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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les rues de Damas couvertes d’affiches à la gloire de Bachar el-Assad

La rébellion dénonce une « élection de sang » ; les combats sur le terrain font rage.

Des réfugiés syriens dénoncent une élection entachée de sang. Omar Ibrahim/Reuters

La campagne électorale pour la présidentielle du 3 juin, que Bachar el-Assad est assuré de remporter, s'achevait hier en Syrie.


Alors que le pays est dévasté par trois ans d'un conflit qui fait encore des dizaines de morts chaque jour dans les bombardements et les combats, l'élection se déroulera dans les régions tenues par le régime, loin des zones d'affrontements entre armée et rebelles. Des délégations de neuf pays alliés du régime syrien superviseront l'élection présidentielle de demain, a annoncé hier le président de la commission parlementaire iranienne des Affaires étrangères et de la Sécurité nationale, Alaeddine Boroujerdi, cité par l'agence ISNA. Des représentants de l'Ouganda, du Zimbabwe, de Bolivie, des Philippines, du Venezuela et du Tadjikistan accompagneront aujourd'hui une délégation de parlementaires iraniens, et se joindront aux parlementaires russes et libanais déjà sur place, a-t-il ajouté à l'issue d'une conférence à Téhéran qui rassemblait selon les autorités une trentaine de pays soutenant le régime Assad.


La rébellion, qui dénonce une « élection de sang » alors que le conflit a fait plus de 162 000 morts selon une ONG, a encore et encore appelé au boycott du scrutin, organisé selon une loi excluant de facto toute candidature dissidente.


Même en l'absence de tout suspense, le parti Baas, qui domine la Syrie depuis un demi-siècle, a appelé à réélire M. Assad, au pouvoir depuis la mort de son père en 2000. Le parti a souligné la nécessité de voter « non seulement pour un président de la République, mais pour un dirigeant (...) qui fait face à la guerre (...), soit le dirigeant symbole Bachar el-Assad qui demeure aux côtés de son peuple aux coins de la patrie ». Le scrutin vise surtout à renforcer la position de M. Assad dans cette guerre qu'il veut à tout prix gagner, face à une opposition et à une rébellion fragmentées et en guerre contre des jihadistes radicaux.
À Damas, les rues sont couvertes d'affiches à la gloire de M. Assad, qui apparaît en tenue décontractée, en costume, en treillis ou en uniforme d'apparat la poitrine bardée de médailles. Face à lui, ses deux seuls « adversaires », Maher al-Hajjar et Hassan al-Nouri, font pâle figure et leurs rares affiches sont noyées sous celles de M. Assad. Au dernier jour de la campagne électorale, la télévision d'État a diffusé en direct une réunion des ulémas sunnites appelant à réélire M. Assad, pour tenter de montrer un ralliement de cette communauté majoritaire en Syrie.

 

(Pour mémoire : Présidentielle : Assad en campagne sur les réseaux sociaux)


Mercredi, le régime a déjà réussi une grande partie de sa démonstration de force en mobilisant des milliers de Syriens expatriés ou réfugiés, qui se sont rendus en masse pour participer au vote anticipé dans 43 ambassades de Syrie dans leur pays d'accueil, en particulier au Liban voisin. Selon l'agence officielle SANA, plus de 95 % des Syriens enregistrés dans les ambassades ont voté. Cependant, les Syriens qui ont fui le pays en traversant clandestinement la frontière ne pouvaient pas voter, et seuls 200 000 des 3 millions de réfugiés ou d'expatriés étaient inscrits sur les listes électorales à l'étranger. Des réfugiés opposés au régime ont manifesté au Liban et en Turquie pour dénoncer le vote, évoquant des tentatives d'intimidation pour obliger certains à voter ou encore de bus remplis de Syriens venus de Damas juste pour voter dans les ambassades. La France, l'Allemagne et la Belgique avaient pour leur part interdit le vote sur leur sol, de même, selon Damas, que les Émirats arabes unis.

 

(Lire aussi : Présidentielle: 95% des Syriens inscrits à l'étranger ont voté, selon Sana)

 

Un centenaire et sa famille
Et alors que le régime prépare sa nouvelle victoire, les rebelles ne lésinent pas sur les moyens sur le terrain. Des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, Daech) ont massacré un centenaire et sa famille, des alaouites, lors d'une attaque cette semaine sur le village de Zanouba, dans le centre de la Syrie, a rapporté hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).


