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À La Une - négociations

Victoire diplomatique pour Obama en cas d'accord sur le nucléaire iranien

Trouver une porte de sortie de crise avec l'Iran ouvrirait la voie à un rééquilibrage pour les Etats-Unis dans la région, Washington étant l'allié historique des monarchies sunnites du Golfe.

Le président américain Barack Obama a fait de la réconciliation avec l'Iran l'un des objectifs prioritaires de sa politique étrangère. AFP PHOTO/Mandel NGAN

Un accord historique sur le programme nucléaire iranien représenterait une belle victoire diplomatique pour le président américain Barack Obama, même si Washington et Téhéran, ennemis depuis 1979, seraient encore loin de normaliser leurs relations.

M. Obama a fait de la réconciliation avec l'Iran l'un des objectifs prioritaires de sa politique étrangère. A cette fin, il s'est entretenu au téléphone en septembre 2013 avec son homologue Hassan Rohani et a écrit le mois dernier au guide suprême de la République islamique, l'ayatollah Ali Khamenei.

Mais c'est dorénavant l'heure de vérité pour les grandes puissances du groupe "5+1" (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) et l'Iran : ils doivent conclure d'ici au 24 novembre à Vienne un accord garantissant que le programme nucléaire de Téhéran est pacifique, en échange d'une levée des sanctions qui asphyxient son économie.

"Si l'on parvient à un règlement qui empêche l'Iran de pouvoir fabriquer des armes nucléaires, ce sera un succès majeur pour la diplomatie américaine et les relations internationales", pense Alireza Nader, du Rand Corporation de Washington, expert de ce dossier brûlant qui empoisonne la communauté internationale depuis plus de dix ans.

Le "5+1" et Israël soupçonnent depuis 2002 Téhéran de vouloir posséder la bombe atomique, sous couvert d'un programme nucléaire civil. L'Iran dément farouchement. A une semaine de la date butoir et après un an d'intenses tractations, personne ne se risque à pronostiquer un accord total et définitif pour le 24 novembre.

Beaucoup d'analystes, comme Laicie Heeley du Center for Arms Control and Non-Proliferation, pensent même qu'il y aura une "courte prolongation" avec des discussions "techniques" réglant les détails d'un accord-cadre général qui serait annoncé à Vienne.

De fait, il s'agirait d'un véritable succès pour Barack Obama, critiqué de toutes parts pour une politique étrangère jugée trop timorée au Moyen-Orient, deux ans avant de quitter la Maison Blanche. Trouver une porte de sortie de crise avec l'Iran -la grande puissance de l'Islam chiite- ouvrirait en outre la voie à un rééquilibrage pour les Etats-Unis dans la région, Washington étant l'allié historique des monarchies sunnites du Golfe.

Les Américains et les Iraniens ont rompu leurs relations diplomatiques en avril 1980, dans la foulée de la Révolution islamique et de la prise d'otages de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran qui dura 444 jours, de novembre 1979 à janvier 1981. Après trois décennies de rapports exécrables allant jusqu'à des menaces de conflit armé, les deux ennemis ont toutefois repris le dialogue -en secret- à partir de 2011-2012 sur le nucléaire: "Le sujet est devenu le pivot de la relation entre les Etats-Unis et l'Iran", constate l'ambassadeur John Limbert, qui fut otage à l'ambassade américaine il y a 35 ans.

 

L'Iran et les USA loin d'être amis
En marge de ces négociations sur le nucléaire, les deux gouvernements ont élargi leurs échanges à la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, les ultra-radicaux sunnites étant aussi les ennemis de l'Iran chiite.

Mais la diplomatie américaine rappelle régulièrement que Washington et Téhéran ne "collaborent pas militairement" contre l'EI et que la relation diplomatique reste marquée par une profonde méfiance.

 

(Lire aussi : Aucun "lien" entre le nucléaire iranien et la guerre anti-jihadiste, assure Washington)

 

"Des amis, non. Un tandem fragile, oui", résume Mark Fitzpatrick, un ancien diplomate du département d'Etat, analyste de l'International Institute for Strategic Studies à Londres. Kelsey Davenport, spécialiste des questions de non-prolifération à la Arms Control Association à Washington, pense aussi "qu'un accord sur le nucléaire n'effacera pas des décennies de méfiance envers l'Iran, les Etats-Unis restant profondément préoccupés par son bilan en matière de droits de l'homme et par son appui au terrorisme". Deux graves pommes de discorde sur lesquelles le département d'Etat a encore insisté ces derniers jours.

Il faut dire aussi que le contexte politique aux Etats-Unis est moins favorable à un rapprochement avec l'Iran, depuis le triomphe des républicains le 4 novembre aux élections de mi-mandat au Congrès. La nouvelle majorité parlementaire républicaine, soutenue par certains élus démocrates, accuse l'Iran -divisé entre modérés et conservateurs religieux- de tromper l'administration américaine sur ses véritables intentions en matière nucléaire, notamment contre Israël, l'allié indéfectible des Etats-Unis.

