Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

De Homs à Damas, sanglante journée en Syrie

L'OIAC va enquêter à Damas sur les allégations d'attaques au chlore.

Les secouristes sur les lieux de l'explosion d'une voiture piégée à Homs, dans le centre de la Syrie, le 29 avril 2014. AFP/STR

Près de 60 personnes ont été tuées, dont des collégiens, lors d'attaques contre des quartiers tenus par le régime à Damas et à Homs (centre), tandis qu'une enquête internationale va être menée sur les allégations de bombardement au chlore.


A Homs, contrôlée en grande partie par l'armée régulière, au moins 45 personnes ont été tuées et 85 autres blessées dans un attentat à la voiture piégée et un tir de roquette, a annoncé le gouverneur, Talal al-Barazi.
Les violences ont visé le quartier de Zahra, à majorité alaouite, le confession de M. Assad, a-t-il précisé à l'AFP.
La voiture piégée a fait 36 morts et 75 blessés, et une demi-heure plus tard, pendant l'évacuation des victimes, une roquette de fabrication artisanale a fait neuf morts et 10 blessés, a-t-il expliqué.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a pour sa part fait état de 37 civils tués, dont des femmes et au moins cinq enfants, et de quelque 80 blessés à Zahra.


A Homs, troisième ville de Syrie et surnommée "capitale de la révolution" au début de la révolte en 2011, les rebelles ne contrôlent plus que le centre de la cité, aujourd'hui en ruines, et deux quartiers périphériques.

 


A Damas, 14 personnes ont été tuées et 86 autres blessées par quatre obus tirés par des "terroristes" sur un institut d'études religieuses dans la Vieille ville, a affirmé l'agence officielle Sana. Dans la terminologie officielle, le mot "terroriste" désigne les opposants et les rebelles qui cherchent à renverser le régime.
L'OSDH fait état de 17 morts et de dizaines de blessés, dont 14 dans un état critique.


Selon une source auprès du Waqf (biens religieux), les obus ont atteint l'institut Badr al-Din al-Hussein, qui dispense un enseignement religieux à des adolescents syriens et étrangers.
Les rebelles, implantés dans la banlieue de Damas, tirent régulièrement des obus sur la capitale alors que l'armée régulière mène des raids contre leurs positions.

 

Un candidat chrétien

C'est dans ce contexte sanglant que les Syriens vont élire leur président le 3 juin. Bien que la reconduction de M. Assad pour un nouveau septennat ne fasse aucun doute, dix candidats pour la plupart inconnus, dont deux femmes et un chrétien, sont en lice face à lui.

 

Alors que le délai pour le dépôt des candidatures expire jeudi soir, le président du Parlement Mohamed al-Lahham a lu mardi devant les députés les noms de quatre nouveaux candidats: Ali Wanous, Talea Salah Nasser, Mme Azza al-Hallak et Samih Mikhael Moussa, un chrétien. Comme la plupart des autres postulants dont les noms ont été annoncés dernièrement, ces quatre personnes ne sont guère connues. Une source à la Cour constitutionnelle a confirmé que M. Moussa était chrétien alors que l'article 3 de la Constitution stipule que le président doit être musulman. "Nous recevons toutes les demandes et nous les transmettons au Parlement. Durant les cinq jours suivant la clôture, nous les examinerons pour voir si elles sont conformes à la Constitution puis le 6 mai, nous publierons les noms des candidats retenus", a-t-elle précisé.

 

(Pour mémoire : En pleine guerre, Assad annonce sa candidature à sa propre succession)


Il s'agit de la première élection présidentielle depuis plus d'un demi-siècle. M. Assad et son père Hafez, qui avait dirigé la Syrie d'une main de fer de 1970 à 2000, ayant jusqu'à présent été nommés par référendum.

Le scrutin a été qualifié de "farce" et de "parodie de la démocratie" par l'opposition et par les pays occidentaux.

Le scrutin se déroulera dans les zones fermement contrôlées par le régime, soit 40% du territoire où vivent 60% de la population, selon le géographe français spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche. Les autorités ont en outre interdit de voter aux réfugiés sortis illégalement du pays, selon la commission électorale.
A terme, il ne restera en lice que deux postulants face à Bachar zl-Assad, car la loi électorale précise que les candidats doivent obtenir la signature de 35 députés. Or il n'y a que 89 députés "indépendants" sur les 250 parlementaires car 161 appartiennent au parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle. Le futur président doit avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années, ce qui exclut de facto les opposants en exil.

 

L'Iran, principal allié régional du régime, a toutefois défendu mardi la tenue de la présidentielle en Syrie, "une occasion de ramener la paix et la stabilité" dans le pays ravagé par trois ans de guerre ayant fait 150.000 morts.

 

Attaque chimique
Parallèlement, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé mardi qu'elle allait mener une enquête sur les récentes allégations d'attaques au chlore. "Le départ de l'équipe est prévu sous peu", a ajouté l'organisation, qui supervise déjà le désarmement chimique de la Syrie.
L'OIAC a précisé que le gouvernement syrien avait "accepté la mise en place de cette mission" et s'était "engagé à assurer la sécurité dans les zones sous son contrôle".


La France et les Etats-Unis ont accusé Damas d'avoir utilisé un produit industriel toxique dans des attaques contre les rebelles dans le centre du pays. Le régime a en revanche fait porter la responsabilité sur les rebelles.
La Syrie est sur le point d'achever son désarmement chimique en vertu d'un accord russo-américain conclu en septembre 2013 et entériné par l'ONU. Certains, toutefois, soupçonnent le régime syrien d'utiliser ponctuellement des produits toxiques plus discrets pour éviter une réaction internationale.

 

Lire aussi

« Quand il y a une distribution de nourriture, les gens ont tellement faim qu'ils n'attendent même pas de rentrer chez eux pour manger »

Ouverture d'une information judiciaire en France sur le patrimoine de Rifaat al-Assad

 

Près de 60 personnes ont été tuées, dont des collégiens, lors d'attaques contre des quartiers tenus par le régime à Damas et à Homs (centre), tandis qu'une enquête internationale va être menée sur les allégations de bombardement au chlore.
A Homs, contrôlée en grande partie par l'armée régulière, au moins 45 personnes ont été tuées et 85 autres blessées dans un attentat à...

commentaires (3)

Saletés de bääSSyriens !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 15, le 30 avril 2014

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Saletés de bääSSyriens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 15, le 30 avril 2014

  • ÉLECTIONS DÉMOCRATO-EXPLOSIVES... LIBRES (SIC) À COUPS DE BARILS EXPLOSIFS DES UNS ET DE VOITURES PIÉGÉES DES AUTRES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 09, le 29 avril 2014

  • Tant que peristera l'aide salafowahabite aux terroristes binsaouds allies de l'occicon appuye par le sionisme mondial . Mais Bashar sera elu a 99, 99999999999999999% , cela va sans dire puisque le pays a besoin d'un homme fort et liberateur qui resistera .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 12, le 29 avril 2014

Retour en haut