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Liban - Parlement

Présidentielle : encore un défaut de quorum, le scrutin reporté au 12 août

Sans surprise, la neuvième séance parlementaire consacrée à l'élection du président de la République a été une nouvelle fois reportée, faute de quorum. La prochaine réunion a été fixée au 12 août. Les commentaires des députés, place de l'Étoile, ont été axés sur le drame vécu par la population de Gaza et les chrétiens de Mossoul.

Conciliabules entre les quelques députés qui se sont rendus hier dans l’hémicycle. Photos Ibrahim Tawil

Et de neuf... La neuvième séance parlementaire convoquée par le chef du législatif, Nabih Berry, et qui devait se tenir hier en vue de l'élection du président de la République a fait chou blanc, comme les précédentes, en raison du défaut de quorum. Seuls 65 députés, représentant le 14 Mars ainsi que les blocs de Nabih Berry et de Walid Joumblatt, ainsi que quelques indépendants, étaient présents dans l'hémicycle à l'heure prévue pour la séance, à midi. La prochaine réunion a été fixée au mardi 12 août prochain, à la même heure. Plusieurs députés du 14 Mars sont présents à l'étranger, note-t-on.


Le défaut de quorum ainsi que le blocage de l'élection présidentielle étant devenus routiniers, la réunion d'hier a suscité peu de commentaires concernant le boycott des séances observé depuis près de trois mois par le Hezbollah et les députés aounistes. L'attention a été plutôt axée hier, place de l'Étoile, sur les dramatiques développements à Gaza ainsi que sur la situation, non moins dramatique, des chrétiens de Mossoul, chassés de leur terre par les miliciens de Daech, les « fous de Dieu », version sunnite.


C'est dans ce cadre que le président de la Chambre a convoqué les députés à une réunion plénière, samedi à midi, pour exprimer leur solidarité avec « Gaza, face au terrorisme israélien, et avec les chrétiens de Mossoul et ses environs, face au terrorisme takfiriste », comme l'indique un communiqué de presse de la présidence de l'Assemblée. À la suite de l'initiative de M. Berry, le député Ahmad Fatfat devait annoncer hier après-midi que « la rencontre de solidarité avec les chrétiens d'Irak et de Syrie », que les députés du 14 Mars se proposaient d'organiser aujourd'hui, vendredi, a été annulée, « à la demande de M. Berry », dans le but d'assurer une large participation de tous les courants à la séance de samedi, afin que la solidarité qui s'exprimera place de l'Étoile soit l'expression de « la position unanime de tous les Libanais au sujet de cette affaire ».

 

Solidarité du 14 Mars avec les chrétiens d'Irak et de Syrie
Auparavant dans la journée, et peu après l'ajournement de la séance de la Chambre, hier à midi, M. Fatfat avait rendu public un communiqué soulignant que « l'ensemble des députés du 14 Mars expriment leur solidarité avec leurs frères chrétiens d'Irak et de Syrie qui sont victimes de l'oppression, d'exactions et d'un exode forcé ». Le communiqué des parlementaires du 14 Mars rejette sur ce plan « les agissements obscurantistes de l'organisation Daech et de ses ramifications extrémistes à l'encontre de la composante chrétienne d'Irak et de Syrie, laquelle représente l'une des manifestations de la civilisation arabe ».
Les députés du 14 Mars ont également relevé que la composante chrétienne d'Irak et de Syrie constitue l'antithèse « du racisme religieux et sioniste ».


Abondant dans le même sens, la députée de Bécharré, Mme Sethrida Geagea, a rappelé à cet égard les propos de feu cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, ancien vice-président du Conseil supérieur chiite, qui avait mis l'accent sur « la nécessité d'une présence efficace des chrétiens au Liban ». « Le Liban en tant que patrie définitive pour tous ses fils a été édifié non pas par complaisance envers les chrétiens, et non pas uniquement dans l'intérêt du Liban et de son peuple, mais parce qu'il constitue un intérêt particulier pour le monde arabe et à bien des égards pour le monde islamique aussi », avait souligné Mohammad Mehdi Chamseddine.

