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À La Une - conflit

Syrie : Daech hausse le ton face à el-Qaëda

Accord entre rebelles et régime pour un échange de prisonniers près de Damas.

Des combattants rebelles prenant position lors de combats, le 11 mai 2014, contre l'armée syrienne près de la localité frontalière de Kassab, à la lisière de la Turquie. REUTERS/Stringer

Le groupe jihadiste de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a sévèrement critiqué le chef du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda en Syrie, le qualifiant de "traître".

Dans un enregistrement sonore, attribué au porte-parole de Daech, Abou Mohammed al-Adnani, le groupe ultra-radical a demandé au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri de limoger le leader du Front al-Nosra, Abou Mohammed al-Joulani.

"Soit vous persistez dans votre erreur et demeurez obstinés, et la division et les combats entre moujahidines (combattants de Dieu) vont continuer, soit vous reconnaissez votre erreur et la corrigez", a-t-il menacé. "Vous avez provoqué la tristesse des moujahidines et l'exultation de leur ennemi en soutenant le traître (al-Joulani)", a déclaré M. al-Adnani dans l'enregistrement qui a été mis en ligne sur des forums jihadistes dimanche et dont l'authenticité n'a pas pu être vérifiée dans l'immédiat.


"Le cheikh Oussama (Ben Laden, précédent leader d'el-Qaëda, ndlr) avait rassemblé tous les moujahidines avec une seule parole, mais vous les avez divisés et déchirés", a déclaré Abou Mohammed al-Adnani. "Vous êtes à l'origine de la querelle, vous devez y mettre fin", a-t-il ajouté.

La guerre fratricide qui oppose al-Nosra et d'autres groupes rebelles à Daech, pourtant tous engagés contre le régime de Bachar el-Assad, a obligé 60.000 personnes à fuir des villes de la riche province pétrolière de Deir Ezzor (est).

Depuis le début de l'année, des groupes rebelles modérés et islamistes ont lancé une offensive contre Daech, avant d'être rejoints par le Front al-Nosra. Daech est notamment accusé de volonté hégémonique et des pires atrocités à l'égard des civils, des militants pacifistes et des rebelles. Ces combats ont fait plus de 4.000 morts depuis janvier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et se poursuivent malgré l'appel d'Ayman al-Zawahiri d'y mettre fin.


Ce dernier a "ordonné" début mai au chef d'al-Nosra de cesser "immédiatement" de combattre Daech et de se concentrer sur le combat contre les troupes de Bachar el-Assad. Il avait également demandé à Daech de limiter ses actions à l'Irak et de quitter la Syrie. Une demande que Daech a qualifiée dans son enregistrement de "déraisonnable, irréaliste et illégitime".

 

(Pour mémoire : Syrie : Al-Nosra pose des conditions à l'arrêt des combats contre Daech)

 

Accord pour un échange de prisonniers à Damas
Par ailleurs, un accord entre le gouvernement syrien et les rebelles sur un échange de prisonniers a été conclu dans la région de Damas et pourrait être mis en œuvre prochainement, a annoncé lundi le quotidien al-Watan, proche du pouvoir.

L'accord prévoit la libération de familles détenues par les rebelles dans la cité ouvrière d'Adra, une localité pro-régime de 20.000 habitant à 35 km au nord-est de Damas et assiégée par l'armée, en échange d'entrée de vivres dans la ville, selon le journal.

La population y souffre de malnutrition sévère, et d'un manque de médicaments. "Aujourd'hui (lundi), un enfant est mort de faim. La situation est dramatique", a expliqué à l'AFP Abou Barra, un militant de la ville contacté par internet. "Un kilo de riz coûte 8 dollars". En contrepartie de l'entrée de nourriture et de la libération d'opposants détenus dans les prisons gouvernementales, 1.500 familles retenues par les rebelles à Adra seront libérées, selon al-Watan.

Dans une première étape, et en signe de bonne volonté, "une famille de huit personnes sera relâchée contre l'entrée de produits alimentaires pour les civils à Adra", de même source. Ensuite, "l'échange consistera à libérer une famille retenue en otage à Adra contre la libération d'un détenu (dans les prisons du régime)", poursuit le journal.

 

(Lire aussi : L’Iran et la Syrie au cœur de la tournée régionale de Hagel)

 

L'accord a été conclu avec le concours de notables et de personnalités religieuses de la ville de Douma, près d'Adra, a affirmé le président du comité de réconciliation populaire, cheikh Jaber Issa, cité par le quotidien. Le ministre de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, a déclaré à l'AFP "ne pas vouloir discuter de cette question avec la presse avant que les discussions se terminent".

Le 11 décembre, les rebelles se sont emparés de la cité ouvrière d'Adra, où vivent sunnites, chrétiens et alaouites (une branche du chiisme et la confession du président Bachar el-Assad). Trois jours plus tard, l'armée menait une contre offensive, sans parvenir à les déloger. Depuis, les troupes loyalistes encerclent cette cité ouvrière, mais contrôlent toujours la zone industrielle adjacente. Au moins 32 civils, en majorité des alaouites, ont été tués par les rebelles dans la ville, certains égorgés, selon l'OSDH.


Plusieurs accords de trêve ont été conclus entre l'armée syrienne et les rebelles, notamment dans des localités autour de Damas.

 

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commentaires (4)

LES COMBATS DES PRIMATES !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 16, le 13 mai 2014

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Commentaires (4)

  • LES COMBATS DES PRIMATES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 16, le 13 mai 2014

  • Ah! ah! On se rebelle? La marque de la multinationale, c'est bien.. mais la loi du marché à ses règles et.. c'est celui qui paie qui dicte sa loi.

    Ali Farhat

    00 h 14, le 13 mai 2014

  • Qui devra t on choisir pour une alternative a Bashar ? faites votre choix , rien ne va plus . Et comme ca, ca passe mon commentaire? . Merci .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 09, le 12 mai 2014

  • De vrais fous criminels qui vivent toujours à l’âge de pierre .

    Sabbagha Antoine

    17 h 18, le 12 mai 2014

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