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Liban - Écologie

Dans le Chouf, civils et militaires célèbrent ensemble les oiseaux

Le festival « Birday » est destiné à sensibiliser les Libanais à la chasse éthique.

Le festival Birday à Maasser el-Chouf.

C'est de Beyrouth encore endormie dimanche dernier, à six heures, que les premiers marcheurs ont pris l'autobus en direction de Aïn Zhalta, dans le Chouf, où devait commencer une marche de 17 km aux côtés de soldats libanais, qui allait réunir plus de mille personnes. Si l'objectif des organisateurs était d'alerter le public sur les conséquences désastreuses de la surchasse des oiseaux, certains marcheurs se sont déplacés avant tout pour exprimer leur soutien à l'armée.
« Il est important de montrer aux soldats que nous sommes solidaires. Vous avez vu ce qui est arrivé ce week-end aux otages : l'armée a besoin de savoir que nous sommes avec elle », raconte un jeune sportif qui aime participer à ce type de marches « qui se sont développées au cours des sept dernières années depuis Nahr el-Bared ». Un avis que partage Charles Noujaim, président de la réserve du Chouf : « Les Libanais ont beaucoup d'interaction avec leur armée, et c'est une bonne chose car c'est bien la troupe qui nous permet de mener une vie normale et d'organiser des événements comme le festival Birday en toute sécurité. Certains soldats vont jusqu'au martyre pour nous permettre un quotidien pacifique. »
Aux interrogations sur le lien entre les soldats et l'écologie, M. Noujaim répond par cette explication : « L'armée aide à préserver notre patrimoine naturel en créant notamment des sentiers de randonnée et d'autres installations en pleine nature. » « Les militaires aident à faire respecter les lois de protection des sites naturels et à en repousser les chasseurs illégaux », ajoute-t-il. La nécessité de protéger les oiseaux de la surchasse est justement le thème choisi cette année pour ce festival écologique qui accueille les randonneurs dès leur arrivée à Masser el-Chouf.

Une catastrophe écologique
La tâche est bien difficile car malgré les alertes de nombreuses ONG, le massacre d'oiseaux reste un problème écologique majeur au Liban où, selon Terre Liban, 145 espèces sont chassées lorsque seulement 10 d'entre elles pourraient légalement constituer des gibiers. « La chasse se propage partout, même aux alentours de la réserve », dénonce Julie Lebnan, habitante de Masser el-Chouf venue avec ses enfants pour l'événement. « Les oiseaux subissent de véritables tueries. Personne ne se sent concerné ! Au motif qu'il existe des questions de sécurité plus importantes, les Libanais se moquent des règles garantissant une chasse durable. Ils tirent sur n'importe quoi. »
Ce manque d'éthique lors des parties de chasse, Charles Noujaim l'attribue à la persistance de certaines traditions : « Pour leurs 14 ans, les parents offrent à leurs jeunes des fusils de chasse qu'ils ne savent pas utiliser. Avec leur arme, ils tuent tous les oiseaux qu'ils peuvent, sans différentiation. » Pour cela, le massacre des oiseaux persiste. « Ce n'est plus de la chasse, c'est une chasse à la virilité », soupire le président de la réserve.
À l'égard des chasseurs inconscients, le festival Birday a donc rappelé les règles et quotas de base. Lors d'une partie de chasse, il est par exemple interdit de prendre plus de 5 canards colverts et une seule perdrix choukar puisque celle-ci est menacée. Dépassés par le succès de la marche et de l'exposition, qui a rassemblé près de 3 000 personnes, les organisateurs seront certainement parvenus à faire entendre un peu plus fort la cause oubliée des oiseaux. Une sensibilisation utile, si l'on en juge par les chiffres de la Société protectrice de la nature libanaise, qui estime que la moitié des citoyens ne savent toujours pas qu'il existe des lieux interdits à la chasse, ni que celle-ci doit être rigoureusement encadrée.

C'est de Beyrouth encore endormie dimanche dernier, à six heures, que les premiers marcheurs ont pris l'autobus en direction de Aïn Zhalta, dans le Chouf, où devait commencer une marche de 17 km aux côtés de soldats libanais, qui allait réunir plus de mille personnes. Si l'objectif des organisateurs était d'alerter le public sur les conséquences désastreuses de la surchasse des oiseaux,...

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