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Liban

La famille du soldat décapité par l’EI appelle au calme

Le médiateur pose aux jihadistes une condition : garder la vie sauve aux otages jusqu'à la fin des médiations.

À Kobeyate,comme ailleurs, la rue, en émoi, souhaite le retour des militaires otages.

Quelques heures après la diffusion par l'État islamique (EI, ex-Daëch) de photos montrant la décapitation présumée du soldat Abbas Medlej, sa famille a diffusé un communiqué appelant au calme, alors que plusieurs routes au Liban ont été coupées en signe de protestation par des habitants en colère.
« Le Liban est un pays de coexistence, affirme la famille Medlej, originaire de Baalbeck, dans un communiqué. Il faut empêcher les takfiristes de parvenir à leurs fins en noyautant notre société. »
Samedi, rappelle-t-on, un sympathisant présumé de l'EI a posté sur Twitter une photo montrant un homme masqué et vêtu de noir tenant la tête du jeune soldat au-dessus d'un corps gisant dans une mare de sang. En arrière-plan, un homme arbore le drapeau de l'EI.
« Le meurtre de notre fils vise tous les Libanais, qu'ils soient sunnites, chiites, chrétiens ou druzes », affirme la famille du soldat Medlej dans son communiqué. « Nous appelons au calme et au rejet de la violence et nous réitérons notre confiance en l'armée libanaise. Nous espérons que ce dossier sera réglé rapidement afin de sauver les autres militaires pris en otage », conclut le texte.
Un porte-parole de l'EI aurait affirmé à l'agence d'information turque que son mouvement a exécuté le soldat libanais « parce qu'il avait tenté de fuir ».
Il s'agit là du troisième Libanais exécuté par l'EI au cours des sept derniers jours.
Vendredi soir, le corps d'un civil libanais qui avait été enlevé par les jihadistes fin août à Ersal a été remis à sa famille dans cette localité sunnite frontalière de la Syrie, ont indiqué des habitants. Il était accusé par l'EI d'être un « agent du Hezbollah ».
Samedi soir, l'armée a indiqué qu'elle enquêtait sur les photos du soldat Medlej.
« L'armée a reçu les photos, mais n'est pas en mesure de les authentifier », a indiqué une source militaire, sous le couvert de l'anonymat.
Vendredi, dans une vidéo diffusée sur YouTube, intitulée « Qui paiera le prix ? », le Front al-Nosra avait lancé un ultimatum on ne peut plus clair au Hezbollah et à l'armée libanaise, les menaçant des foudres jihadistes si le parti chiite ne se retire pas de Syrie. Le groupe avait déjà posté le 23 août une vidéo montrant neuf soldats et policiers kidnappés appelant le Hezbollah à retirer ses combattants de Syrie.

Les revendications des jihadistes
Il convient de rappeler dans ce contexte que le vice-Premier ministre Samir Mokbel avait souligné vendredi dernier que les autorités libanaises refusent tout échange de prisonniers. M. Mokbel a ajouté que le gouvernement traite sérieusement, avec l'aide du Qatar, le dossier des militaires enlevés par les jihadistes.
Un médiateur syrien, dépêché par le gouvernement qatari, s'est d'ailleurs rendu vendredi dans le jurd de Ersal pour rencontrer l'émir d'al-Nosra, Abou Malek Tallé. Peu d'informations ont filtré sur cette réunion de cinq heures à part le fait que le médiateur aurait exhorté les jihadistes à ne pas attenter à la vie des otages. Abou Malek aurait de son côté réitéré les revendications d'al-Nosra, notamment la libération des prisonniers islamistes de Roumieh, selon des sources informées.
Selon des informations rapportées samedi par les médias locaux, le médiateur qatari, qui a quitté Ersal, a transmis au gouvernement libanais les revendications des deux groupes : la libération d'islamistes détenus dans les prisons libanaises ainsi qu'une rançon de 5 millions de dollars. À en croire des sources citées par l'agence al-Markaziya, les jihadistes n'ont remis aucune liste indiquant les noms des prisonniers qu'ils voudraient voir libérés mais attendent que le principe de l'échange soit accepté par l'État. Autre condition réitérée en force, la préservation de la sécurité des camps de réfugiés syriens et une assurance que l'armée ne fermera pas les couloirs qui relient Ersal au jurd, lesquels constituent des voies de communication considérées comme vitales par les jihadistes qui ont besoin de venir régulièrement se ravitailler dans le village.
Les sources ont insisté sur le fait que les moyens de pression sur les islamistes aux mains de l'État libanais ne sont pas négligeables, un constat qu'a fait, d'ailleurs, le Premier ministre lui-même, sur la base du principe de « réciprocité ». Les sources précisent à ce propos que le Liban détient un dossier important qui est celui des réfugiés syriens, qui ont atteint le million et demi, ainsi que des détenus qui sont d'une importance certaine aux yeux des jihadistes et dont certains ont été condamnés à la peine capitale.

Quelques heures après la diffusion par l'État islamique (EI, ex-Daëch) de photos montrant la décapitation présumée du soldat Abbas Medlej, sa famille a diffusé un communiqué appelant au calme, alors que plusieurs routes au Liban ont été coupées en signe de protestation par des habitants en colère.« Le Liban est un pays de coexistence, affirme la famille Medlej, originaire de...

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