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Liban - Décryptage

Entre Riyad et Téhéran, la glace est rompue, mais le dialogue n’a pas commencé

Le Liban et la région traversent actuellement une période floue, où chaque camp prépare ses cartes en vue soit d'un vaste compromis à venir ou alors d'une confrontation plus pointue qui ferait des vainqueurs et des vaincus. C'est la conclusion à laquelle a abouti une source diplomatique arabe en poste à Beyrouth. Selon cette source, le dialogue saoudo-iranien est bel et bien entamé et la partie saoudienne a fait preuve de beaucoup de bonne volonté et d'une attitude positive (c'est d'ailleurs ce qu'est venu dire aux Libanais le vice-ministre des AE iranien Hussein Amir Abdellahyane au cours de la visite éclair qu'il a effectuée au Liban). Mais les discussions sont restées dans les généralités et même lors de la réunion qui a eu lieu à New York entre le ministre iranien des AE Mohammad Jawad Zarif et son homologue saoudien l'émir Saoud al-Fayçal, les sujets n'ont pas été abordés en profondeur. Plus précisément, la glace entre les deux camps a été rompue, mais le dialogue sérieux n'a pas encore été entamé. Ce qui signifie, estime la source diplomatique, que l'heure du déblocage, tant au Liban qu'en Syrie, n'a pas encore sonné. D'autant que les Iraniens n'aiment pas traiter les dossiers en gros. Ils préfèrent régler chaque contentieux indépendamment de l'autre, à tour de rôle, pour ne pas avoir à faire de grandes concessions. Mais cela ne les empêche pas d'avancer leurs pions dans plusieurs directions en même temps. Ils aident ainsi les combattants kurdes, en leur donnant des armes et des formations militaires et technologiques, tout comme ils aident et forment l'armée irakienne pour que ces deux forces soient en mesure de combattre l'EI sur le terrain. Ils aident aussi les houthis au Yémen et continuent de soutenir l'armée syrienne, mais en même temps, ils ont des contacts réguliers avec les dirigeants turcs et n'ont pas rompu le dialogue avec les États-Unis et l'Occident au sujet de leur dossier nucléaire.
De son côté, l'Arabie, qui a une crainte réelle de l'EI et de la menace qu'il représente pour l'intérieur saoudien très perméable aux thèses islamistes extrémistes et qui ne voit pas d'un bon œil la montée en puissance des houthis au Yémen, ne veut pas encore pour autant céder du lest en Syrie. Elle continue à miser sur une possible victoire sérieuse des forces de l'opposition syrienne au moins dans une région, notamment à Deraa, et donc aux portes de Damas.
La source diplomatique arabe précitée estime ainsi que, pour toutes ces raisons, il ne faut pas s'attendre à un changement radical au Liban. Sous le plafond fixé par la communauté internationale d'empêcher un chaos total au Liban, l'Arabie saoudite ne veut pas d'une solution qui aboutirait à reposer le Hezbollah et à lui permettre d'être plus disponible en Syrie. C'est la raison pour laquelle, estime la source diplomatique arabe précitée, il est pratiquement interdit de parvenir à un règlement radical et définitif de la crise de Ersal et de ses environs, l'armée libanaise continuant à recevoir des instructions tronquées, une sorte d'ordre de mission minimal qui lui permet d'assurer un minimum de contrôle, sans pouvoir éradiquer complètement la menace que représentent les combattants takfiristes. De son côté, l'Iran ne veut rien lâcher au Liban, ne se contentant pas d'appuyer le Hezbollah et ses alliés puisque les Iraniens cherchent même à augmenter leur zone d'influence à travers les propositions d'équipement de l'armée. Par ce biais, l'Iran s'aventure sur un terrain sensible, l'armée ayant plus que jamais besoin d'équipements sophistiqués pour pouvoir combattre les terroristes, alors qu'en général cela se fait par le biais de contrats avec les États-Unis et la France et bien plus rarement avec l'ex-URSS.
L'Arabie saoudite et l'Iran tirent donc chacun de son côté, sous l'œil vigilant des États-Unis qui, toujours selon la source diplomatique arabe, ne veulent pas que la balance penche d'un côté plus que de l'autre. La solution reste ainsi bloquée. Sur le plan du dossier présidentiel, Riyad et Téhéran sont d'accord sur deux principes généraux : le futur président du Liban ne peut pas être hostile à l'Arabie saoudite, mais en même temps, il ne peut pas être non plus hostile à la résistance. Ces deux lignes rouges définies, il devrait être en principe possible de s'entendre sur un candidat, mais le problème c'est que les deux parties sont convaincues que le moment n'est pas encore venu et en fin de compte, le gouvernement de coalition présidé par Tammam Salam parvient malgré tout à mener tant bien que mal le pays, en préservant un minimum de stabilité et d'unité. Pour l'instant, ajoute la source diplomatique arabe, c'est tout ce qui est prévu pour le Liban. Mais tout peut changer selon les développements dans la région. Si aucun accord, ni sur les détails ni sur les généralités, n'est en vue, les ingrédients d'une explosion au Liban sont prêts. Si, au contraire, des ententes se précisent, la situation pourrait s'améliorer et aboutir au final à une élection présidentielle au Liban. Mais en attendant, les rapports diplomatiques précisent qu'au cours de leurs entretiens à Riyad et à New York, les diplomates iranien et saoudien n'ont pas évoqué le Liban...

