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À La Une - Analyse

Syrie : risque de débordement régional accru avec la menace d'armes chimiques

Le conflit tourne de plus en plus à la guerre par procuration.

Un pompier syrien tente de venir à bout d'un icendie après une explosion dans une station de service dans la province de Raqqa le 26 avril 2013. REUTERS/Hamid Khatib

Le régime syrien de Bachar el-Assad, poussé dans ses retranchements au point de pouvoir recourir à ses armes chimiques, pourrait exporter le conflit vers les pays voisins déjà fragilisés par le flot de réfugiés et des violences frontalières, estiment des analystes.

 

"Le débordement a déjà eu lieu. La situation va empirer, avec une multiplication des combats transfrontaliers, des attaques directes et indirectes, plus de réfugiés", estime Émile Hokayem, expert à l'Institut international pour les études stratégiques.

 

Damas accuse la Turquie d'armer les rebelles, la Jordanie, de les entraîner et de favoriser leur infiltration en Syrie, et une partie des Libanais d'aider les insurgés à faire passer les armes à travers la frontière.

 

(Repère : La panoplie d’agents chimiques de Damas "est assez robuste")

 

Pour Yezid Sayigh, du Centre Carnegie pour le Moyen-Orient, "les réfugiés représentent le principal impact sur la Jordanie et le Liban, en créant une importante pression" sur ces petits pays aux ressources limitées.

"Si la situation se détériore encore, plus de Syriens, peut-être des millions, vont fuir" vers ces pays d'accueil, y exacerbant les tensions, dit-il.

 

Si les pays les plus à risque sont le Liban et la Jordanie, avec respectivement plus de 500.000 et 400.000 réfugiés, l'Irak, Israël et la Turquie pourraient pâtir de ce conflit entré dans sa troisième année.

 

En Irak, où les sunnites minoritaires accusent le pouvoir chiite de marginaliser leur communauté, le Premier ministre Nouri al-Maliki a affirmé que les heurts confessionnels dans son pays avaient "commencé ailleurs dans la région", en allusion à la Syrie où les rebelles à majorité sunnite s'opposent au régime de Bachar el-Assad, membre de la minorité alaouite (issue du chiisme).

Ces "tensions confessionnelles peuvent s'accroître si les Irakiens échouent à régler leurs problèmes", estime M. Sayigh.

 

La Jordanie s'est retrouvée impliquée dans le conflit quand les États-Unis ont déployé des soldats sur son sol pour entraîner l'armée jordanienne et intervenir le cas échéant pour sécuriser les stocks d'armes chimiques syriennes. M. Assad a d'ailleurs prévenu que la Jordanie était aussi "exposée" à la crise que la Syrie.

 

En outre, selon Anthony Skinner, directeur responsable du Moyen-Orient et Afrique du Nord pour Maplecroft, le royaume voit d'un mauvais œil les "salafistes jordaniens qui ont traversé les frontières pour aller renverser le régime" syrien, craignant un phénomène qui pourrait se retourner contre lui.

(Lire aussi: Le mauvais génie chimique syrien sorti de la bouteille)

 

Si le régime syrien n'est pas capable de lancer des attaques d'envergure contre ses voisins, ses troupes étant mobilisées au maximum contre les rebelles, le conflit devient de plus en plus une guerre par procuration, estiment les analystes.

D'après M. Hokayem, le conflit "happe" les pays voisins, en partie à cause de la "malfaisance" du régime syrien, M. Assad ayant prévenu que "l'incendie ne s'arrêtera pas à nos frontières".

"La Syrie met de la pression sur ses voisins (...) pour mener une sorte de chantage en leur rappelant le coût que pourrait payer la région pour avoir poussé le régime dans ses retranchements", dit-il.

"Il est possible que M. Assad agisse par procuration à travers (des alliés) qui ne sont pas directement sous son commandement", explique M. Skinner, en allusion au Hezbollah, puissant parti chiite libanais qui combat aux côtés des troupes syriennes.

 

Israël redoute pour sa part l'arsenal chimique syrien, que Damas affirme n'avoir jamais utilisé contre sa population, et le président américain Barack Obama veut une preuve "définitive" d'un recours à ces armes avant de réfléchir à tout intervention.

 

D'après M. Sayigh, Washington voudrait à tout prix éviter une régionalisation du conflit en raison de la menace chimique. "Les États-Unis et Israël n'ont que peu d'options (...) Ils ne veulent pas que les événements évoluent de manière à donner un prétexte au régime d'utiliser ces armes".

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commentaires (4)

Devant un pretexte mensonger, ils en ont l'habitude les yanky sionises,on cherche a expliquer pourquoi on intervient pas, la verite simple et cruelle pour les usurpateurs est qu' a force de tirer sur la corde, l'etat usurpateur risque de se voir directement implique dans la nasse des resistances, il sera impossible a cet etat de s'en sortir indemne, le temps des guerres en 6 jours est revolu, et les victoires en chantant, la fleur entre les dents , d'une autre epoque.Il y a un prix a payer, qu'ils ne sont pas prets a payer.

Jaber Kamel

17 h 18, le 29 avril 2013

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Commentaires (4)

  • Devant un pretexte mensonger, ils en ont l'habitude les yanky sionises,on cherche a expliquer pourquoi on intervient pas, la verite simple et cruelle pour les usurpateurs est qu' a force de tirer sur la corde, l'etat usurpateur risque de se voir directement implique dans la nasse des resistances, il sera impossible a cet etat de s'en sortir indemne, le temps des guerres en 6 jours est revolu, et les victoires en chantant, la fleur entre les dents , d'une autre epoque.Il y a un prix a payer, qu'ils ne sont pas prets a payer.

    Jaber Kamel

    17 h 18, le 29 avril 2013

  • C'EST PAS VRAI ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 04, le 28 avril 2013

  • LES BONS ET LES MAUVAIS ! LES MAUVAIS ET LES BONS ! Quelles sortes d'armes ont été utilisées en EX-YOUGOSLAVIE ? De la merde de tous les côtés...

    SAKR LOUBNAN

    05 h 48, le 28 avril 2013

  • Le Néron de Damas et de toute la Syrie fera tout pour incendier les pays voisins, à travers ses laquais locaux. Quand cet incendie sera à son apogée, le stupide et lâche Obama voudra, pendant au moins un an et comme pour les armes chimiques que le dictateur a utilisées contre son peuple, "être sûr" qu'il y a des incendies que ce dictateur a allumés. Puis il ne fera merde aucune.

    Halim Abou Chacra

    03 h 27, le 28 avril 2013

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