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À La Une - les coulisses de la diplomatie

De « l’inutilité » de rédiger une lettre sur les violations syriennes, selon le ministère des AE...

Le ministère des Affaires étrangères prend son temps dans la rédaction de la lettre de protestation que le Conseil supérieur de défense a décidé d’adresser à la Ligue arabe afin de la notifier des agressions syriennes répétées aux frontières libanaises. La décision du palais Bustros de ralentir la rédaction de cette note intervient en dépit de la rapide escalade des agressions syriennes, qui se sont élargies désormais pour englober la Békaa-Est, en plus des villages du Akkar et les environs de Ersal.


Les informations recueillies par les services de renseignements étrangers, et surtout européens, ainsi que des rapports sécuritaires locaux prévoient un possible élargissement du cercle des affrontements entre forces non étatiques des deux bords, pouvant entraîner éventuellement une intervention militaire officielle des deux côtés, et donc un affrontement militaire entre la Syrie et le Liban. C’est cette situation qui aurait donc amené Adnane Mansour à ne pas entamer la rédaction de la lettre relative à ces violations. Une source proche du ministre Mansour a énuméré les questions d’ordre juridique et politique auxquelles se heurterait, selon elle, la rédaction de cette lettre. Sachant d’abord que celle-ci doit énumérer les violations du régime syrien et de l’opposition aux frontières, la question est de savoir quelle est la partie qui est habilitée à déterminer les auteurs respectifs de ces violations. S’il est possible d’identifier les armes utilisées par les forces syriennes régulières, comment traquer les armes utilisées par l’opposition contre les villages libanais ? Force est de relever pourtant que l’armée libanaise a déjà confirmé que ce sont les forces régulières qui sont responsables des bombardements de villages au Akkar et au Hermel, mais elle n’a pu déterminer la partie responsable des agressions à Qasr, puisque les bombardements sont provenus de zones de combat en Syrie.


D’autres séries de questions soulevées par M. Mansour sont d’ordre diplomatique. À quelle partie la lettre du ministère doit-elle éventuellement être adressée ? Est-ce au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Arabi, ou au responsable des affaires juridiques ou encore militaires ? Quel est en outre l’intérêt d’envoyer une lettre qui n’a pas de valeur pratique ni même de valeur morale ? s’interroge Mansour. Le ministre fait valoir par ailleurs que le compte rendu final du Conseil supérieur de défense a été lu par un ministre démissionnaire (le ministre Waël Bou Faour) et non par le secrétaire général du Conseil. Cela aurait pour but d’insinuer le « caractère facultatif » des décisions du Conseil. M. Mansour relève enfin que le paragraphe du compte rendu relatif à la disposition du Conseil à répondre aux violations syriennes est vague et incertain, puisqu’il ne définit pas la nature de cette réponse. Or si celle-ci prend la forme d’une lettre à la Ligue arabe, elle n’a pas d’importance. Et s’il s’agit d’une réponse militaire, elle ne fera qu’entraîner de nouvelles répercussions de la crise syrienne au Liban, qui consisteraient cette fois en un affrontement militaire grave avec le pays voisin. Reste à souligner que le régime syrien oppose un refus catégorique au fait même, pour un responsable libanais, de dénoncer les violations syriennes aux frontières...

 

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