S'exprimant publiquement pour la première fois depuis lundi, le député libanais Nicolas Fattouche a déclaré jeudi à la presse ne pas avoir frappé Manale Daou, la fonctionnaire du palais de Justice de Baabda.
"Je me suis rendu au palais de Justice pour présenter la plainte de l'épouse du ministre du Tourisme Michel Pharaon, contre son mari qu'elle accuse d'adultère. C'est la troisième fois que je le fais via cette fonctionnaire", a déclaré le député. "Je suis entré dans le bureau de dépôt des plaintes, et il n'y avait personne, ni avocat, ni personne qui attendait son tour", a-t-il poursuivi. "J'ai demandé l’inscription de la plainte, elle m'a dit d'attendre mon tour. Je lui ai dit il n'y avait personne, que je suis avocat, que je suis le député et ministre Fattouche. Elle m'a demandé d'attendre mon tour. Elle a dépassé les limites de l'exercice professionnel", a-t-il ajouté.
Mardi, Manale Daou, fonctionnaire du palais de justice en charge du dépôt des plaintes des avocats, a rapporté au ministre de la Justice, Achraf Rifi, le déroulement de l'incident avec le député lundi. "J'étais assise. Il est arrivé par la porte où je reçois les plaintes. Je ne le connaissais pas. Il est entré et a mis les papiers sur la table où plusieurs dossiers de plaintes se trouvaient déjà. J'ai voulu déplacer ces papiers afin d'organiser mon travail, mais lorsque j'ai consulté une seconde plainte, il s'est emporté et a dit que j'étais mal élevée. Je l'ai regardé, surprise par la manière avec laquelle il me parlait, en m'interrogeant sur son identité. Je lui ai demandé à trois reprises qui il était avant que son garde du corps ne me dise que c'est le ministre Fattouche."
Lundi, une source proche de Mme Daou avait expliqué à L'Orient-Le Jour que le député, irrité de devoir attendre quelques secondes avant que la fonctionnaire ne s'occupe de lui, l'avait insultée puis violemment attrapée par l'épaule. Des collègues de Mme Daou étaient intervenus.
"Si cette fonctionnaire se comporte ainsi face à un député et un avocat, comment agit-elle avec les citoyens", a demandé M. Fattouche, jeudi, rappelant à maintes reprises qu'il s'agit de la troisième plainte qu'il présente via Manale Daou.
"Je ne l'ai pas frappée!", a-t-il également répété, soulignant que les Zahliotes, ville dont est originaire le député, "sont connus pour respecter les femmes".
Après l'incident, Nicolas Fattouche affirme s'être rendu dans le bureau du procureur général près la cour d'appel du Mont-Liban, le juge Claude Karam. "Elle a avoué devant lui ne pas me connaître, et il lui a demandé de s'excuser", a-t-il ajouté. "Elle s'est excusée et n'a pas dit au procureur général que je l'avais frappée ou giflée", a-t-il poursuivi.
M. Fattouche a également accusé le ministre de la Justice Achraf Rifi de s'être rendu au palais de Justice de Baabda. "La visite de M. Rifi au palais de Justice est contraire à la loi, elle est contraire à la hiérarchie. Il aurait dû appeler d'abord le député Fattouche", a-t-il estimé. "Le palais de Justice n'est pas une caserne", a-t-il encore dit.
Lors de sa conférence de presse, le député a dérapé à de nombreuses reprises, déclarant par exemple que les droits de l'homme sont un "suppositoire inventé par l'Occident".
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commentaires (7)
ELLE REFUSAIT DE ME PASSER EN PREMIER... MOI ! LE FATTOUCHE ! SAVAIT-ELLE QUI J'ÉTAIS... MOI ? JE N'AVAIS PAS OUVERT LA BOUCHE ! M'AVAIT-ELLE PRIS POUR UNE MOUCHE ? SON COMPORTEMENT ÉTAIT LOUCHE... ENVERS... MOI ! LE PLUS GRAND PLAT DE FATTOUCHE ! BRAVO MADAME ! AINSI, CONTRE TOUTE LA SOUCHE... DES MÉZÉS AUX GRANDES BOUCHES...
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 07, le 25 octobre 2014