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Liban - L’éclairage

Le Hezbollah appelé à donner des signaux positifs pour le dialogue

L'optimisme du président de la Chambre Nabih Berry concernant le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah est-il fondé sur du concret, ou bien n'est-il qu'une tentative d'insuffler un peu d'air frais à la suite de la prorogation du mandat de la Chambre, dans l'espoir que des développements extérieurs puissent mener effectivement à l'ouverture d'un dialogue entre les deux camps ?
Selon des milieux proches de Aïn el-Tiné, Nabih Berry possède des données qui le poussent à être optimiste quant à la possibilité d'un dialogue. Les développements extérieurs et les contacts indirects entre les forces politiques, notamment le Hezbollah et le Futur, seraient ainsi de nature à accélérer les démarches pour l'élection d'un président de la République avant la fin de l'année. L'optimisme de M. Berry est fondé sur les propos échangés avec l'ancien Premier ministre Saad Hariri à dîner lors du passage de ce dernier à Beyrouth. La réunion entre les deux hommes avait duré des heures, mais rien n'avait filtré, le président de la Chambre étant attaché à ne rien révéler de la teneur de l'entretien.
Mais aussi bien au sein du 8 que du 14 Mars, l'optimisme de Nabih Berry n'est pas partagé, mais au contraire jugé disproportionné. Il serait ainsi, selon le 14 Mars, infondé. Si le 8 Mars voulait vraiment dialoguer, il aurait répondu aux nombreuses initiatives de Saad Hariri et du 14 Mars, et n'aurait pas rejeté la politique de la main tendue initiée par M. Hariri depuis la chute de son cabinet, notamment sa feuille de route proposée durant le mois de ramadan. Des sources du 14 Mars craignent en effet que l'accueil positif réservé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, au discours prononcé par Saad Hariri après les incidents de Tripoli ne soit qu'une sorte de manœuvre destinée à faire croire au Futur que le 8 Mars est prêt à le retrouver sur le chemin du dialogue. Il faut dire que les propos de Saad Hariri confirmant le rejet intégral du terrorisme par la communauté sunnite imposaient le respect. Même Sleiman Frangié, ennemi ancestral des Hariri, avait été obligé d'applaudir aux positions du chef du Futur. Le 14 Mars note que les composantes du 8 Mars, de Nabih Berry au Hezbollah en passant par Michel Aoun, n'ont proposé jusqu'à présent aucune initiative visant à sortir le pays de l'impasse, notamment sur le plan présidentiel. À titre d'exemple, l'annonce de la candidature du général Aoun par le chef du Hezbollah est une fin de non-recevoir aux tentatives du 14 Mars de trouver un compromis pour débloquer la présidentielle.
L'optimisme de Nabih Berry suscite en fait les mêmes interrogations dubitatives que l'appel de Hassan Nasrallah au dialogue avec le Futur, restées jusqu'à présent sans réponses. Après cet appel, le Futur, conscient de la nécessité de ne rater aucune chance d'établir un dialogue, a ainsi initié des concertations avec Nabih Berry et Walid Joumblatt. Saad Hariri a également annoncé qu'au lendemain de la prorogation, il entamerait des démarches à même de redynamiser l'échéance présidentielle. Le 14 Mars souligne qu'il est prêt à un dialogue sur la présidentielle, et c'est Fouad Siniora qui a été chargé d'en définir les contours avec M. Berry. Le Futur souligne dans ce cadre qu'il ne veut pas d'un dialogue bilatéral avec le Hezbollah, mais multipartite, pour aboutir à une solution garantissant l'élection d'un chef de l'État. Quand bien même certaines parties au sein du 14 Mars refusent tout dialogue avec le Hezbollah, le Futur estime que le Liban ne peut pas rester indéfiniment l'otage de la crise syrienne et régionale – et qu'il ne faut pas bloquer la vie politique locale en la conditionnant au retrait du Hezbollah de Syrie, d'autant que cette décision n'est pas entre les mains du directoire libanais du parti, mais de Téhéran. Mais cela ne veut pas dire pour autant que le dialogue légitime la présence du Hezbollah en Syrie : l'objectif est uniquement de délier le Liban de la crise régionale pour lui éviter davantage de répercussions négatives, surtout que l'accord final sur le nucléaire n'a toujours pas été conclu. Le 14 Mars ne cache pas sa crainte, dans ce cadre, que l'Iran réactive le front du Liban-Sud dans le but de faire pression sur Washington, ce qui mènerait à une implosion du pays.
Jeudi, Saad Hariri devrait ainsi choisir la voie du dialogue, sur base de son initiative, lors de son intervention télévisée, dans le but d'aboutir à l'élection d'un président. Sa feuille de route serait la suivante : élection présidentielle après un dialogue sur une formule consensuelle dont bénéficierait un candidat agréé par tous, qui ne provoquerait personne et qui ne représenterait aucune partie du 14 Mars ou du 8 Mars ; élaboration et adoption d'une loi électorale moderne satisfaisant tout le monde et garantissant une saine représentation de toutes les composantes politiques ; accord sur un cabinet d'union nationale et lancement d'un dialogue national selon une nouvelle formule avec un nouveau président qui réglerait les dossiers en suspens depuis l'adoption de la déclaration de Baabda.
Mais encore faut-il pour tout cela que le Hezbollah tienne parole, d'autant que le parti s'était déjà dérobé à ses engagements contractés avec la déclaration de Baabda, ou encore, avant cela, avec l'accord de Doha. Après le discours de Saad Hariri, jeudi, c'est de Hassan Nasrallah qu'il faudra donc attendre des signaux positifs pour que le dialogue soit établi, et, surtout, pour que ses résolutions soient ultimement respectées.

