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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Au Quai d’Orsay, le Groupe de soutien valorisera la politique de distanciation et le rôle joué par Sleiman

Le mercredi 5 mars sera la Journée du Liban en France. Après avoir été mis sur pied fin septembre 2013 à l'initiative de la France, le Groupe de soutien international au Liban évaluera pour la première fois le travail qui a déjà été accompli aux niveaux sécuritaire, militaire et économique pour atténuer les répercussions de la crise syrienne, notamment en ce qui concerne le dossier épineux des réfugiés syriens au pays du Cèdre, la participation de Libanais à la guerre syrienne aux côtés de l'opposition ou du régime, et les réponses terroristes à cette participation au Hermel et à Beyrouth. Une réunion se tiendra ainsi mercredi au siège du ministère français des Affaires étrangères, à laquelle participera le président Michel Sleiman qui présidera la délégation formée du ministre de la Défense Samir Mokbel, du ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, du ministre des Affaires sociales Rachid Derbas, du conseiller diplomatique de M. Sleiman, l'ambassadeur Naji Abi Assi, du représentant du Liban auprès des Nations unies, Nawaf Salam, et des experts économiques, Chadi Karam et Élie Assaf.
La rencontre au Quai d'Orsay sera précédée d'une réunion au palais de l'Élysée avec le président François Hollande qui pourrait évoquer la situation politique au Liban après 10 mois de paralysie, marqués par le processus laborieux de formation du cabinet et les différends qui rendent difficile l'élaboration de la déclaration ministérielle, du fait de l'attachement du 8 Mars au tryptique armée-peuple-résistance et son rejet de la déclaration de Baabda et de la politique de distanciation, sans oublier la récente tension entre le Hezbollah et le président Sleiman qui a voulu consacrer un nouveau tryptique et qui n'a pas réussi à assurer le vote de confiance au cabinet Salam avant la rencontre du Groupe de soutien, comme il l'aurait souhaité. Sur ce plan, des sources politiques ont fait part hier de leurs craintes de voir la déclaration ministérielle et par là même le gouvernement Salam dynamités par le litige entre Baabda et le parti chiite. La rédaction de la déclaration bénéficiant d'un délai d'un mois seulement, dont deux semaines se sont déjà écoulées, il ne reste plus beaucoup de temps pour achever ce document.
Au Quai d'Orsay, par ailleurs, un déjeuner sera organisé par le ministère des Affaires étrangères en l'honneur de la délégation libanaise, avant que ne débute la réunion qui sera marquée par l'absence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Le président Sleiman profitera de ce qui pourrait être sa dernière visite officielle à Paris, et en présence de ministres des Affaires étrangères de grandes puissances et notamment de l'Arabie saoudite, pour souligner une énième fois la nécessité du partage des réfugiés syriens qui se trouvent actuellement au Liban, et de la mise en place d'une stratégie permettant leur retour en toute sécurité vers la Syrie et l'édification de camps non loin des frontières. En effet, le nombre de réfugiés a dépassé le million, et les risques sécuritaires augmentent avec la multiplication des attentats à la voiture piégée et des attentats-suicide.
Une discussion autour d'un communiqué préparé par la France, la présidence de la République au Liban et l'ONU suivra. Ce communiqué, qui comprend neuf clauses, soulignera l'attachement à la résolution 1701 ; la nécessité d'élire un nouveau président de la République pour sauvegarder la stabilité et de permettre au cabinet Salam de faire face aux défis urgents ; et l'importance de l'unité des partis libanais pour assurer le respect des institutions étatiques. Le texte appellera aussi les participants à soutenir le Liban davantage face aux répercussions de la crise syrienne, en appuyant l'armée, en répartissant les réfugiés et en offrant des aides financières au gouvernement. Il fera part aussi de l'inquiétude du Groupe de soutien à l'égard du terrorisme rampant et des conflits le long de la ligne bleue, saluant le plan quinquennal adopté par l'armée pour son développement et fixant le 20 mars comme date pour lancer ce plan.
Le communiqué mettra enfin l'accent sur le rôle joué par le président Michel Sleiman « pour renforcer l'unité et la sécurité du pays, et paver la voie au dialogue ». Les participants souligneront l'importance de la déclaration de Baabda et de la politique de distanciation, chose qui pourrait embarrasser M. Sleiman, ces éléments étant actuellement des sources de conflit dans le pays.
Sur un autre plan, le chef de l'État discutera aussi, en marge de la réunion, avec les responsables français des moyens d'accélérer la livraison des armes achetées par l'Arabie saoudite au profit de l'armée libanaise.
Notons que la délégation libanaise s'est réunie hier au palais de Baabda pour préparer la journée de mercredi.

Le mercredi 5 mars sera la Journée du Liban en France. Après avoir été mis sur pied fin septembre 2013 à l'initiative de la France, le Groupe de soutien international au Liban évaluera pour la première fois le travail qui a déjà été accompli aux niveaux sécuritaire, militaire et économique pour atténuer les répercussions de la crise syrienne, notamment en ce qui concerne le dossier...

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