène totalement vide, le corps plié en deux, les cheveux blonds balayant le sol, se redressant lentement, émerge de la pénombre laissée par les spots une jeune femme aux muscles tendus et à la respiration accélérée. Entrecoupée de noir, en petites séquences nerveuses, presque bagarreuses comme sur un ring de match, défile une gymnastique où apparaissent mâchoires serrées, coudes rentrés, ventre en boule, tendons noués. En un éventail à images redondantes, avec la plastique impeccable de la danseuse et ses longs cheveux dorés de sirène, surgissent et s'égrènent les symptômes, perceptibles et tangibles, d'une volonté de libération.
Briser le carcan, rompre les amarres, sortir de soi et des autres, ne jamais se résigner. En gestes énergiques, bruts, saccadés, hystériques, compulsifs. Sur un fond sonore tissé de cadences, de bruitages répétés, de notes têtues, la danseuse évolue, en mouvements répétitifs (50 minutes c'est un peu long pour la fixation d'une même idée), et exploite jusqu'à la corde une gestuelle de poupée chiffonnée, désarticulée.
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