Cette décision est intervenue au moment où l’administration américaine travaillait à obtenir le soutien du Congrès pour mener des frappes contre le régime syrien, en représailles à une attaque chimique présumée le 21 août près de Damas ayant fait des centaines de morts, selon l’opposition et des pays occidentaux. Une collaboration de Damas avec la communauté internationale, qui conduirait à « remettre les armes chimiques, affaiblirait à coup sûr Assad », estime M. Perthes. Cet analyste se dit toutefois sceptique sur une réelle collaboration de M. Assad. Le régime va essayer de « gagner du temps et chercher toutes sortes d’arguments pour échapper aux engagements découlant automatiquement de son adhésion à la Convention sur les armes chimiques », a estimé M. Perthes.
« Casus belli »
Un scepticisme partagé par Karim Bitar de l’Institut français d’études internationales et stratégiques. « La grande question est : est-ce que le régime mettra vraiment ses armes chimiques sous contrôle international ? » se demande-t-il. « Il faut voir si le régime n’est pas seulement en train de faire ce qu’il a l’habitude de faire : essayer de manipuler la communauté internationale », a-t-il ajouté.
De son côté, Peter Harling, de l’International Crisis Group, a fait valoir que la mise sous contrôle des stocks d’armes chimiques de la Syrie serait pratiquement impossible étant donné le conflit qui fait rage. En outre, cela pourrait être « suicidaire » pour le régime de perdre ainsi, selon lui, « sa dernière arme de dissuasion ». Mais si le régime cherche à résister, il pourrait s’exposer à nouveau à une intervention militaire, a-t-il estimé. « Ne pas remettre (les armes chimiques) après avoir admis leur existence (...) pourrait devenir le casus belli que les États-Unis ont eu du mal à trouver initialement », a-t-il ajouté. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a d’ailleurs mis en garde contre les graves conséquences pour Damas d’un manque de coopération sur ce dossier et évoqué une résolution sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force. Cela « donnerait une légitimité internationale au recours à la force », estime M. Perthes, en soulignant que « l’option militaire est toujours sur la table et doit le rester ».
(Source : AFP)
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ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 18, le 13 septembre 2013