Le rapport mesure le taux de coliformes fécaux dans l’eau (FC/100 ml, unité de mesure pour la pollution bactériologique), sachant que tout taux supérieur à 100 FC/100 ml est considéré comme dangereux pour la santé. Cette pollution bactériologique est un danger pour la santé des baigneurs, les exposant à des maladies comme les infections de l’oreille, la diarrhée aiguë, la fièvre typhoïde, les infections intestinales ou rénales. D’un point de vue écologique, ces polluants réduisent le taux d’oxygène dans l’eau.
La situation, estime le rapport, s’est nettement dégradée ces vingt dernières années en raison de la construction de réseaux d’égout et de collecteurs sans qu’ils ne soient reliés à des stations d’épuration.
Dans certaines plages, comme Ramlet el-Baïda (plus de 1 000 FC/ml), Antélias/Dbayé (plus de 2 000 FC/ml), Nahr el-Kalb (600 FC/ml) ou encore la plage publique de Jbeil (plus de 1 000 FC/ml), le taux de coliformes fécaux est de dizaines de fois plus élevé que le taux considéré comme sûr. À Tabarja et Jounieh (300 FC/ml), ce taux est de trois fois supérieur à celui autorisé. Quant aux plages les moins polluées, il s’agit, selon le rapport, de Tyr (4 FC/ml), Rmeilé, Jiyeh, l’AUB, Jbeil (plages privées au sud de la plage publique), Batroun, Naqoura, Selaata et Chekka (pratiquement tous moins que 10 FC/ml, parfois 0). Le rapport, rappelons-le, évoque uniquement la pollution bactériologique.
Comme le rapport est rédigé chaque année, il est possible de constater, chiffres à l’appui, la détérioration ou l’amélioration sur les sites. Ainsi, cette version 2013 montre une détérioration, par rapport à 2006, de la situation à Damour/Saadiyate et Amchit, même si ces plages restent sûres et dans les normes requises. Une nette amélioration a été notée à Saïda, et ce malgré la présence du dépotoir. Le taux de coliformes fécaux est en effet passé de 244 (en 2007) à 50 FC/ml, ce qui est dû au fonctionnement de la station d’épuration des eaux usées dans cette ville, qui a commencé un mois avant le prélèvement des échantillons. Même si cette station n’assure qu’un traitement primaire et ne fonctionne toujours pas suivant sa pleine capacité.
Le rapport inclut la recommandation d’accélérer la construction et la mise en marche de stations d’épuration le long du littoral libanais. Pour mieux protéger les baigneurs, les rédacteurs du rapport demandent aux ministères de l’Environnement et du Tourisme de publier un document hebdomadaire sur l’état des plages et d’interdire la baignade dans les plages trop polluées. Le rapport dénonce, entre autres, l’absence de panneaux mettant les baigneurs en garde contre un taux de pollution trop important. Enfin, il conseille fortement d’éviter les embouchures de fleuve, qui sont des foyers de pollution particulièrement concentrés.
commentaires (4)
C'EST FAIT EXPRÈS OU QUOI ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 02, le 13 juillet 2013