Le Liban et la région traversent actuellement une période floue, où chaque camp prépare ses cartes en vue soit d'un vaste compromis à venir ou alors d'une confrontation plus pointue qui ferait des vainqueurs et des vaincus. C'est la conclusion à laquelle a abouti une source diplomatique arabe en poste à Beyrouth. Selon cette source, le dialogue saoudo-iranien est bel et bien entamé et la...

commentaires (9)

Il n y aura que des citoyens vaincus dans cette salle histoire....les seuls eventuels vainqueurs seront les criminels les terrorristes et les marchands d'armes... Les chiites ont eu le droit à une republique islamique ou wilaya par le biais de manipulations sionistes qui ont abouti au retour du peuple iranien au moyen age... les sunnites sont en train d acquerir le 'droit au kalifa'...par le biais de manipulations sionistes d arriere boutique...ils y vont au moyen age aussi... Les chretiens au Liban ont ete poussé au moyen age par la guerre declenchée par Michel Aoun il y a 14 ans.... ils y sont encore ,vu le choix des candidats ... Le Liban s il veut exister encore ne lui reste qu à se detacher du wilaya et et du kalifa et des candidats soit disant forts sinon il va falloir le reinventer...sans les idiots qui veulent le ramener encore et encore au moyen age... On verra bien qui passera le long hiver, sain et sauf ... Tout change trop vite et de plus en plus vite...il suffit d'un mauvais quart d'heure

CBG

02 h 45, le 13 octobre 2014

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Commentaires (9)

  • Il n y aura que des citoyens vaincus dans cette salle histoire....les seuls eventuels vainqueurs seront les criminels les terrorristes et les marchands d'armes... Les chiites ont eu le droit à une republique islamique ou wilaya par le biais de manipulations sionistes qui ont abouti au retour du peuple iranien au moyen age... les sunnites sont en train d acquerir le 'droit au kalifa'...par le biais de manipulations sionistes d arriere boutique...ils y vont au moyen age aussi... Les chretiens au Liban ont ete poussé au moyen age par la guerre declenchée par Michel Aoun il y a 14 ans.... ils y sont encore ,vu le choix des candidats ... Le Liban s il veut exister encore ne lui reste qu à se detacher du wilaya et et du kalifa et des candidats soit disant forts sinon il va falloir le reinventer...sans les idiots qui veulent le ramener encore et encore au moyen age... On verra bien qui passera le long hiver, sain et sauf ... Tout change trop vite et de plus en plus vite...il suffit d'un mauvais quart d'heure

    CBG

    02 h 45, le 13 octobre 2014

  • APRÈS LA GLACE... CAFÉ ARABE OU PERSÉ ? DU CAPUCINO ? UNE LIMONADE CALMANTE ? OU DE L'AGNEAU AUX ÉPICES QUI FERONT BARDER ET TOUT CHAMBARDER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 14, le 12 octobre 2014

  • Je parie que Mme Haddad traverserait la Manche entre deux eaux;elle nage si bien dans les contradictions.

    SATURNE

    16 h 43, le 11 octobre 2014

  • ELLE ÉTAIT AU LAIT... OU AU CHOCOLAT CETTE GLACE ? ET APRÈS LA GLACE... SONT-CE LES BONS FRUITS QUI VIENDRAIENT... OU... LES FIGUES DES DÉSERTS SALAFOFAKIHISTES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 59, le 11 octobre 2014

  • Et comme les articles de Scarlett sont tellement bons qu'on en redemanderai tellement on en reve la nuit , je dirai a la fin de ma derniere phrase , que la binsaoudie attend donc les ordres de ses patrons non pas pour decider ce qu'elle doit faire , mais pour s'executer tout cout . Merci !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 20, le 11 octobre 2014

  • Et que fait Michel Aoun????????????

    Beauchard Jacques

    11 h 04, le 11 octobre 2014

  • Parlons un peu de ces 2 puissances en présence, l 'une sans imagination ni indépendance d 'agir par elle même, qui reçoit ses ordres des usionises, qui dépend totalement du bon vouloir de ses maîtres pour son armement, qui achète toute son industrie clé en main, qui ne réussit même pas à fabriquer un clou sur son sol et qui est l'ami et allié des occitans bien que étant la source d 'une idéologie dévastatrice pour les occicons, enfin c'est ce qui se prétend . De l'autre côté l'Iran, tout à fait le contraire en insistant sur le côté plus démocratique et sur l' indépendance en tout point de cette nvelle puissance régionale. Ceci mis en place on comprend aisément qui fait figure de patron et qui qui sera le larbin qui attendra les instructions de ses maîtres avt de se décider ou je veux dire de décider tout court.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 05, le 11 octobre 2014

  • PILE... OU... FACE ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 01, le 11 octobre 2014

  • C tres interessant tout ca....et moi pauvre petit Libanais...j'attend que ces religieux a la gomme se rabibochent...franchement il y a de quoi etre degouter

    Houri Ziad

    09 h 22, le 11 octobre 2014

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