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Économie - Crise

S&P sanctionne la Russie face aux tensions grandissantes autour de l’Ukraine

L'agence d'évaluation a abaissé d'un cran la note de solvabilité de Moscou à « BBB- » qui passe dans la catégorie des investissements « spéculatifs ».

L’agence S&P prévient qu’elle pourrait abaisser de nouveau la note du pays si des « sanctions plus sévères » s’appliquaient à la Russie. Photo AFP

L'agence d'évaluation Standard & Poor's a abaissé hier la note de solvabilité de la Russie, la sanctionnant en raison des tensions grandissantes autour de la situation en Ukraine et des risques que celles-ci posent pour l'économie russe.
S&P a abaissé d'un cran la note de la Russie à « BBB- » et gardé sa perspective négative, et averti qu'elle pourrait encore abaisser cette note, ce qui la ferait passer alors dans la catégorie des investissements « spéculatifs ».
Cela pourrait alors nettement compliquer l'accès de la Russie, déjà au bord de la récession, aux marchés financiers.
L'agence de notation a annoncé sa décision alors que la tension ne cesse de monter autour de la situation en Ukraine, où un assaut a été lancé jeudi par les troupes loyalistes contre les séparatistes prorusses dans l'Est. Moscou a pour sa part écopé jeudi d'une sévère mise en garde des États-Unis.
« La situation géopolitique tendue entre la Russie et l'Ukraine pourrait voir des sorties supplémentaires significatives de capitaux étrangers comme nationaux de l'économie russe, et pourrait du coup fragiliser les perspectives déjà faibles de croissance », a expliqué l'agence de notation dans un communiqué.
Au premier trimestre de 2014, les fuites de capitaux ont représenté 51 milliards de dollars (36,8 mds d'EUR), contre 57 milliards de dollars par an en moyenne de 2008 à 2013, indique l'agence.

Craintes de « sanctions plus sévères »
L'agence prévient qu'elle pourrait abaisser de nouveau la note du pays si des « sanctions plus sévères » s'appliquaient à la Russie.
Les États-Unis ont averti une nouvelle fois Moscou qu'ils pourraient lui imposer de nouvelles sanctions en plus de celles visant déjà des hauts responsables russes proches de Vladimir Poutine, décrétées après le rattachement de la Crimée à la Russie.
S&P pourrait aussi de nouveau abaisser la note de la Russie si elle perçoit « des risques accrus pour la solvabilité de la Russie, en raison d'une croissance économique bien plus faible » que prévu.
L'agence note que la croissance économique russe a ralenti à 1,3 % en 2013, « son plus bas niveau depuis 1999, si l'on exclut la contraction économique de 2009 ».
« Si les tensions géopolitiques ne s'atténuent pas en 2014, il y a un important risque que la croissance tombe bien en dessous de 1 % », avertit-elle.
Le gouvernement russe a déjà abaissé sa prévision de croissance à une fourchette d'entre 0,5 % et 1,1 % pour cette année. Le ministre des Finances Anton Silouanov a, lui, été encore plus pessimiste en avertissant que la croissance pourrait être nulle en 2014. Autre inquiétude pour l'agence d'évaluation, le rouble, qui, s'il continue à faiblir, pourrait « peser sur les importations et reporter, voire empêcher les comptes courants d'éviter le déficit ».
La Banque centrale de Russie va être « confrontée à des décisions stratégiques de plus en plus difficiles », remarque S&P, qui dit toutefois attendre de l'institution qu'elle passe comme prévu à un taux de change flottant d'ici à 2015.
Peu après la parution du communiqué de S&P, la Banque centrale de Russie a décidé augmenter son taux directeur à 7,5 %, contre 7 % auparavant, citant les craintes d'une accélération de l'inflation, qui va dépasser les 5 % d'ici à la fin de l'année selon elle.
La décision de S&P « était attendue », a commenté le ministre de l'Économie, Alexeï Oulioukaïev. « C'est en partie une décision politiquement motivée, et en partie, peut-être, une réaction à la détérioration actuelle de la situation macroéconomique dans laquelle nous nous trouvons. » « Je ne pense pas que cela aura une influence particulière » sur les investisseurs, qui s'attendaient déjà à cette décision, a-t-il ajouté.
(Source : AFP)

L'agence d'évaluation Standard & Poor's a abaissé hier la note de solvabilité de la Russie, la sanctionnant en raison des tensions grandissantes autour de la situation en Ukraine et des risques que celles-ci posent pour l'économie russe.S&P a abaissé d'un cran la note de la Russie à « BBB- » et gardé sa perspective négative, et averti qu'elle pourrait encore...

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