Par ailleurs, les troupes loyalistes continuaient de leur côté de mener des raids aériens avec des barils d'explosifs sur des quartiers rebelles d'Alep, l'ancienne capitale économique du pays. Les rebelles ont riposté, tirant pour leur part des obus sur des quartiers contrôlés par le régime et tuant au moins quatre personnes, dont un enfant. Parallèlement, au moins cinq membres des forces gouvernementales ont été tués dans des combats avec des brigades rebelles islamiques dans le sud de la province d'Alep, a poursuivi l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales et militaires.
La veille, les rebelles avaient tué au moins 20 soldats syriens et supplétifs en faisant exploser le tunnel près du souk de Zahraoui, creusé sous une position de l'armée à Alep, a rapporté l'OSDH. Au moins un rebelle a ensuite trouvé la mort dans des combats qui s'en sont suivis entre les deux camps.


Damas et Deraa ont aussi connu leur lot de barils d'explosifs et de bombardements intensifs hier. À Deir ez-Zor et Hamat, les moujahidine ont pris part à des combats respectivement contre des membres de Daech et des troupes du régime. Les rebelles et les forces de Bachar el-Assad se sont aussi affrontés à Idlib.

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La campagne électorale pour la présidentielle du 3 juin, que Bachar el-Assad est assuré de remporter, s'achevait hier en Syrie.
Alors que le pays est dévasté par trois ans d'un conflit qui fait encore des dizaines de morts chaque jour dans les bombardements et les combats, l'élection se déroulera dans les régions tenues par le régime, loin des zones d'affrontements entre armée et...

commentaires (3)

A deux jours de l’échéance présidentielle syrienne le président syrien Bachar al-Assad a tenu à saluer la maturité des Syriens et rendu un grand hommage à la capitale syrienne Damas. Cette ville qui a résisté fermement face à tous les conquérants a pu, de par la maturité de ses habitants, faire face à l'offensive du complot visant la Syrie, a dit le président Assad devant un parterre de dignitaires de la capitale qui ont contribué aux efforts de la réconciliation dans plusieurs zones. Le président al-Assad a estimé que la force de tout pays dépend de celle de son peuple. Sans cette maturité populaire importante, la Syrie ne serait pas restée ferme et n'aurait pas mis en échec les plans extérieurs, a-t-il signifié. De leur côté, les dignitaires ont mis de l’avant les réconciliations nationales qui ont eu lieu dans de nombreuses zones syriennes. Ils ont insisté sur leur appui aux forces de resistance dans la lutte contre les terroristes, affirmant qu'ils n'épargneront aucun effort pour rétablir la sécurité en Syrie. Riad Hijab, l’ancien Premier ministre syrien qui a fait défection en aout 2012 voudrait se faire pardonner.C’est ce qu’a révélé le site d’info al-Khabar Press. Le site assure qu'il a rencontré dans un hôtel égyptien une personnalité libanaise proche de la direction syrienne, et lui a demandé de servir de médiateur avec le pouvoir syrien pour se faire pardoner.Il est pret a reconnaitre en public le chantage des saoudos qataris dans sa decision de trahir .

FRIK-A-FRAK

14 h 20, le 02 juin 2014

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Commentaires (3)

  • A deux jours de l’échéance présidentielle syrienne le président syrien Bachar al-Assad a tenu à saluer la maturité des Syriens et rendu un grand hommage à la capitale syrienne Damas. Cette ville qui a résisté fermement face à tous les conquérants a pu, de par la maturité de ses habitants, faire face à l'offensive du complot visant la Syrie, a dit le président Assad devant un parterre de dignitaires de la capitale qui ont contribué aux efforts de la réconciliation dans plusieurs zones. Le président al-Assad a estimé que la force de tout pays dépend de celle de son peuple. Sans cette maturité populaire importante, la Syrie ne serait pas restée ferme et n'aurait pas mis en échec les plans extérieurs, a-t-il signifié. De leur côté, les dignitaires ont mis de l’avant les réconciliations nationales qui ont eu lieu dans de nombreuses zones syriennes. Ils ont insisté sur leur appui aux forces de resistance dans la lutte contre les terroristes, affirmant qu'ils n'épargneront aucun effort pour rétablir la sécurité en Syrie. Riad Hijab, l’ancien Premier ministre syrien qui a fait défection en aout 2012 voudrait se faire pardonner.C’est ce qu’a révélé le site d’info al-Khabar Press. Le site assure qu'il a rencontré dans un hôtel égyptien une personnalité libanaise proche de la direction syrienne, et lui a demandé de servir de médiateur avec le pouvoir syrien pour se faire pardoner.Il est pret a reconnaitre en public le chantage des saoudos qataris dans sa decision de trahir .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 20, le 02 juin 2014

  • Comme le nazi va être "réélu" conformément à la mascarade magistralement et lâchement organisée, nos traîtres de mercenaires pourront continuer à aller mourir bêtement pour lui. Tant pis pour eux.

    Robert Malek

    14 h 12, le 02 juin 2014

  • C'est de la folie !!!!

    FAKHOURI

    10 h 07, le 02 juin 2014

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