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À La Une - Liban - Conjoncture

Pas de croissance pour le Liban en 2013, selon HSBC

Le Liban connaîtra une stagnation économique en 2013. En pleine saison estivale plombée par les événements sécuritaires, les prévisions de croissance de HSBC ne sont pas surprenantes et pour la première fois depuis 1999, le Liban n’enregistrera pas de croissance.

La banque d’investissement HSBC a revu ses prévisions de croissance pour le Liban en 2013 à la baisse, l’estimant à 0 % contre une prévision initiale de 1,4 % en avril et contre une croissance de 4,2 % pour les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et 2 % pour les économies non productrices de pétrole. Ces prévisions feraient alors du pays du Cèdre le seul parmi ceux de la région MENA à ne pas enregistrer de croissance économique en 2013, tandis que les autres enregistreraient tous des taux positifs.


Pour Nassib Ghobril, économiste en chef à Byblos Bank, ces prévisions sont loin d’être surprenantes. « On ressent partout la stagnation économique, estime-t-il, dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. C’est une situation évidente, en particulier avec le désastre de la saison estivale sur laquelle les professionnels comptaient beaucoup. » Pour l’économiste, la dernière fois que le Liban n’a pas enregistré de croissance de son PIB était en 1999, année de déclin de 0,8 %. « Même en 2006, les chiffres officiels étaient de +0,6 % de croissance », ajoute-t-il. L’économiste a estimé les pertes de production à 4 milliards de dollars depuis 2011. « On paie le prix fort de la crise syrienne », indique-t-il.


Selon HSBC, citée par le Lebanon this Week de Byblos Bank, la détérioration de l’environnement politique au Liban a eu un effet négatif sur la performance économique et le sentiment de confiance des investisseurs. La banque britannique a ajouté que les effets négatifs du conflit syrien sur le Liban avaient lourdement pesé sur les perspectives de croissance du pays du Cèdre.


Les principaux indicateurs montrent la faiblesse de l’économie, s’expliquant principalement par le frein de l’activité des secteurs de la construction et du tourisme. HSBC s’attend à une saison estivale « pauvre », avec très peu de touristes au vu de la situation sécuritaire tendue et du boycott du Liban par les pays du Golfe.
Par ailleurs, la banque d’investissement britannique a indiqué que le déficit budgétaire libanais s’était élargi à 9,3 % du PIB l’année dernière, après s’être réduit à 9,2 % du PIB en 2009, 7,8 % du PIB en 2010 et 6,3 % du PIB en 2011. HSBC a prévu que le déficit fiscal devrait se réduire à 9 % du PIB en 2013, les élections législatives ayant été retardées et la baisse des prix mondiaux du pétrole devant limiter les dépenses de l’État. Ensuite, la banque a prévu un déficit des comptes courants à 23,5 % du PIB cette année en comparaison avec un taux de 25,6 % en 2012 et 25,3 % en 2011.


Parallèlement, HSBC a indiqué s’attendre à ce que la consommation des ménages augmente de 1 % en 2013 en termes réels contre une croissance de 2 % en 2012, constituant ainsi le taux le plus bas parmi les pays de la région.
Par ailleurs, et toujours selon la banque d’investissement, le Liban devrait enregistrer un taux d’épargne brute à 8,6 % du PIB cette année, en hausse par rapport aux 6,5 % du PIB enregistrés l’année précédente mais qui demeure le second ratio le plus faible parmi les pays de la région, contre un taux de 12,2 % pour les pays non producteurs de pétrole. Quant aux investissements, ils devraient stagner en 2013, alors qu’ils avaient diminué de 1 % en 2012, poursuit le rapport. HSBC a prévu une croissance des crédits au secteur privé à 2 % en 2013, soit un chiffre inchangé par rapport à l’année précédente, contre une contraction de 0,8 % pour les pays non producteurs de pétrole. Les réserves de la Banque du Liban devraient atteindre l’équivalent de 15,7 mois d’importations, en hausse par rapport aux 15,4 mois enregistrés en 2012.


L’avenir dépendra de l’évolution de la situation géopolitique, le principal obstacle étant l’incertitude qui pèse lourdement sur le sentiment de confiance du consommateur et de l’investisseur. « Il est très difficile d’avoir une perspective sur l’avenir, ajoute Nassib Ghobril, ni de savoir comment et quand la crise syrienne se terminera. » Encore une fois, seul un choc politique de grande envergure comme les accords de Doha en 2008 pourrait permettre de retrouver la confiance des investisseurs et redynamiser l’économie.

 

 

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