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À La Une - Syrie

Assad redécoupe les provinces et s’en prend de nouveau à Erdogan

Paris n’a pas arrêté sa position sur l’embargo sur les armes ; au moins 88 morts hier.

Scène de désolation à Zamalka, près de Damas. Seddiq al-Shami/Shaam News Network/Reuters

Le président syrien a accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de ne pas avoir dit la vérité sur le conflit en Syrie, selon des extraits d’une interview à des médias turcs publiés hier sur le site de Bachar el-Assad. « Depuis le début de la crise en Syrie, M. Erdogan n’a pas dit un seul mot de vrai », a ainsi lancé M. Assad aux journalistes de la chaîne turque Ulusal et du journal Aydinlik. L’interview avec M. Assad a été menée mardi et sera intégralement diffusée vendredi, selon le site du président.
Dans un autre extrait, le président syrien a qualifié un récent attentat ayant tué un célèbre dignitaire religieux sunnite prorégime d’acte visant à provoquer un « conflit interconfessionnel ». Cet attentat-suicide perpétré le 21 mars à Damas avait tué cheikh Mohammad Saïd al-Bouti et 48 autres personnes. « Des dignitaires religieux, dont cheikh Bouti, ont eu un rôle-clé pour mettre en échec un plan de guerre confessionnelle. C’est pourquoi ils (les rebelles) ont assassiné Bouti et deux jours plus tard un autre dignitaire religieux à Alep. Auparavant, ils avaient tué d’autres religieux », a ajouté le président syrien.

Mgr Lahham
Par ailleurs, la France n’a pas arrêté sa position sur la levée ou non de l’embargo sur les armes vers la Syrie, estimant qu’il faut d’abord savoir « si on peut avoir confiance » dans l’opposition, a déclaré hier le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. « Nous devons donner une réponse fin mai. D’ici là, je ne peux pas vous dire aujourd’hui oui ou non », a-t-il ainsi déclaré à BFM-TV et à RMC M. « Nous avons la semaine prochaine à Londres une réunion, et nous avons demandé que soient présents Moaz el-Khatib (chef de l’opposition syrienne), Ghassan Hitto (Premier ministre par intérim élu par la Coalition nationale de l’opposition) et Salim Idriss (chef d’état-major de l’Armée syrienne libre) », a indiqué M. Fabius.
« Si les choses continuent comme aujourd’hui, la Syrie va exploser, avec d’un côté un arc irano-syrien et de l’autre les extrémistes sunnites, el-Qaëda. Si on veut éviter cela il faut une solution de transition politique entre les gens raisonnables de l’opposition et certains éléments du régime, mais pas Bachar el-Assad », a répété M. Fabius.
Dans le même temps, le patriarche catholique-melkite Grégoire III Lahham a lancé un appel au pape François hier, lui demandant de venir en aide à la Syrie, alors que le conflit « fauche des milliers de chrétiens et de non-chrétiens » et que le « chaos prend racine » au Moyen-Orient. « Nous n’avons pas peur des musulmans, a assuré le patriarche ; nous avons peur de ce chaos qui prend racine de plus en plus au Moyen-Orient. C’est devenu un lieu de marchandises, la Syrie, un lieu d’où on ne fait qu’extraire de l’argent. Ça suffit les armes, les enlèvements tous les jours, les tueries! Tout ce qui est démocratie, tout ce qui est liberté, tout ce qui est laïcité est perdu. Les gens n’en peuvent plus. »
Israël a de son côté mis en garde contre toute attaque en provenance du plateau du Golan, le nouveau ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon promettant « qu’Israël n’a pas l’intention d’ignorer les tirs de la Syrie, qu’ils soient accidentels ou non, et qu’il répondra fermement ». Mardi soir, un char israélien avait ouvert le feu en direction du territoire syrien après qu’un obus de mortier syrien, accompagné de tirs d’armes légères, soit tombé dans la partie du plateau du Golan occupée par Israël.

Requadrillage
Sur le terrain, l’armée de l’air continuait de mener des raids sur plusieurs zones contrôlées par les rebelles à travers la Syrie, notamment à Raqa, Homs et dans la province de Damas. À Raqa, des vidéos amateurs tournées par des militants et mises en ligne montrent une zone décrite comme étant le quartier bédouin de la ville en grande partie réduit en décombres, tandis que la personne qui filme pointe du doigt des raids aériens.
Les rebelles ont de leur côté conquis une base de l’armée dans la province de Deraa, dans le sud du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Des vidéos mises en ligne par des militants montrent des combattants rebelles dans la base, examinant une roquette endommagée. « Ceci est la base militaire 49, libérée par les héros de l’Armée syrienne libre (ASL) », dit une personne.
Dans la province de Damas, trois raids aériens ont visé la localité de Ziabiyeh et un autre Mleiha, a indiqué l’OSDH sans précision sur le bilan. Face à ces combats, qui se rapprochent du centre, l’exode de réfugiés touche désormais aussi la population de Damas.
Le site archéologique de Palmyre, l’un des plus prestigieux de Syrie, a par ailleurs été, encore une fois, endommagé par les combats.
Au moins 88 personnes ont péri dans les violences à travers la Syrie hier.
Toujours sur le terrain, les chaînes satellitaires al-Jazira et al-Arabiya (cartes à l’appui) ont indiqué que le régime syrien avait redécoupé les provinces du pays pour que cette nouvelle délimitation corresponde aux territoires contrôlés par le régime.

(Sources : agences et rédaction)
Le président syrien a accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan de ne pas avoir dit la vérité sur le conflit en Syrie, selon des extraits d’une interview à des médias turcs publiés hier sur le site de Bachar el-Assad. « Depuis le début de la crise en Syrie, M. Erdogan n’a pas dit un seul mot de vrai », a ainsi lancé M. Assad aux journalistes de la chaîne turque Ulusal...

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