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À La Une - syrie

"Nous avons quitté la Palestine et nous souffrons toujours, qu'avons-nous fait pour mériter tout ça ?"

Des milliers de civils bloqués dans le camp de Yarmouk, deux responsables de l'Onu attendus à Damas.

D'après des sources palestiniennes, 2.500 des 18.000 civils se sont réfugiés dans des écoles de Damas après avoir fui Yarmouk, devenu un symbole des souffrances et des privations dans le conflit syrien. AFP PHOTO / YOUSSEF KARWASHAN

Deux hauts responsables de l'Onu sont attendus dans la capitale syrienne pour discuter de l'aide à apporter aux milliers de civils bloqués à Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens contrôlé en grande partie par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Le commissaire général de l'Unrwa, l'agence de l'Onu pour l'aide aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, doit arriver samedi à Damas, et l'émissaire adjoint de l'Onu pour la Syrie Ramzy Ezzeldin Ramzy est en route pour ce pays ravagé par la guerre. Leurs visites ont été décidées alors que des dizaines de milliers de personnes sont prises au piège dans le camp de Yarmouk à Damas, attaqué le 1er avril par l'EI. Les groupes palestiniens armés tentent au prix de violents combats d'empêcher sa prise totale par les jihadistes dont les positions sont en outre bombardées par l'aviation du régime syrien.

M. Krähenbühl se rend "d'urgence" à Damas en raison "des inquiétudes croissantes de l'Unrwa concernant la sécurité de près de 18.000 civils palestiniens et syriens, dont 3.500 enfants" à Yarmouk, selon un communiqué de l'agence. Il doit y rencontrer M. Ramzy, dépêché en Syrie par le patron de l'Onu, Ban Ki-Moon, qui a mis en garde contre "un massacre" à Yarmouk.
M. Krähenbühl doit aussi visiter dimanche les déplacés installées dans les écoles et discuter avec le gouvernement syrien des moyens de fournir les aides humanitaires aux habitants du camp, situé à sept km seulement du centre de Damas, principal fief du régime.
D'après des sources palestiniennes, 2.500 des 18.000 civils se sont réfugiés dans des écoles de Damas après avoir fui Yarmouk, devenu un symbole des souffrances et des privations dans le conflit syrien.

L'inquiétude pour les civils a augmenté avec la déclaration du régime de Bachar el-Assad affirmant cette semaine qu'une opération militaire s'imposait dans le camp. Sa déclaration a été appuyée initialement par les factions palestiniennes, avant que l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) du président Mahmoud Abbas ne se rétracte.

(Lire aussi : Le régime syrien face à la prise de Yarmouk par l'EI)

 

"Je ne veux pas rester"
Depuis 2012, le camp est un champ de bataille entre forces du régime et rebelles, appuyés chacun par des groupes palestiniens. Les rebelles s'en ont sortis ensuite mais le régime y impose depuis 2013 un siège provoquant une sévère pénurie de nourriture et de médicaments.
"Je n'ai plus de forces pour marcher. Parfois, je m'effondre par terre", affirme Oum Mohammad, une septuagénaire filmée cette semaine dans le camp par un militant, Rami el-Sayyed.
"Je n'ai pas quitté ma maison de peur qu'elle ne soit pillée. Mais s'ils nous ouvrent la route, je sortirai, je ne veux pas rester", ajoute-t-elle. "Nous avons quitté la Palestine et nous souffrons toujours. Qu'ont fait les Palestiniens pour mériter tout ça ?"
Le militant a filmé des enfants à vélo et des femmes tirant des poussettes parmi les débris et près de devantures d'échoppes complètement soufflées. Cette vidéo a été envoyée à plusieurs médias dont l'AFP.

Déclenché en mars 2011 par la répression d'un mouvement de contestation, le conflit en Syrie opposait au départ les rebelles syriens aux forces du régime mais il est devenu plus complexe avec la montée en puissance en 2013 des jihadistes, dont l'EI et el-Qaëda.

(Pour mémoire : « Si l'EI se maintient à Yarmouk, les organisations palestiniennes pourraient collaborer pour le combattre »)

 

L'EI ouvre un front au Sud
Responsable d'atrocités et accusé de crimes contre l'humanité, l'EI s'est emparé de larges régions du nord syrien, ainsi qu'en Irak voisin. Et avec l'assaut de Yarmouk, c'est la première fois qu'il pénètre à Damas.

Les jihadistes de l'EI ont en outre étendu, pour la première fois, leurs opérations jusqu'au sud de Damas, en attaquant l'aéroport militaire stratégique de Khalkhala, dans la province de Soueida, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les combats ont fait 35 morts. Ce sont "des combattants ayant fait allégeance à l'EI qui ont attaqué l'aéroport" situé sur l'autoroute reliant la ville de Soueida, aux mains de l'armée, à Damas, selon l'ONG. La province éponyme est en grande partie épargnée par le conflit.

A Alep (nord), au moins 10 civils ont été tués par des obus tirés par les rebelles contre un quartier chrétien et dix autres ont péri dans un bombardement du régime sur un marché d'un secteur rebelle, selon l'OSDH.

Enfin, une voiture piégée a explosé samedi soir dans le village syrien de Hawayk, frontalier du Liban et habité en majorité par des Libanais, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Deux Libanais ont été tués.

 

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