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Moyen Orient et Monde - Gouvernement palestinien

Israël fustige une « naïveté  » américaine qui « a battu tous les records »

Washington a reconnu le nouveau cabinet de Rami Hamdallah, soulignant qu'il ne comptait « aucun membre affilié au Hamas ».

Le Premier ministre Rami Hamdallah a réuni son cabinet pour une première séance à Ramallah. Reuters/Mohammad Torokman

Israël, pointé du doigt par Washington pour avoir fait échouer les négociations de paix, s'estime « trahi » par la décision de la diplomatie américaine de reconnaître le gouvernement palestinien soutenu par le Hamas, nouvel épisode de la crise de confiance entre les deux alliés.
Plusieurs ministres israéliens se sont livrés hier à un tir de barrage contre l'administration Obama, qui a annoncé son intention de « travailler » avec le nouveau gouvernement d'union palestinien, intronisé la veille, en dépit des mises en garde pressantes du Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Je ne comprends pas le message américain », a déploré le ministre chargé du Renseignement, Youval Steinitz, en accusant les États-Unis de recourir à un double langage. « Il n'est pas possible de présenter en privé ce gouvernement comme celui du Hamas et le qualifier ensuite publiquement de gouvernement de technocrates. C'est un gouvernement du Hamas, un gouvernement terroriste », a martelé M. Steinitz, un proche de M. Netanyahu, à la radio militaire.
Le département d'État américain s'est engagé à collaborer avec la nouvelle équipe palestinienne et à maintenir l'aide – déterminante – à l'Autorité palestinienne, en soulignant que le cabinet de « consensus » palestinien ne comptait « aucun membre affilié au Hamas », le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, bête noire d'Israël. Cet exécutif de transition, sans mandat politique, est composé de personnalités indépendantes et de technocrates qui a pour mission de préparer des élections présidentielles et législatives d'ici à la fin de l'année.
« La naïveté américaine a battu tous les records », s'est indigné un autre proche de M. Netanyahu, le ministre des Communications Gilad Erdan. « La capitulation américaine devant les tactiques palestiniennes sabote sérieusement les chances d'un retour à la table des négociations et poussera Israël à prendre des mesures unilatérales pour défendre ses citoyens contre le gouvernement terroriste d'Abou Mazen (le surnom de M. Abbas) », a averti M. Erdan.
Selon le commentateur politique Chico Menaché, M. Netanyahu se sent « trahi et trompé », d'autant qu'il avait assuré dimanche à son cabinet de sécurité qu'il avait reçu l'engagement du secrétaire d'État américain John Kerry de ne pas reconnaître dans l'immédiat le gouvernement palestinien. « Cela n'a pas été immédiat. Il n'a fallu que cinq heures pour que cette reconnaissance ait lieu », a ironisé l'analyste politique.

« Hystérie »
Dans le quotidien Israël Hayom, porte-voix du Premier ministre, un responsable israélien dénonce « le coup de poignard dans le dos » asséné par les États-Unis. Selon les éditorialistes, en parvenant à se réconcilier, les Palestiniens ont engrangé un « succès significatif », enfonçant un nouveau coin entre Israël et les États-Unis.
Afin de ne pas jeter de l'huile sur le feu, le gouvernement israélien s'est pour l'instant abstenu d'annoncer des mesures de rétorsion drastiques contre l'Autorité palestinienne. Un porte-parole du ministère de la Défense a indiqué qu'Israël avait gelé le versement de 5,8 millions USD sur les 117 millions de TVA et de taxes douanières qu'il doit rembourser chaque mois à l'Autorité. En outre, les nouveaux ministres palestiniens ne seront pas autorisés à « circuler librement » entre Gaza et la Cisjordanie. « Leurs demandes seront examinées au cas par cas », a précisé le porte-parole.
Un analyste palestinien, Natheer Mjalli, interrogé à la radio officielle La Voix de la Palestine, a qualifié d'« hystérie » la réaction d'Israël. « La division palestinienne était du pain bénit pour le gouvernement de droite israélien (...) Toutes les sanctions vont échouer car Israël sera blâmé par la communauté internationale », a-t-il prédit.
Au-delà, cette nouvelle crise avec Washington place M. Netanyahu dans une position difficile alors que le gouvernement israélien craint que l'Iran et les grandes puissances ne parviennent à un accord sur le nucléaire iranien d'ici à la date butoir du 20 juillet.
De son côté, Moscou a promis de « coopérer activement » avec ce nouveau gouvernement d'union nationale qu'il a appelé la communauté internationale à respecter, tandis que l'ONU s'est dit disposée à apporter son aide aux efforts pour mettre fin à la division politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. L'Union européenne s'est, elle, félicitée des déclarations du président Mahmoud Abbas sur l'engagement du gouvernement à respecter « le principe de deux États, sur la base des frontières de 1967, la reconnaissance du droit légitime d'Israël à exister, la non-violence et le respect des accords antérieurs ». Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a d'ailleurs rassuré hier l'UE sur les intentions de son gouvernement, promettant à des diplomates européens qu'il respecterait les accords passés par les précédents gouvernements palestiniens dans le cadre du processus de paix.
(Source : AFP)

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