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À La Une - Syrie

Les combats font rage à Deir Ezzor : 60 tués en trois jours

Le chef militaire des rebelles sur les terres d'Assad.

Un rebelle syrien lors des combats contre les forces de Bachar el-Assad, le 11 août 2013, à Alep. REUTERS/Hamid Khatib

Près de 60 soldats syriens et jihadistes ont péri en trois jours de combats à Deir Ezzor, la plus grande ville de l'est de la Syrie où les combattants radicaux progressent, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).


Au moins 33 combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, deux groupes affiliés à el-Qaëda, et 25 combattants loyalistes ont péri depuis le début samedi par les jihadistes d'une offensive massive dans la ville, a précisé l'OSDH. "Les affrontements sont très violents, les combattants utilisent quelques chars dont ils disposent, tandis que l'armée du régime bombarde les poches" des jihadistes, a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.


Les jihadistes concentrent leurs attaques sur le quartier Houeiqa, où se trouvent des sièges des services de sécurité et des bâtiments gouvernementaux.
Selon l'agence officielle Sana, l'armée syrienne a "tué des terroristes dans le quartier de Senaa et d'autres terroristes ont péri lundi dans l'explosion d'une voiture qu'ils piégeaient avec des explosifs dans un de leurs repaires" à Deir Ezzor. Le régime qualifie systématiquement les rebelles de "terroristes".

 

(Lire aussi : Un mariage collectif pour "remonter le moral" des troupes à Lattaquié)


Samedi, les jihadistes se sont emparés du siège du parti Baas ainsi que d'autres bâtiments gouvernementaux. "Ils avancent dans les quartiers sans les prendre totalement", a précisé M. Abdel Rahmane.
La ville est partagée entre régime et jihadistes mais les lignes de front fluctuent constamment, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants ainsi que de sources médicales et militaires.


Rebelles et jihadistes tentent d'asseoir davantage leur contrôle dans l'est, dont la majorité échappe régime.
En mars, ils avaient remporté leur plus grande victoire en deux ans de conflit en s'emparant de Raqa (nord), seule capitale provinciale du pays entre leurs mains. Cette ville est dominée notamment par l'EIIL, mais ce groupe est dénoncé par les habitants, qui manifestent depuis deux semaines pour réclamer la libération de centaines de militants ainsi que d'un prêtre jésuite, selon l'OSDH.


Au début de la révolte en Syrie en mars 2011, les insurgés syriens qui cherchaient désespérément de l'aide face à la puissance de feu de l'armée avaient accueilli à bras ouverts les jihadistes, dotés d'armes sophistiqués et aguerris au combat. Mais cet engouement a laissé progressivement la place au rejet en raison d'une pratique extrême de l'islam et d'arrestations arbitraires.

 

 

Plus de 250 Kurdes captifs des jihadistes

En outre, selon des experts, les pays occidentaux qui soutiennent la rébellion dite modérée, incarnée par l'Armée syrienne libre (ASL), font pression sur celle-ci pour qu'elle se démarque des jihadistes.

Le no 2 de la CIA, Michael Morell, a affirmé craindre que la Syrie ne devienne un nouveau sanctuaire pour el-Qaëda, à l'image de l'Irak.

 

Parallèlement, treize civils kurdes syriens ont été enlevés dimanche par les rebelles dans la province d'Alep (nord) avant d'être remis à des jihadistes qui détiennent désormais en captivité plus de 250 Kurdes dans cette région, selon l'OSDH.

Fin juillet, le Front al-Nosra et l'EIIL détenaient plus de 200 civils dans les villages à majorité kurde de Tall Aren et de Tall Hassel, à l'est de la ville d'Alep, selon l'ONG. Leur sort reste inconnu.

 

(Pour mémoire : « Les Kurdes ne veulent pas que les forces islamistes dominent leurs régions » )

 

Des combats opposent jihadistes et Kurdes dans plusieurs régions du nord et nord-est de la Syrie, où les Kurdes aspirent à forger une autonomie. Les combats ont éclaté après que les combattants kurdes ont chassé à la mi-juillet les jihadistes de la ville de Ras al-Aïn, dans la province de Hassaké (nord-ouest). Depuis, les affrontements font rage entre les deux bords et les jihadistes multiplient attentats et enlèvements à l'encontre des kurdes.

