Le Boeing de Malaysia Airlines toujours introuvable, la CIA relance la piste de l’attentat

La CIA a relancé hier l'hypothèse d'un attentat pour expliquer la disparition du Boeing de Malaysia Airlines, introuvable depuis samedi. Le patron de l'agence américaine de renseignements, John Brennan, a indiqué devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations à Washington qu'il y avait eu des informations faisant état de revendications après la disparition de l'avion tout en insistant sur le fait qu'elles n'avaient pas été confirmées.
Quelques heures auparavant, Interpol avait semblé au contraire écarter l'hypothèse terroriste. L'annonce que deux passagers voyageant à bord du Boeing 777 avec des passeports volés étaient iraniens avait provoqué des spéculations sur une telle attaque, mais pour Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, il s'agit plus probablement « d'un trafic d'êtres humains ».
Les deux Iraniens, identifiés par Interpol comme Pouria Nourmohammadi, âgé de 18 ans, et Seyed Mohammad Reza Delavar, 29 ans, cherchaient vraisemblablement à émigrer en Europe. Le plus âgé projetait de se rendre en Suède pour y demander l'asile tandis que le plus jeune « essayait d'émigrer en Allemagne », a déclaré hier le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar. Selon la police thaïlandaise, un autre Iranien, « M. Ali », a organisé l'achat des billets des deux hommes par l'intermédiaire d'une agence de voyages de Pattaya, station balnéaire au sud de Bangkok. M. Ali est soupçonné de faire partie d'un « réseau de trafiquants d'êtres humains » envoyant entre autres des ressortissants du Moyen-Orient « travailler dans des pays tiers, notamment en Europe », destination finale des deux passagers suspects, après Pékin, a précisé le patron de la police dans le sud du royaume, le général Panya Maman.

Entre espoir et résignation
Plus de trois jours après la disparition de l'avion, des dizaines de navires, d'avions et d'hélicoptères de neuf pays participent aux recherches. Très mobilisés, les États-Unis ont envoyé deux destroyers transportant des hélicoptères et un avion de surveillance. Le FBI et l'agence américaine de la sécurité dans les transports ont envoyé des techniciens et enquêteurs auxquels se sont joints des spécialistes de Boeing. La Chine, dont 153 ressortissants se trouvaient à bord de l'appareil, a annoncé le redéploiement de dix satellites à haute résolution pour l'aide à la navigation, l'observation des conditions météorologiques, les communications. Le Vietnam a pour sa part annoncé hier l'extension de ses opérations « vers l'est et le nord-est », précisant avoir demandé l'aide des pêcheurs de la région.
En attendant de connaître le sort de l'avion, les familles des passagers arrivées à Kuala Lumpur oscillaient entre espoir et résignation. Hier, les familles chinoises ont refusé « l'aide financière » de 5 000 dollars par personne que leur proposait la Malaysia Airlines.

(Source : AFP)