Joumblatt déplore le silence des peuples arabes face à la montée du terrorisme

« Comme elle est curieuse l'inertie des peuples arabes qui n'ont pas bougé et organisé des marches de protestation contre le terrorisme, alors que nous entrons dans une ère au cours de laquelle la vague fasciste et racisme anti-arabe et islamique va s'exacerber. » C'est ce qu'a indiqué hier le chef du PSP, Walid Joumblatt, dans son éditorial hebdomadaire dans al-Anba', après avoir stigmatisé une nouvelle fois l'attentat terroriste meurtrier contre la rédaction de Charlie Hebdo. « Il fallait (pour les peuples arabes) adresser un message clair au monde, selon lequel les Arabes et les musulmans rejettent ces pratiques barbares et les condamnent », a-t-il poursuivi.
M. Joumblatt, qui a exprimé son appui à l'imposante « marche républicaine » organisée dimanche à Paris et dans plusieurs régions françaises, a vivement déploré la participation du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à ce mouvement de protestation. « N'est-il pas ironique que la marche contre le terrorisme soit entre autres ouverte par le premier terroriste au monde, Benjamin Netanyahu, qui dirige le système sioniste ayant perpétré pendant des décennies les massacres les plus abominables contre les peuples palestinien et arabe, sans que la communauté internationale ne l'en empêche ? » s'est-il interrogé, avant de considérer que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « aurait mieux fait d'organiser une manifestation populaire à Ramallah pour protester contre le massacre de Paris et contre les massacres de Palestiniens par Israël, au lieu de marcher au premier rang aux côtés du symbole du terrorisme et de la criminalité, Netanyahu, dont la participation à la marche républicaine a permis de détourner les yeux du terrorisme israélien ».
Dénonçant violemment l'attentat contre Jabal Mohsen, le chef du PSP s'est ensuite interrogé sur les motivations et les objectifs du double attentat kamikaze contre un café dans ce quartier de Tripoli. « S'agit-il de frapper les alaouites là où ils se trouvent ou d'œuvrer pour changer le régime syrien comme un premier pas vers l'édification d'une Syrie libre, démocratique et pluraliste ? » s'est-il demandé en relevant que « des opérations pareilles contre les alaouites servent l'intérêt du régime de Bachar el-Assad auquel ils finissent par s'attacher davantage, au moment où il faut élargir la base hostile à ce régime pour qu'elle comprenne également la communauté alaouite ». Selon M. Joumblatt, « il est nécessaire de réorienter les objectifs de la révolution syrienne, afin d'accélérer la chute de cette dictature qui permettra l'émergence d'une Syrie démocratique et pluraliste ».