Le Congrès pourrait ainsi tenter d'imposer un nouveau train de sanctions contre Téhéran si l'accord de Vienne ne prévoyait pas le démantèlement total du programme nucléaire, ont encore prévenu la semaine dernière d'influents sénateurs des deux bords politiques. Cela "pousserait l'Iran à quitter la table des négociations et les Etats-Unis à se rapprocher d'une frappe militaire", s'alarme Mme Davenport.

 

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Un accord historique sur le programme nucléaire iranien représenterait une belle victoire diplomatique pour le président américain Barack Obama, même si Washington et Téhéran, ennemis depuis 1979, seraient encore loin de normaliser leurs relations.
M. Obama a fait de la réconciliation avec l'Iran l'un des objectifs prioritaires de sa politique étrangère. A cette fin, il s'est entretenu...

commentaires (5)

Ah le nombrilisme occicon !!! ne jamais perdre la face , s'arranger pour toujours avoir le beau role ! L'Iran n'a besoin de personne pour se developer et se construire , les sanctions "etranglantes , suffocantes " etc... wouaf wouaf , si c'etait le cas en 35 ans de cette pratique inoperante , ce pays aurait du s'ecrouler depuis longtemps !! alors qu'on voit une force se developper qui est crainte par les plus grands ( options sur les tables...hahaha..) On disait la meme chose de la Chine jusqu'au jour ou une partie de ping pong a tout regle , laissez moi rire . Un peu de serieux quand on dit les sunnites du golfe allies des us etc... moi je pense plus a larbins ou esclaves , par contre si l'Iran le decide demain , elle pourra etre un allie qui parlera d'egal a egal avec son partenaire , ou pas , de toute facon . Laissez moi rire , les republicains au congres hahahaha !! ils sont pas aussi cons que ca , ils ont lu les declarations de Moussawi le terroriste du 11/09 , ils met en cause directement leur larbin binsaoud dans les attentats des 2 tours . Finalelement y a matiere a se marrer dans ce monde cruel .

FRIK-A-FRAK

14 h 04, le 18 novembre 2014

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Commentaires (5)

  • Ah le nombrilisme occicon !!! ne jamais perdre la face , s'arranger pour toujours avoir le beau role ! L'Iran n'a besoin de personne pour se developer et se construire , les sanctions "etranglantes , suffocantes " etc... wouaf wouaf , si c'etait le cas en 35 ans de cette pratique inoperante , ce pays aurait du s'ecrouler depuis longtemps !! alors qu'on voit une force se developper qui est crainte par les plus grands ( options sur les tables...hahaha..) On disait la meme chose de la Chine jusqu'au jour ou une partie de ping pong a tout regle , laissez moi rire . Un peu de serieux quand on dit les sunnites du golfe allies des us etc... moi je pense plus a larbins ou esclaves , par contre si l'Iran le decide demain , elle pourra etre un allie qui parlera d'egal a egal avec son partenaire , ou pas , de toute facon . Laissez moi rire , les republicains au congres hahahaha !! ils sont pas aussi cons que ca , ils ont lu les declarations de Moussawi le terroriste du 11/09 , ils met en cause directement leur larbin binsaoud dans les attentats des 2 tours . Finalelement y a matiere a se marrer dans ce monde cruel .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 04, le 18 novembre 2014

  • C'est à voir ! "Ne vendons pas la peau de l'ours avant" etc. ; please !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 32, le 18 novembre 2014

  • CELA DÉPEND DE QUELLE SORTE D'ACCORD IL EN SERA QUESTION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 29, le 18 novembre 2014

  • Un accord avec l’Iran dans les conditions actuelles, avec le peu de concessions des mollah doublé du caractère irrationnel et mystique de leur modèle décisionnel serait comparable aux accords de Munich signés dans l’euphorie par Chamberlain avec l’illusion d’éviter une guerre. Avec cette recherche du néant et cette quête permanente du sacrifice et du martyr une bombe iranienne sera plus porteuse d’incitation que de dissuasion pour l’Etat Islamique d’Iran. Cette Volonté d’éviter l’adversité, le rapport de force et la recherche d’un compromis floue et fragile avec un partenaire qui vous dupe perpétuellement isole profondément Obama au sein de sont propre camp. Son attentisme en Iraq et En Syrie est à l’origine de l’émergence de Daech qui a surgit par la force du Vide et en réaction aux atrocités pratiqués par les clans Assad et Maliki. La volonté d’associer l’Iran a sa lutte contre L’ EI ne trouve écho dans aucune des chambres et laisse dubitatifs ses propres conseiller qui perdent le liens de confiance avec ses alliés traditionnels Arabie Saoudite Jordanie Egypte Israël Europe Canada … Mais Robert Menendez, sénateur démocrate président de la commission des Affaires étrangères, son homologue républicain Mark Kirk et Mitch McConnell futur chef de la majorité sénatoriale ne laisseront pas signer un accord évitant le démantèlement complet du programme nucléaire iranien . Ils ne permettront pas de créer un monde tellement plus dangereux que celui d’hier.

    ANDRE HALLAK

    00 h 00, le 18 novembre 2014

  • Paix ou frappe militaire , attendons le 24 novembre .

    Sabbagha Antoine

    20 h 09, le 17 novembre 2014

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