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Moyen Orient et Monde - Ukraine

Sous la pression des Occidentaux, Ianoukovitch conclut une « trêve » avec l’opposition

Les Européens songent à des sanctions ; le gouvernement ukrainien annonce des mesures d'exception après les affrontements qui ont fait 26 morts mardi.

Hier, le calme précaire régnant à Kiev était interrompu par des affrontements intermittents entre les manifestants et les forces de l’ordre. Vasily Fedosenko/Reuters

Sous la pression des gouvernements occidentaux, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé hier soir avoir conclu une « trêve » avec les chefs de file de l'opposition et a ajouté que des négociations allaient débuter pour éviter de nouvelles effusions de sang. Dans un communiqué, la présidence ukrainienne indique que l'accord a été négocié avec les trois principaux chefs de file de la contestation, l'ancien ministre de l'Économie Arseni Iatseniouk, l'ex-boxeur Vitali Klitschko qui dirige le parti libéral Oudar et le nationaliste Oleh Tiahnibok.


Plus tôt dans la journée, et après des mois d'atermoiements, les Européens avaient durci le ton à l'égard du régime ukrainien et brandi la menace de sanctions, mais seulement à certains niveaux. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont d'ailleurs se réunir cet après-midi à Bruxelles pour mettre au point la réponse de l'UE au déchaînement de violence qui a causé la mort d'au moins 26 personnes dans la capitale ukrainienne. « Ceux qui ont commis ces actes (de violence en Ukraine), ceux qui se préparent à en commettre d'autres, doivent savoir qu'ils seront sanctionnés », a ainsi affirmé hier le président français François Hollande au cours d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel à Paris.


À Bruxelles cependant, plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que le président Viktor Ianoukovitch ne devrait pas être concerné par d'éventuelles sanctions. « On ne veut pas couper les ponts, il faut laisser les canaux de négociations ouverts », a expliqué un diplomate s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Un diplomate d'un grand pays du nord de l'Europe a en outre estimé que des sanctions contre M. Ianoukovitch « pourraient le pousser dans les bras de la Russie ».

 

Mission de bons offices
Un accord unanime entre les 28 États membres est nécessaire pour imposer des sanctions. Sans accord, les ministres des Affaires étrangères pourraient se contenter de publier une déclaration solennelle mettant en garde les dirigeants ukrainiens. Mandaté par la ministre européenne des Affaires étrangères Catherine Ashton, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski a fait savoir sur son compte Twitter qu'il se rendait à Kiev hier pour une mission de bons offices. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour sa part annoncé son intention de se rendre à Kiev aujourd'hui avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.


Si les Européens parvenaient à surmonter leurs divisions et à imposer des sanctions, elles pourraient consister à une interdiction de visas, au gel des avoirs de personnes impliquées dans la répression et à un embargo sur les matériels utilisés pour la répression, comme le gaz lacrymogène. La ministre italienne des Affaires étrangères Emma Bonino a suggéré également de sanctionner « les provocations des groupes extrémistes et violents » de l'opposition.


Mais la Russie a vivement dénoncé la position des Occidentaux. « Nos partenaires européens ont suffisamment fait les médiateurs », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Peu après, il a appelé l'UE à convaincre l'opposition ukrainienne de coopérer avec les autorités et de se distancier des forces radicales qui veulent faire « un coup d'État », tandis que la Maison-Blanche a dénoncé hier les violences « totalement scandaleuses » qui se sont déroulées à Kiev et renouvelé, tout comme le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, son appel au président ukrainien Viktor Ianoukovitch à calmer la situation, tout en laissant planer la menace de sanctions.

 

Mesures « antiterroristes »
De son côté, le régime ukrainien a annoncé des mesures d'exception, « antiterroristes », contre les opposants radicaux, arguant que « les groupes extrémistes et radicaux menacent par leurs actions la vie de millions d'Ukrainiens ». Plus de 1 500 armes à feu et 100 000 munitions sont passées « entre les mains des criminels » depuis mardi, a souligné le Service de sécurité nationale, le SBU, sans préciser la nature des mesures envisagées, et alors que la question de l'état d'urgence a été régulièrement évoquée à Kiev ces dernières semaines.


Dans le centre de la capitale ukrainienne, un calme tendu régnait hier, un répit après les affrontements meurtriers de la veille et de la nuit. Des centaines d'habitants affluaient sur Maïdan, la place de l'Indépendance, dernier refuge des manifestants hostiles au président Viktor Ianoukovitch, les bras chargés de provisions, de vêtements et de médicaments. Une frêle barricade séparait les manifestants des policiers antiémeutes, avec des échanges intermittents de projectiles de part et d'autres, tandis que des enfants et des personnes âgées descellaient les pavés de la place. « La prochaine étape, c'est la guerre civile », estimait Igor, 23 ans, en faction à une barricade. L'un des responsables de l'opposition, l'ancien champion du monde de boxe Vitali Klitschko, a estimé que seule la démission du président, qui a décrété une journée de deuil national pour aujourd'hui, pouvait apaiser les tensions.

 

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Sous la pression des gouvernements occidentaux, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a annoncé hier soir avoir conclu une « trêve » avec les chefs de file de l'opposition et a ajouté que des négociations allaient débuter pour éviter de nouvelles effusions de sang. Dans un communiqué, la présidence ukrainienne indique que l'accord a été négocié avec les trois principaux...
commentaires (4)

Et BHL qui remet çà...ce type est bizarre. Toujours attiré par l'odeur du sang. Pauvres ukrainiens.

GEDEON Christian

11 h 08, le 20 février 2014

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Commentaires (4)

  • Et BHL qui remet çà...ce type est bizarre. Toujours attiré par l'odeur du sang. Pauvres ukrainiens.

    GEDEON Christian

    11 h 08, le 20 février 2014

  • Cette perche de Ianoukovitch, un fantoche même pas Nain poutinien !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 06, le 20 février 2014

  • Une "Trêve de Noël" comme en 14, oui !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 21, le 20 février 2014

  • JOCKER UKRAINIEN MANIPULÉ OCCIDENTALEMENT CONTRE ROI SYRIEN MANIPULÉ RUSSEMENT... FAITES VOS JEUX... RIEN NE VA PLUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    01 h 46, le 20 février 2014

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