 

A Tall Aren et Tall Hassel, au moins 26 Kurdes, dont 10 combattants, ont été tués par les jihadistes du 29 juillet au 5 août, selon l'OSDH.

 

Dans la région d'Alep, qui échappe en majorité au régime Assad, les rebelles de l'ASL sont alliés à ces groupes jihadistes dans leur combat contre le régime. Dans d'autres régions, comme à Idleb (nord-ouest), l'alliance est moins solide et des combats ont éclaté au cours des dernières semaines entre ASL et jihadistes.

 

 

Idriss dans le fief d'Assad

Par ailleurs, le chef d'état-major de l'ASL, le général Sélim Idriss, a effectué une visite symbolique dans le fief de Bachar el-Assad dans l'ouest de la Syrie, où les insurgés ont réussi récemment à avancer, selon un militant.

Sélim Idriss s'est rendu "dimanche à Kafar Dalba dans la région de Jabal al-Akrad" située dans la province de Lattaquié, berceau de la communauté alaouite à laquelle appartient le président syrien, a expliqué à l'AFP Omar al-Jeblawi, joint par Internet.

 

Une vidéo amateur montre le général, en habit civil, s'adressant à un groupe de combattants rebelles dans la campagne de cette province côtière.

 

 

 

 

Il affirme s'être rendu dans cette province "pour voir directement les succès importants et les victoires que nos révolutionnaires ont remporté sur la côte".

"Nous sommes ici aujourd'hui pour confirmer que (...) le commandement général de l'ASL travaille en coordination totale et permanente avec les combattants sur le front de la côte", affirme Sélim Idriss. "Nous allons continuer à travailler sans relâche sur ce front", qui se situe sur la côte méditerranéenne.

 

Mais selon Omar al-Jeblawi, si la direction de l'ASL, qui se trouve en Turquie, a fourni aux combattants de Lattaquié "quelques munitions, ce n'est pas en nombre suffisant".

 

Cette visite intervient une semaine après que les rebelles ont engagé "la bataille de libération de la côte". Selon l'OSDH, ils se sont emparés d'une dizaine de villages alaouites depuis début août. Ces villages se situent près de la ville natale de l'ex-président défunt Hafez el-Assad, père de Bachar.

Si ces gains sont plutôt symboliques, ils ont permis de redonner le moral aux insurgés après une série de défaites dans le centre du pays face aux forces gouvernementales.

 



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Près de 60 soldats syriens et jihadistes ont péri en trois jours de combats à Deir Ezzor, la plus grande ville de l'est de la Syrie où les combattants radicaux progressent, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Au moins 33 combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, deux groupes affiliés à el-Qaëda, et 25 combattants loyalistes...

commentaires (3)

Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, le plus grand pourvoyeur d'informations syrienne de afp et acolytes est pris au très au sérieux.. ce qu'il balance quotidiennement est toujours pris pour argent comptant et diffusé tous azimuts à gogo. Vous ai-je déjà expliqué qui est cet homme et où il réside et travaille? et avec le financement et la bénédiction de qui?

Ali Farhat

01 h 08, le 13 août 2013

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Commentaires (3)

  • Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, le plus grand pourvoyeur d'informations syrienne de afp et acolytes est pris au très au sérieux.. ce qu'il balance quotidiennement est toujours pris pour argent comptant et diffusé tous azimuts à gogo. Vous ai-je déjà expliqué qui est cet homme et où il réside et travaille? et avec le financement et la bénédiction de qui?

    Ali Farhat

    01 h 08, le 13 août 2013

  • "Il craint que la Syrie ne devienne la nouvelle base de la Qaïda"...ah ouais?! hypocrite!

    GEDEON Christian

    00 h 12, le 13 août 2013

  • La vengeance confessionnelle sera désormais plus dure cette fois , surtout avec un état kurde qui grandit. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 13, le 12 août 2013

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