Frangié appelle depuis Rabieh à choisir entre « un président élu par le biais d’une crise ou d’un consensus »

Le chef du courant des Marada, le député Sleimane Frangié, a exprimé hier son « soutien au général Michel Aoun à toutes les étapes ». « Nous menons une seule et même bataille », a affirmé M. Frangié, qui a été reçu hier à Rabieh par le chef du bloc du Changement et de la Réforme.
« Il n'y a pas un premier poste chrétien, mais un représentant des chrétiens. Qu'ils permettent l'élection de celui qui représente vraiment les chrétiens », a indiqué M. Frangié à l'issue de la rencontre. « Nous sommes à la recherche d'un vrai représentant des chrétiens », a-t-il dit. « Le président peut être élu après une crise ou à travers un consensus. Mais il y aura élection d'un président maronite fort. Nous souhaitons que ce soit par le biais d'un consensus », a-t-il dit.
M. Frangié a par ailleurs estimé qu'« il y aura un blocage politique du gouvernement », soulignant que « les moyens de gérer la bataille présidentielle auraient pu être meilleurs ». « Ils nous disent : en n'élisant pas le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, vous êtes en train de bloquer le processus. Et pourquoi eux n'élisent-ils pas Aoun ? » s'est-il interrogé.
« Si nous avions 65 voix, le 14 Mars aurait-il participé aux séances et aurait-il voté? Je pense que lui aussi aurait boycotté. Et même si nous avions passé six mois à voter, la distribution des voix n'aurait pas changé », a-t-il ajouté. M. Frangié – qui a été retenu à déjeuner par M. Aoun – a relevé que «notre camp (le 8 Mars) bénéficie de 58 voix et le camp du 14 Mars de 56 voix, alors que les députés centristes ne modifient pas leur vote». Commentant par ailleurs le déroulement de la bataille présidentielle, M. Frangié a souligné que «le 14 Mars a réussi dans sa manœuvre (au sujet de la présidentielle) plus que nous».
« À ceux qui nous accusent de bloquer l'élection, nous rétorquons : c'est la candidature de Geagea qui bloque probablement la présidentielle. Mais si nous nous rendons à la Chambre, y aura-t-il élection d'un président ? » s'est-il demandé. « Pourquoi cet attachement à la présidentielle n'existait-il pas lors des derniers jours du président Lahoud ? » a-t-il poursuivi. « Le temps ne joue pas en faveur du 14 Mars. C'est pourquoi ils prétendent être soucieux de la présidence », a noté Sleimane Frangié.
« Tout président élu bénéficiera nécessairement de la couverture de Bkerké. Personnellement, je suis contre le fait que Bkerké se mêle des détails », a ajouté le chef des Marada. « Si l'action de la Chambre est bloquée en vertu d'une décision politique, le gouvernement le sera aussi », a-t-il ajouté, s'estimant « prêt à mener une bataille électorale pour les législatives », tout en étant « attaché d'abord à l'intérêt du pays ».

Henry Hélou
Michel Aoun a par ailleurs reçu hier à Rabieh le député Henry Hélou, candidat du bloc Joumblatt à la présidence de la République.
M. Hélou s'est contenté, à l'issue de la rencontre, d'affirmer que la rencontre était « positive ». « Nous avons évoqué de nombreux sujets qui concernent le pays, notamment la présidentielle », a-t-il dit, ajoutant qu'il « reste candidat à la présidence en attendant les développements des prochains jours ».