Rechercher
Rechercher

À La Une - France - Grande-Bretagne

Soldat tués : La piste terroriste évoquée à Londres comme à Paris

L’ouverture en France d’une enquête antiterroriste sur l’agression à l’arme blanche d’un militaire, trois jours après le meurtre d’un soldat à Londres, a relancé les craintes d’une multiplication d’attaques isolées de la part de militants islamistes dans les pays occidentaux.


« À ce stade », aucun lien n’a été établi avec le meurtre à Londres d’un soldat britannique, mais « nous devons regarder toutes les hypothèses », a affirmé le président français François Hollande. « On a voulu tuer un militaire parce qu’il était militaire », a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. « Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et moi-même, chacun dans nos domaines, nous poursuivons une lutte implacable contre le terrorisme et contre tout acte qui remettrait en cause notre sécurité », a-t-il ajouté. On ignorait notamment si l’homme ayant agressé samedi soir un militaire en tenue près de Paris – et qui a réussi à prendre la fuite – partageait les convictions islamistes des suspects britanniques. Le militaire français, dont les jours n’étaient pas en danger hier, a été frappé par derrière par un homme qui lui a porté un coup au niveau de la nuque, selon le procureur qui a évoqué « une arme blanche », sans en préciser la nature. Les policiers exploitent notamment témoignages et images de vidéosurveillance. Selon une source proche du dossier, « toutes les bandes vidéos ont été récupérées et elles sont nombreuses » dans la zone où s’est produite l’agression. Les enquêteurs ont aussi procédé à plusieurs auditions, mais les témoignages semblent s’être avérés assez contradictoires, y compris sur la tenue vestimentaire de l’agresseur. Décrit comme un homme d’environ 1 mètre 90, portant une barbe, il a agi par surprise et n’a rien dit ni crié.

Interpellé en 2010
De leur côté, les services secrets anglais faisaient face hier à de nouvelles révélations embarrassantes. Plusieurs journaux ont affirmé, photo à l’appui, que Michael Adebolajo, qui a revendiqué le meurtre, à coups de couteau et de hachoir, du soldat mercredi à Londres, avait été interpellé en novembre 2010 au Kenya, à une soixantaine de kilomètres de la Somalie. La police kényane le soupçonnait de vouloir rejoindre les islamistes shebab qui opèrent en Somalie. Mais, après avoir comparu devant un tribunal, le jeune homme avait été renvoyé au Royaume-Uni, selon la presse. L’autre suspect dans le meurtre du soldat britannique, Michael Adebowale, avait lui été arrêté à Londres « il y a deux mois à la suite de plaintes de commerçants relatives à un groupe de musulmans », a affirmé le Sunday Telegraph. Ces révélations soulèvent de nouvelles interrogations sur les informations dont disposaient les services secrets et la police sur les deux suspects, issus de familles d’origine nigériane et chrétienne mais convertis à l’islam. Le Premier ministre, David Cameron, a promis une enquête pour faire la lumière sur d’éventuelles failles du système, et un rapport préliminaire doit être rendu dès la semaine prochaine. Le gouvernement, sous pression, a aussi annoncé la création d’un groupe de travail « sur l’extrémisme », composé de plusieurs ministres et des patrons de Scotland Yard et des services du renseignement intérieur. La ministre de l’Intérieur, Theresa May, qui y participera, a évoqué la possibilité de renforcer la législation encadrant les groupes radicaux, estimant que des « milliers » de personnes étaient menacées de tomber dans l’extrémisme au Royaume-Uni.

 

Lire aussi

Des islamistes et leurs couteaux au nom de « codes moraux »

 

Pour mémoire

« Les tueurs étaient sous surveillance, alors pourquoi le MI5 n’a pas agi ? »

 

Soldat tué à Londres : Omar Bakri salue un acte "courageux"

 

L’ouverture en France d’une enquête antiterroriste sur l’agression à l’arme blanche d’un militaire, trois jours après le meurtre d’un soldat à Londres, a relancé les craintes d’une multiplication d’attaques isolées de la part de militants islamistes dans les pays occidentaux.
« À ce stade », aucun lien n’a été établi avec le meurtre à Londres d’un soldat...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut