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Moyen Orient et Monde

« Des corps à terre, des mares de sang, des blessés très graves »...

Plusieurs personnes en état de choc ont été prises en charge par les pompiers, une autre, apparemment inconsciente, évacuée torse nu sur un brancard. Philippe Dupeyrat/AFP

Fusillades nourries, policier exécuté à bout portant, « mares de sang » devant le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo : un « attentat terroriste » a fait au moins 12 morts, replongeant Paris dans les heures sombres des attentats des années 1980 et 1990.
Dans ce quartier de l'est parisien bouclé par les forces de l'ordre, les ambulances et camions de pompiers ou de policiers ont envahi les rues. Plusieurs personnes en état de choc sont prises en charge par les pompiers, une autre, apparemment inconsciente, est évacuée torse nu sur un brancard. Un journaliste qui travaille dans des locaux situés en face de Charlie Hebdo décrit « des corps qui sont à terre, des mares de sang, des blessés très graves ».
Vers 11h30 (10h30 GMT), deux hommes armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquettes ont pénétré dans les locaux de Charlie Hebdo, qui occupe avec d'autres sociétés un immeuble de la rue Nicolas-Appert, une petite rue du XIe arrondissement. « J'étais dans le bâtiment, au bout du couloir. Des gens sont rentrés, ils cherchaient Charlie Hebdo puis ils ont tiré pour nous impressionner », raconte une postière qui a pu s'enfuir. Dans les bureaux de l'hebdomadaire, c'est le carnage. L'attentat est le plus meurtrier en France de ces dernières décennies. Coups de feu, policiers qui accourent : Regina, qui patientait dans une salle d'attente d'un centre ophtalmologique à une centaine de mètres de là, raconte avoir « tout de suite pensé à un attentat » et s'être crue « dans un feuilleton ». « J'ai vu deux gars sortir du bâtiment, tirer, rentrer dans une C3 noire et partir en direction du boulevard Richard-Lenoir », raconte calmement un témoin qui vit à proximité et souhaite conserver l'anonymat.

« On se croyait sur le tournage d'un film »
Dans une vidéo filmée sur le boulevard, situé à quelques dizaines de mètres des locaux de Charlie Hebdo, les deux hommes armés de fusils automatiques sortent de leur véhicule, exécutent d'une balle dans la tête un policier à bout portant avant de prendre la fuite en voiture et de crier : « On a vengé le prophète Mohammad. » « Ils étaient cagoulés, avec des armes kalachnikov ou M16 », décrit le voisin, qui a jugé les assaillants « sérieux », au point de penser que « c'était des forces spéciales à la poursuite de trafiquants de drogue ». « On se croyait sur le tournage d'un film », a-t-il dit. « J'allais en cours, je suis sortie du métro et j'ai entendu des coups de feu... peut-être trois », raconte Lilya Mohdeb, une étudiante de 24 ans. « Des gens m'ont dit : " Ça tire, baissez-vous ! " » explique la jeune femme qui n'a « pas réfléchi » et est « rentrée tout de suite dans le métro ». Sous le choc, elle a « mis une heure avant de revenir » dans la rue.
Bocar Diallo, lui, travaille alors dans un garage Volvo situé à proximité et confie avoir « vu des policiers en train de tirer, cela a duré au moins trois ou quatre minutes ». « On a voulu sortir, mais on a entendu des rafales, et des policiers nous ont dit de rentrer », explique-t-il après avoir accueilli dans son garage un policier « blessé par un éclat, venu se soigner ». Des dizaines de personnes passent à proximité du périmètre de sécurité, accrochées à leur téléphone portable. « C'est de la folie en plein cœur de Paris », lance l'une d'elles.

Thibauld MALTERRE et Karine PERRET/AFP

Fusillades nourries, policier exécuté à bout portant, « mares de sang » devant le siège de l'hebdomadaire Charlie Hebdo : un « attentat terroriste » a fait au moins 12 morts, replongeant Paris dans les heures sombres des attentats des années 1980 et 1990.Dans ce quartier de l'est parisien bouclé par les forces de l'ordre, les ambulances et camions de pompiers ou de policiers ont...

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