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Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

Les peshmergas au secours de Kobané

Les combats ont repris hier soir ; Erdogan critique Washington ; le régime de Bachar el-Assad annonce avoir détruit deux des trois avions que lui avaient pris les jihadistes ; l'EI fait de nouveau le siège du mont Sinjar.

Après des semaines de combats, les flammes et la fumée continuent de recouvrir le ciel de cité désormais mondialement connue de Kobané. Bulent Kilic/AFP

Le Parlement du Kurdistan irakien a donné hier son feu vert à l'envoi de combattants pour renforcer les forces kurdes syriennes qui luttent contre les jihadistes dans Kobané, où de violents combats ont repris en soirée.
Réuni à Erbil, le Parlement de la région autonome du Kurdistan irakien a « décidé d'envoyer des forces à Kobané pour (la) défendre », selon son président Youssef Mohammad Sadek. Ce feu vert fait suite à la décision de la Turquie d'accepter le passage par sa frontière des seuls combattants kurdes irakiens, les peshmergas, excluant celui de Kurdes turcs ou d'autres nationalités. « Nous ne savons pas si et quand ces combattants vont passer la frontière, ils doivent coordonner avec nous pour que notre combat soit couronné de succès », a indiqué un responsable kurde, Enver Muslim, depuis Kobané. Sur le terrain, de violents combats ont repris hier soir dans la ville assiégée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

 

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a vivement critiqué Washington pour avoir largué lundi des armes sur la troisième ville kurde de Syrie, frontalière de son pays, jugeant cette décision « mauvaise ». « Il est aujourd'hui clair que (cette décision) était mauvaise », a estimé le président turc Recep Tayyip Erdogan, en expliquant que ces armes étaient tombées entre les mains du PYD, équivalent syrien à ses yeux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu'Ankara considère comme une « organisation terroriste ». « Je ne comprends pas pourquoi Kobané est d'une importance si stratégique aux yeux des Américains, il n'y a plus aucun civil » dans la ville, a poursuivi M. Erdogan.

 

(Voir aussi : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)

 

« Tentative de génocide »
Jusqu'alors, les violences dans cette ville ont poussé depuis le 16 septembre à la fuite plus de 300 000 personnes et fait plus de 700 morts selon l'OSDH. Toujours en Syrie, le régime de Bachar el-Assad a annoncé avoir détruit deux des trois avions que lui avaient pris les jihadistes lorsqu'ils avaient chassé les troupes gouvernementales d'aéroports militaires. De plus, selon le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi, les forces du régime de Bachar el-Assad apportent une aide militaire et logistique aux Kurdes défendant la ville syrienne de Kobané contre les jihadistes de l'EI.

 

(Lire aussi : De Vilvorde à la Syrie, comment de jeunes Belges rejoignent le jihad)


Par ailleurs, en Irak, la coalition internationale menée par les États-Unis a effectué douze frappes en 24 heures pour repousser un assaut des forces de l' État islamique (EI) près du barrage de Mossoul, le plus grand du pays, a indiqué le Pentagone, qui a également fait part mercredi de six raids aériens près de Kobané. De plus, de retour d'un déplacement dans le nord de l'Irak, le secrétaire général adjoint de l'Onu, Ivan Simonovic, a estimé que la minorité yazidie y était victime d'une « tentative de génocide » de la part de l'EI. Leurs atrocités peuvent être considérées comme des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, a-t-il indiqué. L'EI fait de nouveau le siège du mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, où s'étaient réfugiés en août des milliers de Yazidis pour fuir les jihadistes, ont indiqué hier des responsables locaux. « Le mont est assiégé » et les jihadistes « tentent de grimper la montagne à pied pour affronter les volontaires yazidis », a indiqué Dawud Jundi, un responsable des forces qui défendent la région. « Il y a presque 2 000 familles qui sont en très mauvaise posture » sur le mont Sinjar, a-t-il ajouté, précisant que les forces locales n'avaient « que des armes légères » pour se défendre. Dans le même temps, au moins quatorze personnes ont péri hier dans deux attentats à la voiture piégée dans des quartiers chiites de Bagdad, près d'une maternité et d'une station-service, selon des sources médicales et de sécurité. À Sadr City, un quartier du nord de Bagdad régulièrement visé par des attentats, une explosion près d'une maternité a tué au moins neuf personnes et blessé au moins 22 autres. Enfin, le président Barack Obama a remercié le Premier ministre australien Tony Abbott pour les efforts « significatifs » de son pays en Irak dans la lutte contre l'EI.

 

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