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Moyen Orient et Monde - Crise

En Ukraine, on agite déjà le spectre d’une troisième guerre mondiale

 « La Russie veut lancer une troisième guerre mondiale », accuse Kiev.

Moscou a lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne. Sur cette image, des hélicoptères russes sont massés dans le village de Severny dans la région frontalière de Belgorod. Sergei Khakhalev/Reuters

Les Occidentaux ont menacé hier d'introduire de nouvelles sanctions contre la Russie pour punir ses agissements en Ukraine. Les dirigeants américain Barack Obama, français François Hollande, allemande Angela Merkel, britannique David Cameron et italien Matteo Renzi, ont tenu une conférence téléphonique pour discuter de ces possibles nouvelles sanctions. Ils ont sommé la Russie de s'abstenir de « déclarations provocatrices ou de manœuvres d'intimidation », selon la présidence française. La Maison-Blanche a insisté sur la nécessité d'œuvrer « de concert par l'intermédiaire du G7 et de l'UE (...) pour imposer des coûts à la Russie ». « Nous travaillons avec nos partenaires internationaux pour garantir que, quand nous le ferons, ce sera de façon efficace », a déclaré Jack Lew, le secrétaire américain au Trésor, afin que les prochaines sanctions pèsent plus lourdement sur l'économie russe.

De son côté, Mme Merkel a appelé le président russe Vladimir Poutine pour lui faire part de « sa grande inquiétude ». Elle a ensuite annoncé une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE « aussi rapidement que possible » pour étudier de nouvelles sanctions. « Il n'y a pas beaucoup de temps pour mettre fin à cette folie », a déclaré pour sa part le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. La Russie n'est visée pour l'instant que par des sanctions américaines et européennes visant de hauts responsables. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a répliqué en accusant les Occidentaux de « vouloir s'emparer de l'Ukraine » pour servir « leurs ambitions géopolitiques et non les intérêts du peuple ukrainien ». Plus rien ne semble donc devoir arrêter la confrontation entre Moscou et les Occidentaux.

À Kiev, les autorités de transition ont lancé un appel à l'aide à la communauté internationale face aux agissements de Moscou, accusée de soutenir activement les rebelles, voire d'avoir envoyé des agents alors que des hommes lourdement armés, très professionnels, en cagoule et treillis sans insigne patrouillent à Slaviansk. « La Russie veut lancer une troisième guerre mondiale », a ainsi accusé le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, ajoutant : « Le soutien de la Russie aux terroristes en Ukraine constitue un crime international et nous appelons la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe. »

Des observateurs de l'OSCE otages
Entre-temps, la tension se fait chaque jour plus vive dans l'est russophone de l'Ukraine et les incidents se multiplient. À Lougansk, où les séparatistes occupent les services de sécurité, des inconnus ont lancé de petits engins explosifs dans les locaux du parquet. Le ministre ukrainien de l'Intérieur a également fait état de l'explosion d'une grenade lancée contre une barricade de partisans de Kiev à Odessa, qui a fait sept blessés dont un agent de la police de la route. Visé par un lance-roquette, un hélicoptère de l'armée a explosé alors qu'il stationnait à l'aéroport de Kramatorsk et son pilote a été blessé.

À quelques kilomètres de là, le bastion prorusse de Slaviansk vit en quasi-état de siège après l'assaut, bref et meurtrier, lancé par les blindés ukrainiens. Un journaliste a vu des militaires lourdement armés monter un poste de contrôle à 30 kilomètres de la ville tandis que des témoins ont observé des mouvements de blindés à l'ouest. Le ministère de l'Intérieur a indiqué avoir mis en place « un blocus » de Slaviansk avec les forces de la garde nationale afin d'empêcher les prorusses « de recevoir des renforts ». Les autorités ont assuré ne pas prévoir de nouvel assaut qui risquerait de faire des victimes civiles. « Nous ne rendrons pas la ville. Nous sommes prêts à la défendre », a répliqué le leader des insurgés de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev. En outre, 13 observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui étaient accompagnés de militaires ukrainiens, ont été capturés hier dans la ville. Selon Kiev, les prorusses attendent avant toute libération de pouvoir « communiquer avec les organes compétents de la Fédération de Russie ».

Éviter tout bain de sang
Parallèlement, Moscou a lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne. M. Poutine a prévenu jeudi que les opérations lancées par Kiev contre les séparatistes auraient « des conséquences ». Hier, la Russie a appelé les autorités de Kiev à cesser « toute action militaire » dans l'Est. « Cela aboutirait à un début de désescalade », a écrit dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. De son côté, le chef d'état-major de l'armée russe a fait part de son inquiétude à son homologue américain en ce qui concerne la situation en Ukraine, a rapporté l'agence de presse Interfax. Le général Valéri Guérassimov, qui s'est entretenu par téléphone avec le général Martin Dempsey, s'est également inquiété de « l'important déploiement de forces » ukrainiennes à la frontière russe, dont certaines unités ont pour mission de mener des opérations de sabotage, dit-il.

Le gouvernement ukrainien fera preuve de retenue dans ses opérations contre les séparatistes, a répliqué le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères, Danylo Lubkivsky. « L'opération antiterroriste est en cours, mais notre préoccupation principale est d'éviter de faire des victimes. Nous protégerons notre population des dangers et des provocations des séparatistes prorusses, mais de manière civilisée, en évitant tout bain de sang », a-t-il déclaré.

D'autre part, une compagnie de 150 hommes de la 173e brigade aéroportée de l'armée américaine est arrivée hier en Lettonie sur la base d'Adazi, à 20 km de Riga. Les soldats américains y seront stationnés au moins jusqu'à la fin de l'année. Washington avait déjà déployé 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes. Parallèlement, la France va envoyer quatre chasseurs Rafale en Pologne. Les appareils seront déployés à compter de lundi à Malbork.

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commentaires (3)

On a l'impression de revoir en rewind le complot contre la Syrie de Bashar . Incroyable comme les scenarios occicons manquent d'imagination . On va pousser un chaperon rouge dans la gueule du loup rien que pour avoir l'impression qu'on a reussit a punir le loup . Se donner l'impression d'avoir fait quelque chose. Pauvre peuple de kiev !!!

FRIK-A-FRAK

11 h 30, le 26 avril 2014

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Commentaires (3)

  • On a l'impression de revoir en rewind le complot contre la Syrie de Bashar . Incroyable comme les scenarios occicons manquent d'imagination . On va pousser un chaperon rouge dans la gueule du loup rien que pour avoir l'impression qu'on a reussit a punir le loup . Se donner l'impression d'avoir fait quelque chose. Pauvre peuple de kiev !!!

    FRIK-A-FRAK

    11 h 30, le 26 avril 2014

  • La troisième guerre mondiale ? provoquée par un parano intérimaire au pouvoir à Kiev...? ,d'ailleurs arrivé au pouvoir par la violence...avec comme sponsor l'UE et Obama ...! c'est le pire casting ....! d'un film de gangster de mauvaise série B....En l'urgence ,il faut arrêter cette guignolade pathétique en urgence.....!

    M.V.

    10 h 40, le 26 avril 2014

  • CE TITRE C'EST DE LA BOURDE ! EST-CE LA RUSSIE QUI VEUT LANCER UNE TROISIÈME GUERRE MONDIALE ? A-T-ELLE CRÉÉ LA CRISE D'UKRAINE OU D'AUTRES L'ONT FAITE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 37, le 26 avril 2014

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