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À La Une - Syrie

Violents affrontements à Kobané, les peshmergas "prêts à combattre immédiatement"

Cent jihadistes tués dans les combats en trois jours.

Un peshmerga en route vers Kobané brandit le drapeau du Kurdistan. REUTERS/Yannis Behrakis

Les forces kurdes syriennes défendant Kobané ont reçu le renfort de 150 peshmergas irakiens pour lutter contre les jihadistes de l’État islamique (EI), qui ont encore mené une attaque dans la nuit de vendredi à samedi près de la frontière turque.

La ville, devenue le symbole de la résistance à l'EI, a été le théâtre jusqu'à l'aube de violents combats, les jihadistes tentant une nouvelle fois de s'emparer des quartiers nord afin d'encercler la ville en coupant son accès à la Turquie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis, des tirs sporadiques résonnent dans la troisième localité kurde de Syrie, également touchée par des petites explosions. L'ONG fait état d'au moins cent jihadistes du groupe État islamique (EI) tués ces trois derniers jours dans la ville et ses alentours.

 

(Lire aussi : Les peshmergas sont entrés à Kobané)

 

Afin d'aider les combattants kurdes syriens, qui défendent férocement Kobané depuis le 16 septembre, quelque 150 peshmergas, lourdement armés, ont été dépêchés par le Kurdistan irakien, via la Turquie.
Stationnés dans la ville frontalière turque de Suruç depuis deux jours, ils ont franchi vendredi soir la frontière.

Selon l'OSDH, ils n'ont néanmoins pas participé aux combats ayant fait rage la nuit passée. "Nous étions prêts à combattre immédiatement, mais les (milices kurdes syriennes) YPG nous ont demandé (...) de préparer un certain nombre de choses avant", a déclaré un officier peshmerga joint par téléphone par l'agence de presse kurde Rudaw.

 

(Voir : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)

 

Appel à manifester

Pour exprimer leur solidarité avec les combattants de Kobané, le principal parti kurde de Turquie a appelé à manifester samedi dans tout le pays. Des rassemblements sont également prévus en Europe, notamment à Paris et Londres.

Le passage des renforts peshmergas a été accepté il y a une douzaine de jours par Ankara, sous la pression des États-Unis. Mais, considérant les milices kurdes syriennes comme une "organisation terroriste", la Turquie se refuse toujours à intervenir militairement et à laisser passer des combattants kurdes de Turquie, à la grande colère de cette communauté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs de nouveau critiqué vendredi la stratégie de la coalition menée par les États-Unis. "Pourquoi les forces de la coalition bombardent continuellement cette ville de Kobané? (...) Pourquoi pas d'autres villes, pourquoi pas Idleb (nord-ouest de la Syrie)?", s'est-il interrogé. "On ne parle que de Kobané (...) où il n'y a presque plus personne à part 2 000 combattants", a-t-il ajouté.

Depuis que l'EI a lancé une vaste offensive dans la région de Kobané, provoquant la fuite de quelque 300 000 habitants, cette localité, appelée Aïn el-Arab en langue arabe, concentre l'intérêt des médias et de la communauté internationale. La coalition y a mené bon nombre de frappes aériennes, en appui des YPG (Unités de protection du peuple).

 

(Lire aussi : Pour des dignitaires d'Irak, il faut renforcer les sunnites pour vaincre l'EI)

 

15 000 jihadistes étrangers

Mais malgré l'engagement de Washington contre l'EI en Syrie, le Commandement militaire américain chargé de la région (Centcom) a martelé que l'Irak était la "priorité" des États-Unis, qui y mène des raids depuis le 8 août et y a dépêché des centaines de conseillers militaires pour épauler les forces gouvernementales.

Celles-ci ont repris vendredi deux quartiers de la ville de Baïji, contrôlée par l'EI depuis son offensive fulgurante dans le pays en juin. La reprise totale de Baïji, située au nord de Bagdad, pourrait permettre de sécuriser la principale raffinerie irakienne, toute proche de là et où les forces de sécurité résistent depuis des mois aux assauts des jihadistes extrémistes sunnites.

Accusé de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité par l'ONU, l'EI a mis à profit la guerre civile en Syrie et l'instabilité politique et sécuritaire en Irak pour s'emparer de larges territoires, où il fait régner la terreur.

 

(Infographie: Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

 

Selon un rapport de l'ONU cité par The Guardian, quelque 15 000 jihadistes étrangers provenant de 80 pays sont venus ces dernières années pour combattre dans les rangs de groupes comme l'EI en Syrie et en Irak, un chiffre "sans précédent".

La plus haute autorité religieuse chiite irakienne, le grand ayatollah Ali al-Sistani, a souligné vendredi qu'"il ne sera possible de débarrasser l'Irak de l'EI qu'en joignant les efforts de ses fils", sunnites comme chiites.
Pour lutter contre ce groupe, les États-Unis excluent l'envoi de troupes au sol, mais cherchent à renforcer l'armée et les forces kurdes en Irak, ainsi que la rébellion et les Kurdes en Syrie. Une stratégie qui vient de subir un revers : les rebelles modérés du Front révolutionnaire syrien (FRS), qu'ils soutiennent, ont été chassés samedi de leur fief de Jabal al-Zawiya, dans le nord-ouest de la Syrie, par les jihadistes du Front al-Nosra, selon l'OSDH.

 

Lire aussi
La coalition veut étendre au web la lutte contre les jihadistes

 

Les forces kurdes syriennes défendant Kobané ont reçu le renfort de 150 peshmergas irakiens pour lutter contre les jihadistes de l’État islamique (EI), qui ont encore mené une attaque dans la nuit de vendredi à samedi près de la frontière turque.
La ville, devenue le symbole de la résistance à l'EI, a été le théâtre jusqu'à l'aube de violents combats, les jihadistes...

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Enfin les forces kurdes avec le peuple pourront rêver d 'avoir une nation .

Sabbagha Antoine

16 h 07, le 01 novembre 2014

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Commentaires (1)

  • Enfin les forces kurdes avec le peuple pourront rêver d 'avoir une nation .

    Sabbagha Antoine

    16 h 07, le 01 novembre 2014

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