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À La Une - Liban

Sleiman appelle l'armée à frapper d'une main de fer ceux qui la prennent pour cible

Manifestation à Tripoli contre l'insécurité.

Des membres de la société civile et des professions libérales ont manifesté samedi 22 mars 2014 devant le Sérail de Tripoli contre la situation sécuritaire dans la grande ville du Liban-Nord. REUTERS/Stringer

Le président libanais Michel Sleiman a mis en garde samedi contre les conséquences des attaques répétées contre l'armée, appelant cette dernière à frapper d'une main de fer ceux qui la prennent pour cible. "Nous devons exprimer notre solidarité avec l'armée et la soutenir dans ses missions à l'intérieur du pays et à la frontière", a déclaré M. Sleiman, lors d'un entretien avec le chef de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. "Des instructions ont été données à l'armée de frapper d'une main de fer quiconque mènera une attaque contre les soldats", a ajouté M. Sleiman, soulignant qu'une agression contre l'armée est "une attaque contre un symbole national".

Pour sa part, le commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi, a affirmé que ses troupes étaient "toujours mobilisées pour préserver la stabilité du Liban et lutter contre le terrorisme dans différentes régions du pays". "L'armée est prête à intervenir de manière rapide et efficace pour faire face à tout incident sécuritaire", a dit le général Kahwagi lors de l'ouverture d'une nouvelle caserne militaire à Laklouk (jurd de Jbeil). "L'armée libanaise continuera de protéger la paix civile et restera au service de tous les citoyens, quels que soient les développements locaux ou régionaux", a-t-il ajouté.

(Lire aussi : Les sunnites ultras de Tripoli appellent au jihad contre l'armée libanaise)


L'armée libanaise s'interpose entre les quartiers de Jabal Mohsen (à majorité alaouite) et de Bab el-Tebbaneh (majoritairement sunnite), dans la ville de Tripoli, en proie à des violences confessionnelles meurtrières. Depuis le 13 mars, les combats entre ces deux quartiers pauvres dans le nord du Liban ont fait 27 morts et 175 blessés, a rapporté l'Agence nationale d'information. Parmi les blessés figurent 14 soldats de l'armée libanaise.

Ces combats, qui se produisent régulièrement depuis des années, se sont intensifiés sur fond de guerre en Syrie, la majorité des sunnites libanais soutenant leurs coreligionnaires qui luttent contre le régime de Bachar el-Assad. Depuis 2008, les affrontements entre les deux quartiers ennemis séparés par une rue qui, ironie du sort, s'appelle la rue de Syrie, ont fait plus de 200 morts et 3.000 blessés. Chaque "round", comme les appellent les habitants, se termine par un consensus pour le déploiement de l'armée libanaise, les armes disparaissent, puis réapparaissent dès le premier coup de feu.

Samedi soir, l'armée a effectué des perquisitions dans le quartier de Jabal Mohsen. Les militaires sont à la recherche de deux hommes soupçonnés d'avoir tiré contre un habitant de Bab el-Tebbaneh.

Vendredi, l'institution militaire a demandé franchement au Premier ministre Tammam Salam de "prendre une décision politique claire et ferme de sorte à apporter à l'armée la couverture politique nécessaire, afin qu'elle ne soit pas sommée par la suite d'ouvrir des enquêtes sur l'éventuelle arrestation de tel ou tel caïd armé, tel un individu affublé du pseudo de Kaëd Mehwar, qui est sous le coup de plus de vingt mandats d'arrêt".

(Lire aussi: L'artillerie syrienne fauche rebelles et civils syriens à la frontière libano-syrienne)

Samedi, des membres de la société civile et des professions libérales ont manifesté devant le Sérail de Tripoli contre la situation sécuritaire dans la grande ville du Liban-Nord. Les manifestants ont demandé à l'armée libanaise et aux responsables de mettre fin à la présence armée dans les rues de Tripoli.


Les tensions se sont aggravées dans cette ville, qui compte près de 500.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire, s'enfonçait dans la guerre civile. Le reste des habitants se divise entre alaouites - 7 à 8% de la population - qui se sont installés au début du 20e siècle, et chrétiens.

Les combats ont lieu généralement la nuit, et dans la journée, les francs tireurs entrent en action. Samedi, ils ont fermé la route internationale entre Tripoli et la Syrie. "Ce qui se passe à Tripoli est une guerre d'usure et personne n'essaie de mettre fin au bain de sang", ont dénoncé dans un communiqué les députés de Tripoli.

Enfin, des hélicoptères syriens ont effectué six raids en 12 heures contre Wadi Ajram, des hauteurs qui dominent la localité sunnite libanaise de Ersal, à la frontière entre les deux pays, selon une source sécurité libanaise. Après la prise de Yabroud, il y a une semaine, par les forces loyalistes, des rebelles ont fui vers cette région du Liban.


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commentaires (4)

IL FAUT LUI GARNIR LA MAIN DE FERS ET DE FEU VERT !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 22, le 24 mars 2014

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Commentaires (4)

  • IL FAUT LUI GARNIR LA MAIN DE FERS ET DE FEU VERT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 22, le 24 mars 2014

  • Et qui sont ce ceux qui attaquent l'armée ? allez un peu de courage Mr le président de la République Libanaise , donnez une indication ! sinon je le fais à votre place la prochaine fois ! Vous savez , les chiites au Liban sud, ils ont pas eu cette chance d'avoir une armée qui les défendait , alors ils se sont débrouillés tout seul , mais en fin de compte ils ont réussi à nettoyer la région des prédateurs .Qu'attendent les tripolitains pour faire pareil avec leur racaille .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 33, le 23 mars 2014

  • Il faudra en effet mettre fin au bain de sang à Tripoli et l'armée devra agir en force de frappe pour ne plus revivre le spectre de 1975.

    Sabbagha Antoine

    07 h 53, le 23 mars 2014

  • S'il n'y avait pas le régime criminel et assassin de Damas instiguant à tout moment, à une lutte armée insensée, ses quelques laquais à Jabal Mohsen, il n'yaurait absolument rien à Tripoli et cette 2e ville du Liban connaîtrait un calme permanent et la prospérité qu'elle mérite.

    Halim Abou Chacra

    06 h 37, le 23 mars 2014

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