 

Le boycott de l'élection présidentielle
Pour en revenir à la séance parlementaire qui était prévue hier en vue de l'élection du président, Mme Geagea a stigmatisé l'attitude des députés du Hezbollah et du courant aouniste qui boycotte l'élection présidentielle. « Ces députés, a notamment déclaré Sethrida Geagea, ne respectent en aucune façon la volonté du peuple libanais qui les a élus, de même qu'ils ne respectent pas la Constitution sur base de laquelle ils ont été élus. Cette faction torpille l'élection présidentielle, agissant ainsi comme si cette question est liée à des calculs politiques privés et étroits, totalement étrangers à l'intérêt de tous les Libanais. »
Et Mme Geagea d'ajouter : « La présence d'un président de la République est importante pour les chrétiens, et pour les Libanais en général, car il assure l'équilibre au niveau du pouvoir (...). À l'ombre de la situation délicate que traversent les chrétiens et les musulmans de la région, je fais assumer à la faction chrétienne du camp adverse (le 8 Mars) la responsabilité du torpillage de l'élection présidentielle. Au lieu de participer à l'élection d'un président afin de préserver le principal et dernier sanctuaire de la coexistence véritable au Moyen-Orient, cette faction chrétienne qui prétend défendre les droits des chrétiens s'emploie à torpiller l'élection présidentielle, car elle n'a aucune chance d'accéder à la présidence. »


Le député Antoine Zahra, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a lui aussi dénoncé l'attitude des députés qui torpillent l'élection présidentielle. « Le Moyen-Orient est le théâtre des retombées d'une pensée qui cherche à abolir l'autre, a notamment déclaré M. Zahra. De la même façon que les juifs ont leur État raciste et que le waliy el-faqih a son État islamique (en Iran), des voix s'élèvent en vue d'une allégeance takfiriste sunnite à un califat qui rejetterait l'autre. Pendant ce temps, au Liban, certaines parties qui prétendent représenter les chrétiens torpillent l'élection présidentielle. »

 

Ghanem et le suffrage universel
Par ailleurs, le député Robert Ghanem a commenté, après le report de la séance parlementaire, la proposition du chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun, d'élire le président de la République au suffrage universel à deux tours : les seuls électeurs chrétiens seraient appelés, au premier tour, à départager les candidats maronites ; les deux premiers candidats issus du premier tour seraient ensuite départagés au cours du second tour auquel participeraient tous les électeurs, chrétiens et musulmans.
M. Ghanem a souligné qu'une telle formule constituerait « un coup de force global et un changement radical (du système politique) qui auraient pour résultat de saper la raison d'être du Liban ». « Introduire la dimension démographique et le facteur du nombre dans le pacte national reviendrait à saper à la base l'idée même du Liban ainsi que son entité et son existence », a notamment déclaré Robert Ghanem.

 

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Et de neuf... La neuvième séance parlementaire convoquée par le chef du législatif, Nabih Berry, et qui devait se tenir hier en vue de l'élection du président de la République a fait chou blanc, comme les précédentes, en raison du défaut de quorum. Seuls 65 députés, représentant le 14 Mars ainsi que les blocs de Nabih Berry et de Walid Joumblatt, ainsi que quelques indépendants,...

commentaires (2)

MITIL ISSÉT BRI2 IL ZÉÏT TABA3 JIHA !!!

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 15, le 24 juillet 2014

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Commentaires (2)

  • MITIL ISSÉT BRI2 IL ZÉÏT TABA3 JIHA !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 15, le 24 juillet 2014

  • En attendant de voir ce qu'il va se passer en Syrie (ça, ils vont attendre longtemps), ils attendent de voir ce qu'il va se passer à Gaza. Puis ils attendront voir ce qu'il va se passer en Irak. Plus ils attendent, plus le Hezbollah est content. Et si le Hezbollah est content, cela signifie que le Liban est foutu.

    Robert Malek

    12 h 08, le 24 juillet 2014

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