Les positions exprimées il y a plus de dix jours à la télévision par le chef du PSP, Walid Joumblatt, continuent de commander tous les scénarios envisagés dans le cadre du processus gouvernemental, en panne depuis sept mois.
Fondamentalement, M. Joumblatt avait dit deux ou trois choses essentielles : d’abord, qu’il retirerait ses ministres en cas de formation d’un gouvernement de « fait accompli » ; ensuite, qu’il renommerait Tammam Salam pour former le cabinet et, enfin, que s’il devait choisir entre l’Iran et l’Arabie saoudite, il opterait pour cette dernière.
La première affirmation met certes en minorité le 14 Mars dans ses vues au sujet du gouvernement. Mais la deuxième annule en pratique les effets de la première puisqu’elle veut dire qu’en tout état de cause, et même si le Premier ministre désigné se laissait aller à former un cabinet qui ne recueillerait pas de majorité à la Chambre, c’est lui qui serait à nouveau désigné.
Le cas échéant, la différence qu’il y aurait avec la situation actuelle, c’est que M. Salam serait à la fois Premier ministre désigné et chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes. Or il convient de souligner que quoi qu’il arrive, la proximité de l’élection présidentielle fait qu’en pratique, tout gouvernement qui serait mis sur pied à partir d’aujourd’hui, même s’il reçoit dûment la confiance de la Chambre, ne pourrait guère prétendre à autre chose qu’à expédier les affaires courantes.
Il ne faut pas oublier qu’en vertu de la Constitution, le Parlement entre à partir du 25 mars prochain en session électorale, c’est-à-dire qu’il ne pourra plus accomplir aucune tâche avant d’élire un nouveau président de la République, le vote devant théoriquement intervenir avant le 25 avril.
Quant à la troisième prise de position importante de M. Joumblatt, elle reflète la limite à la fois stratégique et concrète de ce que le leader druze est en mesure d’offrir au Hezbollah, en réalité pas grand-chose. D’ailleurs, le parti de Dieu ne s’y est pas trompé et juge l’attitude de M. Joumblatt pour le moins timorée à son égard.
Dans un effort de capitalisation des positions joumblattiennes, certaines parties tentent à l’heure actuelle de rétablir les ponts entre Riyad et Moukhtara. Elles espèrent pouvoir parvenir à persuader le royaume de reprendre langue avec M. Joumblatt et de l’amener à se joindre à l’idée d’un gouvernement « neutre ».
Cependant, d’autres tentatives plus terre à terre sont en cours et se fondent elles aussi sur les positions du chef druze. Sans mêler l’Arabie saoudite, elles visent à déboucher sur la formation d’un cabinet avant le 25 mars, quitte à ce qu’il n’obtienne pas l’investiture de la Chambre.
D’aucuns prônent même que l’on octroie dans ce cadre le tiers de blocage au camp du Hezbollah, mais en lui refusant le triptyque « armée-peuple-résistance », toujours dans l’idée de ne pas laisser le pouvoir, même limité, entre les mains des ministres du 8 Mars.
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commentaires (7)
PRÉFÈRENT-ILS les "centristes Druziztes" style socialo-progressistes ; yîîîh ; une solution harmonieuse pour les problèmes communautaires et confessionnelles de ce Pays assortie d’une défaite électorale pour leurs partis ; ou un échec fâcheux pour ce pays mais couronné par un triomphe aux élections pardi ? Ils répondront : "c’est une bonne question et de nous l’avoir posée on vous remercie" ! Les bouches ne font que s’entrouvrir, mais il se chuchote de plus en plus que le cheminement du Myster(y) Goupil fut le tour de passe-passe le plus mirobolant de cette longue crise de "ministres". Non content de mener un de ces tours de bonneteau qu’il semble obligatoire désormais de qualifier d’évidemment étourdissant, Sieur de la Renardière limite tellement ses interjections face à ses "ex-nouveaux alliés" yâ hassértéhhh, qu’aucun d’entre eux ne comprend goutte à ce qu’il pourrait bien vouloir leur dire ! Mais comme chacun des "ministrés" ne voit dans ce genre d'analyse que le fin du fin de l’habileté politique style Siblîîîne, nul n’ose se plaindre. Et c’est ainsi que le Caravansérail ne bruisse plus que de colloques pleins d’insignifiance ce qui, pour l’intérêt de ces échanges imbibés de futilité, constitue sûrement un progrès et une bénédiction pour les tympans Sains des 14 Sains éhhh Libanais....
Antoine-Serge KARAMAOUN
12 h 06, le 19 novembre 2013