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Moyen Orient et Monde - Révolte

Damas accusé de nouvelles et inédites attaques chimiques

Washington et Paris soupçonnent le régime d'utiliser du chlore industriel dans les bombardements des zones rebelles.

Une femme, victime selon des militants syriens d’une attaque au chlore perpétrée par l’armée de Damas, est soignée dans l’hôpital de Bab el-Hawa à la frontière avec la Turquie. Amer Alfaj/Reuters

Alors que la Syrie est plongée dans un conflit sans cesse plus complexe, Washington et Paris ont indiqué, en pointant Damas du doigt, avoir des éléments sur l'utilisation récente de produits chimiques industriels toxiques. La Maison-Blanche a ainsi fait état d'une attaque de ce type à Kafarzita, un bastion rebelle de la province de Hama.

Le 12 avril, des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avaient accusé l'armée d'avoir mené une frappe aux barils d'explosifs ayant provoqué « suffocations et empoisonnements » chez des habitants de ce village. Mais la télévision officielle syrienne avait accusé le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, d'avoir attaqué Kafarzita au « chlore toxique ». Des militants antirégime ont également évoqué d'autres attaques au chlore, la plus récente ayant eu lieu lundi, selon eux, dans la province d'Idleb.

 

 

Cette vidéo, diffusée par les rebelles syriens à la mi-avril, montre des civils présentant des symptômes d'étouffement après un bombardement à Kafarzita.

 


Après une attaque dévastatrice en août près de Damas, la Syrie s'était engagée à détruire son arsenal d'armes chimiques d'ici au 30 juin. À ce stade, près de 80 % de cet arsenal a été évacué ou détruit, selon la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l'ONU. Hier, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OPCW) a annoncé pour sa part que Damas a remis 86 % de ses armes chimiques. Une nouvelle cargaison a été livrée hier au port syrien de Lattaquié faisant passer « à 86,5 % du total la quantité d'armes chimiques retirée de Syrie », selon un communiqué de l'OPCW.

Mais d'après Hamish de Bretton-Gordon, un expert en armes chimiques, le chlore est un produit très largement utilisé dans le civil et Damas n'a donc pas eu à en communiquer ses stocks. Sa toxicité est assez faible, mais il reste « très efficace dans ce type de guerre, dans des zones urbaines, les armes chimiques s'introduisant dans tous les coins et recoins », a-t-il ajouté.

 

 

 

Dissuader les jihadistes
Sur le terrain, les combats continuaient de faire rage hier. L'aviation a notamment de nouveau bombardé des zones rebelles à Alep et Homs. De fait, la Croix-Rouge s'est dit « horrifiée » par l'escalade des violences ces derniers jours à Alep, faisant état « d'attaques à tort et à travers contre des civils ». Elle a appelé toutes les parties à respecter le droit international et à laisser passer l'aide humanitaire. En outre, des sources jihadistes et l'OSDH ont rapporté que la lutte fratricide entre groupes rebelles avait coûté la vie à Mamadou Cuspert, un Allemand venu combattre en Syrie après avoir abandonné une carrière de rappeur sous le nom de Deso Dogg. Engagé au sein du groupe radical Daech (l'État islamique en Irak et au Levant, lié à el-Qaëda), il a été tué dans un attentat-suicide mené par ses rivaux du Front al-Nosra.

 

(Lire aussi: Le plan humanitaire pour le village de Toufayl mis en œuvre hier)



À ce sujet, la France, qui estime à environ 500 le nombre de ses ressortissants partis se battre en Syrie, va présenter aujourd'hui de nouvelles mesures pour dissuader les candidats au jihad. Les services antiterroristes redoutent qu'à leur retour ils ne commettent des actes terroristes en territoire français. Le président François Hollande s'est donc engagé hier à prendre « toutes les mesures pour dissuader, empêcher, punir ceux ou celles qui seraient tentés par le jihad (...) La France déploiera tout un arsenal, en utilisant toutes les techniques, y compris la cybersécurité, pour lutter contre ce phénomène ».

 



Dans le sens inverse, la Turquie a annoncé que le nombre de réfugiés syriens accueillis sur son sol avait dépassé le million, mais assuré qu'elle ne leur fermerait pas la porte. Selon l'ONU, le conflit a déraciné près de la moitié de la population syrienne, avec 6,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays et 2,6 millions de réfugiés dans les pays voisins.

Présidentielle décriée de toutes parts
Dans ces conditions, l'annonce lundi qu'une élection présidentielle aurait lieu le 3 juin en Syrie a provoqué de vives critiques. L'opposition syrienne a qualifié de « farce » ce scrutin qui devrait conduire à la réélection inéluctable de Bachar el-Assad. Washington a dénoncé une « parodie de démocratie ». Londres a estimé que son résultat n'aurait « aucune valeur ni crédibilité ». La Ligue arabe a de son côté estimé qu'il n'était « pas possible d'organiser une élection présidentielle transparente, démocratique et crédible au milieu de cette tragédie humaine ». « La tenue d'une élection dans les circonstances actuelles, en plein conflit et avec des déplacements massifs de population, va nuire au processus politique et éloigner la perspective d'une solution pacifique (...) », a pour sa part affirmé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. Et enfin, l'Union européenne a vivement déploré la tenue de l'élection, estimant qu'elle serait « dépourvue de toute crédibilité ».

Jusqu'à présent, Bachar el-Assad, comme son père Hafez, avait été élu par référendum. Candidat unique, il a recueilli 97,29 % des voix en 2000 puis 97,62 % en 2007. La nouvelle Constitution approuvée en 2012 permet des candidatures multiples. Mais pour se présenter, il faut avoir vécu en Syrie de manière continue ces 10 dernières années et obtenir le parrainage d'au moins 35 des 250 députés, ce qui exclut les opposants en exil et limite fortement les opposants de l'intérieur.



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Alors que la Syrie est plongée dans un conflit sans cesse plus complexe, Washington et Paris ont indiqué, en pointant Damas du doigt, avoir des éléments sur l'utilisation récente de produits chimiques industriels toxiques. La Maison-Blanche a ainsi fait état d'une attaque de ce type à Kafarzita, un bastion rebelle de la province de Hama. Le 12 avril, des militants et l'Observatoire syrien...

commentaires (4)

POUTINE : YIA OBAMA NI7NA MA3 IL CHIMIQUE... NKÉYÉ FIK !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 57, le 23 avril 2014

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Commentaires (4)

  • POUTINE : YIA OBAMA NI7NA MA3 IL CHIMIQUE... NKÉYÉ FIK !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 57, le 23 avril 2014

  • Pire que les Proto-fascistes, ces Fakkihistes-bääSSyriaNiques Post-fascistes !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 11, le 23 avril 2014

  • DU CHIMIQUE... LA PRATIQUE....EST UNE TACTIQUE... LA FAUTE AUX ABRUTIQUES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 02, le 23 avril 2014

  • Je vais meme vous donnez le jour ou elle sera accusee le plus fortement d'utiliser des gaz , ca sera le 3 Juin , le jour de l'election du liberateur Bashar par son peuple a 99,9999999999%, pour le feliciter et le remercier d'avoir decrotte son pays des salafowahabites binsaouds . Vous voyez comment c'est facile de savoir comment fonctionne l'occicon risible .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 19, le 23 avril 2014

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