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Moyen Orient et Monde - Portrait

Abdel Malek al-Houthi, le leader chiite d’Ansarullah au cœur de la crise yéménite

Des points communs entre le chef d'Ansarullah et le secrétaire général du Hezbollah ?

Des Yéménites écoutant le discours télévisé d’Abdel Malek al-Houthi le 20 janvier dernier. Mohammad al-Sayaghi/Reuters

Acteur-clé de la crise au Yémen, Abdel Malek al-Houthi affiche de grandes ambitions à la tête de la puissante milice chiite qui contrôle Sanaa, en tenant un discours anticorruption et hostile à l'Occident et à Israël.
Porté par la ferveur de ses hommes, Houthi a hérité du poste de chef du mouvement politico-religieux Ansarullah à seulement 24 ans à la mort de son frère, tué au combat en 2004.


D'abord discret, l'homme de 35 ans a multiplié les apparitions télévisées depuis que sa milice a quitté son fief du nord du Yémen pour conquérir d'autres régions du pays. Certains lui trouvent des ressemblances avec Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, mais le leader yéménite est loin d'avoir le charisme, la maîtrise et l'éloquence de son collègue, grand pourfendeur, comme lui, de l'Occident et d'Israël.
D'une part, contrairement aux hommes politiques yéménites qui apparaissent généralement habillés à l'occidentale, le jeune chef milicien arbore immanquablement un châle coloré sur les épaules avec, à la ceinture, un poignard recourbé qui fait partie de l'attirail yéménite. Au quotidien, le chef des houthis est décrit comme « vivant simplement et se sentant proche des pauvres » par son biographe yéménite, Abed al-Mahdhari. « Il suit une bonne hygiène de vie, dormant tôt et se réveillant tôt. Il lit beaucoup et pratique la natation et la marche », ajoute-t-il.

 

(Lire aussi : « Le risque de partition du Yémen est plus fort que jamais »)


Cette attitude est commune aux mouvements chiites qui affirment être du côté des « opprimés » et contre les « puissants et les oppresseurs ». Portant une barbe légère, Houthi se lance dans de grands discours improvisés mêlant la dénonciation de la classe politique yéménite, « corrompue », et de l'Occident, qui « complote » contre son pays. D'autre part, les voisins arabes, qui ont parrainé un accord de transition politique au Yémen, sont accusés d'« ingérences » et les organisations internationales comme l'Onu de « visées hégémoniques ».

 

L'exemple du Hezbollah
De nombreux analystes trouvent des points communs entre Ansarullah et le Hezbollah, bien que le premier appartienne au zaïdisme, branche du chiisme qui ne reconnaît que cinq imams, alors que les adeptes du Hezbollah, tout comme les chiites iraniens, en révèrent douze. « Tous les mouvements armés qui tournent dans l'orbite du chiisme et de l'Iran considèrent le Hezbollah et Hassan Nasrallah comme des exemples. Ansarullah n'échappe pas à cette règle », souligne Élie Hindi, professeur de sciences politiques à l'Université Notre Dame du Liban.

 

(Lire aussi : Aqpa vs Ansarullah : présentation des deux groupes islamistes qui agitent le Yémen)


De plus, les houthis, surnom donné aux partisans de Houthi, « s'inspirent clairement du Hezbollah et adoptent son discours hostile à Israël, bien qu'Israël soit loin géographiquement du Yémen », ajoute-t-il. Le principal slogan d'Ansarullah est « Allah Akbar » (« Dieu est grand »), « Mort à l'Amérique », « Mort à Israël », « Honte aux juifs » et « Victoire à l'islam ». Et comme le Hezbollah, le chef chiite yéménite ambitionne de jouer un rôle politique de premier plan dans un État qu'il a contribué à fragiliser.


Enfin, malgré son discours résolument hostile à la classe politique traditionnelle, son alliance avec l'ancien président Saleh, qui ne semble pas avoir renoncé à ses ambitions de revenir, est évoquée par de nombreuses sources politiques. Certains affirment même que, sans la complicité d'une partie de l'armée et de l'administration restées fidèles à M. Saleh, Houthi et ses miliciens ne seraient pas parvenus à conquérir aussi facilement la capitale et d'autres régions du pays.

 


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commentaires (2)

Le monde appartient à ceux qui se lèvent le plus tôt !

FRIK-A-FRAK

13 h 39, le 22 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • Le monde appartient à ceux qui se lèvent le plus tôt !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 39, le 22 janvier 2015

  • UN "PION" PERC(S)É !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 46, le 22 janvier 2015

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