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À La Une - Crise

Au Liban, « 95 % des sociétés touristiques risquent la faillite »

Khayat : La grande majorité des sociétés touristiques risque de mettre la clé sous la porte du jour au lendemain.

« La situation actuelle du pays met en péril son existence même comme État et nation, l’économie s’effondre inexorablement, l’émigration atteint des sommets, le chômage est au plus haut et l’inflation menace le pouvoir d’achat des citoyens. » C’est sur cette note alarmiste que le président de la Fédération libanaise des syndicats touristiques, Amine Khayat, a débuté son discours hier au cours d’une conférence de presse, accusant « l’État absent » de ne pas assurer la protection minimale à ces citoyens.
Selon lui, « le secteur touristique n’a nullement besoin de soutiens symboliques ou de dons humanitaires, mais d’une phase de stabilité au moins aussi longue que celle de la récession qui s’abat sur le secteur depuis des années ». M. Khayat a indiqué qu’après la guerre de 2006, le secteur touristique avait reçu des aides internationales d’une valeur supérieure à un milliard de dollars. « Le ministère du Tourisme nous avait demandé de remplir des formulaires justifiant des dégâts, mais ces formulaires ont été égarés et les aides évaporées », a-t-il accusé.
« Le secteur est en proie à des crises successives depuis 1990 et les propriétaires de sociétés touristiques qui ont recours à des prêts auprès des banques croulent sous les dettes et les taux d’intérêt qu’ils n’arrivent pas à rembourser », a poursuivi M. Khayat. À ce sujet, il a remercié le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, pour avoir prolongé le délai de remboursement des prêts subventionnés de sept à dix ans.

Une taxe sur la valeur locative adaptée
« Seules 5 % des sociétés touristiques ne craignent pas pour leur avenir, toutes les autres, soit la grande majorité, risquent de mettre la clé sous la porte du jour au lendemain », s’est indigné le président de la Fédération libanaise des syndicats touristiques. Selon lui, « la valeur locative exigée aux propriétaires d’hôtels et d’appartements meublés est calculée sur base d’un espace immobilier entièrement occupé, alors que dans la réalité, plus de 90 % de ces hôtels et appartements restent vides toute l’année ».

 

(Lire aussi: Les nuits en hôtels ou appartements meublés en baisse de 22,5 % en 2012)

 

M. Khayat propose une nouvelle méthode, « adaptée à la crise et qui varie selon le taux d’occupation des chambres ». Il a par ailleurs appelé à ce que les prêts accordés au secteur touristique puissent ressembler à ceux appliqués par la Banque de l’Habitat, « avec des remboursements plus souples et à plus long terme ». « Les prêts au logement sont supposés aider une famille, les prêts aux institutions touristiques seraient utiles à la protection de toutes les familles des employés du secteur », a-t-il affirmé. M. Khayat a enfin appelé « tous les responsables politiques à revenir à la raison et à prendre immédiatement part à leurs responsabilités pour sauver ce qui peut encore l’être dans ce pays ».

 

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