Réfugiés syriens : certains préconisent un dialogue avec Damas

Le problème des réfugiés syriens au Liban s’accentue, alors que le Haut-Commissariat pour les réfugiés continue de ne pas vouloir adopter le chiffre officiel libanais, à savoir un million deux cent mille. Et selon un dirigeant libanais, le fait que le HCR s’abstienne de retenir le nombre véritable des personnes ayant fui les hostilités en Syrie serait derrière les atermoiements des bailleurs de fonds qui s’étaient engagés durant la conférence des pays donateurs, au Koweït, à venir en aide au Liban pour l’aider à assumer le poids que représente le flux sans cesse grandissant de réfugiés syriens, mais qui ne se sont toujours pas acquittés de leurs engagements.
Selon le dernier rapport du HCR, rendu public hier, ces derniers sont au nombre de 677 000, contre 665 000 il y a une semaine, soit une augmentation de 12 000 en sept jours. Le HCR reconnaît cependant qu’il tarde à enregistrer tous les réfugiés et que 110 000 attendent de l’être.
Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les chiffres du HCR qui inquiètent les responsables libanais, mais la difficulté à gérer un dossier qui les dépasse. Dans différents milieux politiques, on redoute principalement une intensification des combats en Syrie, qui risque de pousser des milliers de réfugiés à traverser la frontière, alors même que le Liban n’arrive pas à répondre aux besoins les plus élémentaires de tous ceux qui se trouvent déjà sur son sol.
Dans cette perspective et face à l’indifférence internationale, certains vont jusqu’à conseiller aux autorités libanaises de dépêcher une délégation officielle à Damas pour discuter avec le commandement syrien de la possibilité de rapatrier une partie des réfugiés vers les régions sous son contrôle ou vers les zones hors combat, et d’empêcher les Syriens établis dans des secteurs sûrs de traverser la frontière vers le Liban.