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À La Une - rapport

Mort, torture et viol : le quotidien des enfants en Syrie

Les enfants sont utilisés sur la ligne de front par les deux parties, déplore Save the Children.

Les enfants sont de plus en plus utilisés sur la ligne de front en Syrie, les deux parties en conflit n'hésitant pas à s'en servir comme soldats ou même boucliers humains, dénonce mercredi l'ONG Save the Children. AFP PHOTO/JM LOPEZ

Un enfant de douze ans a vu un de ses camarades prendre une balle en plein coeur. Un autre, âgé de quinze ans, a été détenu dans une cellule avec 150 personnes et brûlé chaque jour avec des mégots de cigarettes.
Les enfants syriens sont peut-être les plus grandes victimes du conflit qui déchire leur pays, le traumatisme psychologique s'ajoutant à la violence physique, souligne l'organisation Save the Children, basée à Londres, dans un rapport publié mercredi.


"Deux millions d'enfants coincés en Syrie sont les victimes innocentes" d'un conflit sanglant qui a fait 70.000 morts selon l'ONU, déplore Save the children dans ce rapport publié à l'occasion des deux ans de guerre en Syrie.
Ces enfants "risquent en permanence la malnutrition, la maladie, le traumatisme", ajoute cette ONG basée en Grande-Bretagne.

 

"C'est une guerre dont les femmes et les enfants sont les plus grandes victimes", a dit à Reuters le directeur de Save the Children, Justin Forsyth, à l'occasion d'une visite au Liban, où 340.000 Syriens ont trouvé refuge.
Justin Forsyth a rencontré un enfant de 12 ans dont le meilleur ami a été tué devant une boulangerie. "Son ami a reçu une balle en plein coeur. Au début, il a cru qu'il lui faisait une plaisanterie, parce qu'il ne saignait pas. Il n'a compris qu'il était mort que quand on lui a retiré sa chemise", raconte-t-il.


Le rapport de Save the Children cite une étude de l'université Bahcesehir, en Turquie, réalisée auprès des réfugiés syriens, selon laquelle un enfant sur trois dit avoir reçu des coups ou avoir été la cible de tirs.
Deux-tiers des enfants interrogés disent avoir été séparés de membres de leur famille en raison du conflit et un tiers ont été confrontés à la mort d'au moins un de leurs proches.
"Tous ces enfants vous racontent cela sans émotion apparente, puis vous réalisez qu'il y a des couches et des couches de traumatisme émotionnel", précise Justin Forsyth.

 

 

Les enfants utilisés sur la ligne de front

Selon le rapport de Save the Children, les enfants sont "de plus en plus mis directement en danger lorsqu'ils sont recrutés par les groupes armés et les forces" gouvernementales. Les deux parties du conflit ont tendance à les recruter "comme messagers, gardes, informateurs ou combattants", précise-t-elle.
"Pour beaucoup d'enfants et leur famille, c'est vu comme une source de fierté. Mais des enfants sont recrutés de force dans des opérations militaires, et certains âgés de seulement 8 ans ont été utilisés comme boucliers humains", ajoute l'ONG.

 

"Pour des millions d'enfants syriens, l'innocence de l'enfance a été remplacée par la cruelle réalité de tenter de survivre à la guerre", indique Carolyn Miles, la présidente de Save the Children. "Nous ne pouvons permettre qu'une telle situation perdure; les vies de trop d'enfants sont en jeu", ajoute-t-elle.

 


Le viol comme arme
Les forces gouvernementales comme les groupes armés ont été également accusés de prendre pour cible les civils et de commettre des crimes de guerre. Selon certains réfugiés, les forces du président Bachar el-Assad visent délibérément les enfants.
Parmi les enfants qu'il a rencontrés, le directeur de Save the Children se souvient d'un adolescent de 15 ans qui dit avoir été détenu avec environ 150 autres personnes, dont une cinquantaine d'enfants.
"On le sortait chaque jour de la cellule et il était attaché à une roue géante et brûlé avec des cigarettes. Le traumatisme que subit un enfant est terrible."


Le viol est devenu un instrument de punition collective, poursuit Justin Forsyth, déplorant que ces violences soient souvent passées sous silence, en particulier dans un pays conservateur comme la Syrie. "Dans la plupart des conflits, plus de 50% des victimes de viols sont des enfants. Je suis certain que c'est aussi le cas dans ce conflit."
La peur des violences sexuelles est l'une des raisons les plus souvent invoquées par les réfugiés pour expliquer leur fuite, selon le rapport.


Autre conséquence de ces abus, les mariages arrangés de jeunes filles, parfois dès l'âge de 14 ans.
Des réfugiés syriens au Liban ont expliqué à Justin Forsyth avoir décidé pour cette raison de marier leur fille de 16 ans à un homme âgé. "La mère m'a dit que sa fille était jolie et qu'à chaque fois que des soldats (syriens) entraient dans sa maison, elle avait peur qu'ils la violent."

 

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commentaires (2)

Halte-là! Heureusement qu'il y un note positive dans tout cela: Les riches et charitables arabo-khaligites prenne en mariage des enfants/adolescentes comme 4ème ou même, bonheur, comme 3ème "femme" (!?!?!?) pour les sortir de cette sale misère dans laquelle elles y ont plongées toutes seules la tête en avant... Mais qu'allez-vous imaginer? Cela se fait en toute démocratie, hein, car les parents dans les camps hachémites, qui n'ont plus que 3 dents et une culotte trouée sont souriants et consentants le jour du DEAL.. qui est scellé par la haute autorité de cheiks très respectables sous le toit d'un Islam d'interprétation personnelle et traditionnelle.. très généreux. Allah y'zid!

Ali Farhat

14 h 34, le 13 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Halte-là! Heureusement qu'il y un note positive dans tout cela: Les riches et charitables arabo-khaligites prenne en mariage des enfants/adolescentes comme 4ème ou même, bonheur, comme 3ème "femme" (!?!?!?) pour les sortir de cette sale misère dans laquelle elles y ont plongées toutes seules la tête en avant... Mais qu'allez-vous imaginer? Cela se fait en toute démocratie, hein, car les parents dans les camps hachémites, qui n'ont plus que 3 dents et une culotte trouée sont souriants et consentants le jour du DEAL.. qui est scellé par la haute autorité de cheiks très respectables sous le toit d'un Islam d'interprétation personnelle et traditionnelle.. très généreux. Allah y'zid!

    Ali Farhat

    14 h 34, le 13 mars 2013

  • Triste et primitif de s'en servir ainsi des enfants comme soldats ou même boucliers humains avec ce silence effarant de la communauté internationale . Nazira.A.Sabbagha

    Sabbagha A. Nazira

    13 h 33, le 13 mars 2013

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