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Liban

Daccache : « L’USJ est un lieu d’apprentissage pour tous les Libanais »

Retour sur les incidents à la faculté de gestion de la rue Huvelin.

Le recteur de l'USJ, le Pr Salim Daccache s.j., a réaffirmé que l'USJ « est un lieu d'apprentissage où tous les Libanais peuvent se retrouver et apprendre ensemble », une université catholique, donc « universelle, qui accueille tous les étudiants sans distinction de religion ou de race ». Il l'a fait, il y a quelques jours, pour corriger une perception étroitement confessionnelle de l'établissement universitaire propagée par des milieux politiques à l'occasion des élections de l'amicale des étudiants, et opposants tenants du 14 et du 8 Mars, en particulier à la faculté de gestion. La crise, survenue le 25 novembre, avait entraîné une fermeture provisoire du campus de la rue Huvelin.
Le P. Daccache a formulé ces précisions au cours d'une journée de « formation interne » tenue récemment sur le campus de l'innovation et du sport, pour les présidents et membres des amicales d'étudiants, en présence de Joseph Torbey, ancien président de la Ligue maronite et président du conseil d'administration de l'Institut supérieur des études bancaires conjointement fondé et dirigé par l'Association des banques au Liban et l'USJ.

Une université catholique
« Notre université a un caractère chrétien évident puisqu'elle est catholique et jésuite, catholique ayant le sens d'universel donc qui accueille tous sans distinction de religion ou de race, a affirmé le recteur. Dans les temps actuels où, malheureusement, se dressent des murs entre les communautés et entre courants politiques, il nous faut être convaincus que l'USJ est et demeurera un espace d'échange et de dialogue, un lieu d'apprentissage où tous les Libanais peuvent se retrouver et apprendre ensemble. En même temps, l'USJ constitue une institution centenaire de qualification professionnelle dont tout Libanais ou francophone peut profiter, dans le respect de son règlement et de son esprit. »
Cette mise au point s'est accompagnée d'un examen rétrospectif des incidents qui s'étaient produits sur le campus des sciences sociales (droit et gestion), ainsi qu'aux abords immédiats du campus. La crise n'avait été résorbée qu'après l'intervention des FSI et de l'armée.
Revenant sur ces incidents, le P. Daccache a rappelé qu'ils étaient étroitement liés aux élections des amicales et aux « provocations incessantes » qui avaient suivi la publication des résultats. Tout en rappelant que tout ce qui concerne l'USJ, et en particulier le campus de la rue Huvelin, possède « une forte charge symbolique » et qu'à cette occasion, il avait été « amplifié et dramatisé », avec le concours de certains médias, le recteur a révélé qu'à la lumière de ce qui a failli se produire, n'étaient les mesures prises « sur le long terme, l'idée même des élections des amicales est en train d'être repensée ».

Remise en question
« Je pense que la question de la pertinence d'organiser des élections sera à l'ordre du jour, si, au niveau des candidats et de l'exercice des amicales et surtout au niveau de leurs responsables, il n'y a pas quelque chose qui change pour que les amicales représentent réellement les intérêts de tous les étudiants et ceux de l'université et agissent en conséquence », a-t-il dit.
« Il y a un courant parmi les responsables de l'USJ qui veut mettre fin à ces élections (...). Ces élections ne sont-elles pas des tests manipulés par les partis politiques afin de mesurer les tendances de leur popularité surtout parmi les jeunes ? Les élections font-elles autre chose que reproduire la cassure qu'il y a au niveau de la société ? Quels sont les programmes des amicales autres que d'organiser des soirées partisanes financées par l'université ou quelques activités insignifiantes ? La mission des amicales n'est-elle pas absente de la vie académique et sociale de l'université ? Quelle est la valeur ajoutée positive apportée à l'université par les élections ? » a asséné le recteur.

Dérapage évité de justesse
En ce qui concerne les faits, le P. Daccache a affirmé que les incidents auraient pu mal tourner, n'était l'intervention rapide de l'administration, et des FSI et de l'armée, qui se sont interposées entre les étudiants, à l'extérieur du campus.
Certes, il n'y a eu ni coup de poing ni prise de main, mais le risque d'un dérapage était réel, a-t-il affirmé en substance. Et de rappeler que « plusieurs réunions avaient été organisées avant les élections afin de rapprocher les points de vue et d'insister sur la bonne tenue du scrutin ».
« Les contacts avec les responsables politiques n'ont pas cessé depuis, a-t-il révélé, afin de calmer les esprits et cesser les campagnes qui nuisent au travail académique. »

Responsabilités et sanctions
Par ailleurs, « les responsabilités ont été dégagées et des sanctions ont été prises », a précisé le P. Daccache, qui a affirmé que l'affaire avait été confiée au conseil de discipline « et qu'entre-temps, deux étudiants qui n'avaient pas cessé de se provoquer malgré les avertissements répétés avaient été provisoirement exclus jusqu'à la fin des travaux du conseil de discipline ».
Il a ajouté que deux mesures concrètes ont d'ores et déjà été prises à l'USJ : une révision de la procédure interne visant à accélérer la prise de décision et l'institution d'un « corps de médiateurs et de médiatrices » formés à l'USJ, dont des étudiants, « appelé à être plus massivement présent surtout à Huvelin pour porter les doléances des étudiants devant les responsables ».

Effectifs de sécurité doublés
Par ailleurs, les effectifs qui assurent une bonne sécurité à Huvelin seront doublés et, à long terme, un campus plus spacieux va être créé, a-t-il ajouté. De même, un conseil général de la vie étudiante présidé par le recteur a été créé dans lequel beaucoup de représentants d'étudiants siégeront dont quatre représentants des amicales. « Ce sera un lieu d'écoute mutuelle et de projets à construire au service des étudiants, dont de possibles débats sur la citoyenneté et l'appartenance à l'USJ », a dit le P. Daccache.
Enfin, une nouvelle structure a été récemment votée par le conseil de l'université : le service de la vie étudiante et de l'insertion professionnelle, a dit le recteur. Ce service aura un conseil dans lequel siégeront des étudiants et plus particulièrement des représentants des amicales. Beaucoup de projets sont à l'ordre du jour, dont la publication d'un journal hebdomadaire estudiantin.
« En échange de ces mesures prises par l'université, les amicales assumeront la responsabilité d'aider à diminuer les échanges verbaux violents directs ou bien sur Facebook qui parfois touchent aux symboles sacrés et nationaux, à convaincre les proches de vous à ne pas violer la dignité de la personne et à ne pas proférer des menaces contre l'autre. »

Le recteur de l'USJ, le Pr Salim Daccache s.j., a réaffirmé que l'USJ « est un lieu d'apprentissage où tous les Libanais peuvent se retrouver et apprendre ensemble », une université catholique, donc « universelle, qui accueille tous les étudiants sans distinction de religion ou de race ». Il l'a fait, il y a quelques jours, pour corriger une perception étroitement confessionnelle de...

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