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À La Une - Syrie

Genève-2 consacre les clivages entre rebelles syriens

Les jihadistes renforcent leur présence dans Alep.

À Mouadamiyat al-Cham, le Croissant-Rouge a évacué 1 500 civils, en majorité des femmes et des enfants, a affirmé le directeur des opérations, Khaled Ereksousse. « Nous avons pu offrir une aide médicale à ceux qui en étaient dépourvus depuis longtemps, mais nous n’avons pas pu évacuer les blessés », a précisé M. Ereksousse. Photo SANA/AFP

Le groupe le plus important de l’opposition syrienne a affirmé hier qu’il ne participerait pas à la conférence de paix Genève-2, portant un coup dur à la crédibilité de ces négociations voulues par les Américains et les Russes. Le chef du Conseil national syrien (CNS) a menacé de se retirer de la coalition antirégime si celle-ci prenait part à la conférence internationale, qui vise à réunir à une même table le régime syrien et l’opposition. « Le CNS, qui est le plus grand bloc politique au sein de la Coalition, a pris la ferme décision (...) de ne pas aller à Genève », a affirmé le chef du CNS, Georges Sabra. « Cela veut dire qu’il ne restera pas au sein de la Coalition si celle-ci y va », a-t-il ajouté. La Coalition de l’opposition s’était dit disposée en septembre à envoyer des représentants à Genève, tout en fixant comme condition le départ du président Bachar el-Assad.


La décision du CNS risque d’approfondir encore les divisions au sein d’une opposition déjà très fragmentée et affaiblie par un désaveu des principaux groupes d’opposition armée, dont certains sont entrés en conflit entre eux. M. Sabra a expliqué cette décision par les souffrances endurées par la population. « Les habitants de Mouadamiyat al-Cham meurent de faim, la Ghouta (dans la province de Damas) est assiégée et (le régime) interdit même d’y faire entrer du pain, est-ce que ce sont des conditions qui permettent de parvenir (...) à une transition démocratique en Syrie ? » s’est-il insurgé.

 

 

(Pour mémoire : Éliminer les armes chimiques ne sera pas le plus difficile)



Évacuation de civils à Damas
À Mouadamiyat al-Cham, le Croissant-Rouge « a évacué 1 500 civils, en majorité des femmes et des enfants », a affirmé le directeur des opérations Khaled Ereksousse, précisant qu’ils « étaient dans un état de grande fatigue et avaient très peur ». Les civils ont été évacués vers des abris dans la province de Damas. « Nous avons pu offrir une aide médicale à ceux qui en étaient dépourvus depuis longtemps, mais nous n’avons pas pu évacuer les blessés », a précisé M. Ereksousse. Mouadamiyat al-Cham est une des zones qui avaient été visées le 21 août par une attaque chimique. M. Sabra a accusé la communauté internationale d’avoir laissé le régime impuni après cette attaque.
À Damas, des obus se sont abattus hier sur la place des Abbassides, ainsi que sur le quartier périphérique de Qadam, sans faire de victimes. En soirée, deux attentats-suicide à la voiture piégée ont été perpétrés à l’entrée de la place des Omeyyades, ont indiqué l’agence SANA et la télévision d’État syrienne, sans préciser si l’explosion avait fait des victimes. Des images diffusées par la télévision al-Ikhbariya ont montré plusieurs incendies et des volutes de fumée s’échappant des lieux pendant que des pompiers s’activaient sur place.


Dans la province d’Alep, l’armée poursuivait ses bombardements aériens de Sfiré, essentiellement aux mains de jihadistes et près d’un site que pourraient visiter les experts internationaux en charge du démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Ces bombardements ont provoqué un exode de la ville depuis samedi. Dans la métropole même d’Alep, les combattants jihadistes ont renforcé leur présence au détriment des rebelles, après trois jours de combats ayant fait près de 50 morts au sein de ces groupes pourtant tous engagés contre le régime syrien. Dans la région de Deraa, berceau de la révolte, les rebelles ont abattu un avion de l’armée de l’air dans la localité d’Atmane.
D’autre part, dans le nord de la Syrie, Konstantin Jouravlev, un photographe russe âgé de 32 ans engagé dans un voyage en autostop de la Sibérie au Sahara, a été enlevé par un groupe de rebelles, selon la diplomatie russe. En outre, le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé hier que sept membres des personnels humanitaires ont été enlevés également dans le nord de la Syrie par des hommes armés non identifiés. Les enlèvements sont de plus en plus fréquents en Syrie. Certains sont menés dans des buts crapuleux, mais des combattants jihadistes ont également accusé des journalistes et des humanitaires d’être des « espions ».

 

 

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