L'optimisme du président de la Chambre Nabih Berry concernant le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah est-il fondé sur du concret, ou bien n'est-il qu'une tentative d'insuffler un peu d'air frais à la suite de la prorogation du mandat de la Chambre, dans l'espoir que des développements extérieurs puissent mener effectivement à l'ouverture d'un dialogue entre les deux camps...

commentaires (4)

Le ministre libanais des AE rame à contre courant ! alors que le monde entier parle des négociations de Vienne en termes des pourparlers sans acquis , M Bassil croit plutôt à une victoire iranienne . pourquoi? Al Hayat l'interroge et il répond : " mis à part des évolutions de la dernière minute, il faut bien reconnaitre que les accords sont passés depuis bien longtemps entre les parties. les Etats Unis ont reconnu le droit nucléaire iranien et les sanctions finiront par être levées. l'Iran va intégrer la coalition internationale anti Daech pour faire partie du front anti terrorisme. ce sont des acquis obtenus déjà au terme de l'accord intérimaire. nous en sommes à présent a la seconde étape.et il va sans dire qu'il n'y aurait aucune défaite à l'horizon. les accords avec l'Iran pourront être conclus de façon progressive ou en une seule fois , toujours est-il que ces accords s'étendront à l'ensemble de la région et iront au delà du nucléaire. le Liban et toute la région en bénéficieront. au Liban notre règle est ceci : tout le monde devra en profiter. certains pays de la région ( binsaoudie?!!) nourissent des inquiétudes non fondées et croient que ces accords pourraient réduire leur influence . or la réalité sera autre . l'Iran retrouvera le rôle qui lui revient de droit car l'Iran est un grand pays. ... au sujet de la guerre contre le terrorisme, nous devrons mettre à l'épreuve le sérieux des Etats Unis "...

FRIK-A-FRAK

14 h 57, le 25 novembre 2014

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Commentaires (4)

  • Le ministre libanais des AE rame à contre courant ! alors que le monde entier parle des négociations de Vienne en termes des pourparlers sans acquis , M Bassil croit plutôt à une victoire iranienne . pourquoi? Al Hayat l'interroge et il répond : " mis à part des évolutions de la dernière minute, il faut bien reconnaitre que les accords sont passés depuis bien longtemps entre les parties. les Etats Unis ont reconnu le droit nucléaire iranien et les sanctions finiront par être levées. l'Iran va intégrer la coalition internationale anti Daech pour faire partie du front anti terrorisme. ce sont des acquis obtenus déjà au terme de l'accord intérimaire. nous en sommes à présent a la seconde étape.et il va sans dire qu'il n'y aurait aucune défaite à l'horizon. les accords avec l'Iran pourront être conclus de façon progressive ou en une seule fois , toujours est-il que ces accords s'étendront à l'ensemble de la région et iront au delà du nucléaire. le Liban et toute la région en bénéficieront. au Liban notre règle est ceci : tout le monde devra en profiter. certains pays de la région ( binsaoudie?!!) nourissent des inquiétudes non fondées et croient que ces accords pourraient réduire leur influence . or la réalité sera autre . l'Iran retrouvera le rôle qui lui revient de droit car l'Iran est un grand pays. ... au sujet de la guerre contre le terrorisme, nous devrons mettre à l'épreuve le sérieux des Etats Unis "...

    FRIK-A-FRAK

    14 h 57, le 25 novembre 2014

  • MAIS IL DONNE DES SIGNES POSITIFS... AVEC CONDITIONS ET ACTES... TEL LE : JE VEUX NÉGOCIER AVEC TOI... RESTER LÀ Où JE SUIS... EMPLOYER DES BOYCOTTEURS... ET SANS NOUS RENCONTRER NI PARLER ! N'EST-CE PAS DE LA BONNE INTENTION ? CHOU HAYDA YIA 3AMMÉ... MA BYIFHAMOU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 38, le 25 novembre 2014

  • Ce qui est incontestable et qui pourrait dans 1 large mesure justifier les accolades à tout va entre tous ces Malsains-là, est que le résultat obtenu avec l’imposition de cette marotte gouvernementale correspond sans doute au souhait de la majorité de ces 8 Martiens fakkîhdio-boSSfàRiens et déshérités exaspérés par leur éloignement du pouvoir, angoissés par 1 avenir périlleux et donc mûrs pour proposer n’importe quoi, pour peu qu’il donne ne serait-ce que l’impression d’être et de les rendre présentable ! Cette constatation devrait suffire à légitimer les effusions de ces Cancres-huitards qui peuvent à juste titre prétendre qu’ils ont correctement représenté les Malsains tant chïïtiques que chréti(e)ns et répercuté leurs souhaits. C’est pourquoi il serait décent que les Sains non seulement n’insultent pas "Le Futur" et en sus Sääd Hariri, mais reconnaissent, à lui comme à ses coreligionnaires, la rare vertu d’être resté fidèles aux engagements pris en compagnie d’autres que, par euphémisme, on se limitera à dire moins opiniâtres ! Certes on connaît l’argumentation selon laquelle seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, et que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Mais tout de même ! Pour prendre le risque, au nom de la parole donnée, de s’exiler physiquement et politiquement, ne fallait-il pas 1 peu plus qu’1 peu de courage politique ? Il faut espérer qu’il s’en trouvera certains, Sains, pour saluer sa détermination et son courage au Sheïkh Sääd, le fils Hariri.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 06, le 25 novembre 2014

  • Perte de temps. Une fois les négociations sur le nucléaire achevées, la situation sera plus claire au bled. Mais ceci ne signifie pas pour autant que les choses iront dans le bon sens, surtout avec cette classe de magouilleurs qui ne fichent rien.

    Tabet Karim

    08 h 52, le 25 novembre 2014

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