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À La Une - Liban

Nasrallah dément tout plan du Hezb et de Damas pour occuper des villages sunnites à la frontière

Le chef du Hezbollah propose une formule "proportionnelle et circonscription unique" en alternative au projet de loi électorale dit orthodoxe.

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de son discours du 27 février 2013.

Il ne comptait pas s'exprimer si tôt, mais les rumeurs circulant ces derniers jours sur son état de santé l'y ont contraint, a expliqué, mercredi soir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’un discours retransmis à la télévision.
"Cela fait partie de la guerre médiatique contre le Hezbollah", a affirmé Hassan Nasrallah, remerciant au passage "toutes les personnes qui ont appelé pour s'enquérir de (sa) santé".

 

Mardi, certains médias ont rapporté, citant des sources anonymes proches du Hezbollah, que Hassan Nasrallah avait été transféré en urgence, deux jours plus tôt, en Iran "à bord d’un avion de la présidence iranienne après la détérioration de son état de santé, suite à la découverte récente d'un cancer". Interrogée par Lorientlejour.com, une porte-parole du parti a déclaré que ces "informations sont dénuées de tout fondement".

 

Alors que les mises en gardes se multiplient sur un débordement de la crise syrienne au Liban, et que l'Armée syrienne libre a accusé à de multiples reprises, ces derniers jours, le Hezbollah d'intervenir militairement dans le conflit syrien, Hassan Nasrallah a démenti toutes les informations sur un plan qui aurait été concocté par le parti chiite et le régime syrien pour envahir des villages sunnites à la frontière entre le Liban et la Syrie.

 

(Lire aussi : L’ONU craint que le Liban soit entraîné dans la guerre civile syrienne )

"Ce qui se passe sur le terrain est tout à fait le contraire. Il y a une campagne militaire de la part des rebelles syriens pour chasser des Libanais chiites des villages frontaliers, a affirmé Hassan Nasrallah. Ces gens se défendent contre les attaques des rebelles. Ils ne s'attaquent pas aux civils, ils ne veulent juste pas qu'on les attaque. Je leur dis : +Vous avez le droit de vous défendre et de combattre ceux qui vous attaquent+".

"Ce sont des Libanais, que fait l’État pour eux ? Où sont les efforts politiques ? Où sont les efforts diplomatiques? L'Arabie saoudite et les Etats-Unis peuvent influencer les rebelles, en font-il l'effort? ", s'est interrogé le secrétaire général du Hezbollah, ajoutant être contre toute division de la Syrie.

 

(Pour mémoire : L'armée syrienne libre menace de porter la guerre au Liban)

Loi électorale

Lors de son discours , le secrétaire général du Hezbollah est également revenu sur l'un des principaux dossiers de l’actualité libanaise : la loi électorale. Sur ce sujet, le parti chiite a déclaré à plusieurs reprises soutenir le projet de loi dit du Rassemblement orthodoxe, en raison du soutien de son allié aouniste à ce projet de loi. Mais alors que ce projet est qualifié par ses opposants -au premier rang desquels le Courant du futur, le PSP, le président Michel Sleiman et les indépendants du 14 Mars- d'atteinte à la Constitution et de menace pour la coexistence communautaire au Liban, Hassan Nasrallah a affirmé mercredi soir qu'il existait une alternative : un projet de loi basé sur la proportionnelle et reposant sur une circonscription unique.

 

Une telle loi électorale "ne découpe pas le pays en plusieurs circonscriptions selon les confessions, les partis, les alliances, les familles ou les allégeances. C'est une loi équilibrée et juste car les Libanais, qu'ils soient musulmans et chrétiens, élisent 128 députés. Nous sommes tous égaux", a souligné Hassan Nasrallah.

 

Selon lui, avec une telle loi, chaque député représentera vraiment tous les Libanais. "La proportionnelle avec une seule circonscription favorisera la modération. Pourquoi ne pas l'adopter ? Ce surtout au vu de la situation régionale", a poursuivi le secrétaire général du Hezbollah. "Si vous voulez une alternative au projet de loi électorale dit du Rassemblement orthodoxe, il s'agit de la meilleure", a-t-il encore dit.

 

Poursuivant sur le même sujet, Hassan Nasrallah a réfuté que son parti ait un quelconque intérêt à un report des législatives prévues en juin prochain.
"Nous voulons des élections, nous refusons tout ajournement, a martelé Hassan Nasrallah. Nos alliances sont solides, nous n'avons pas de problèmes financiers (...), ceux qui veulent ajourner les élections s'attendent certainement à un changement en Syrie qui pourrait affecter le scrutin".
"Ceux qui veulent reporter les élections devraient avoir le courage de le dire en public au lieu d'accuser les autres de vouloir ajourner le scrutin", a-t-il insisté.

 

 

Sunnites et chiites

Le secrétaire général du Hezbollah a, par ailleurs, accusé certaines parties d'oeuvrer jour et nuit pour provoquer des dissensions au Liban et un conflit interconfessionnel.

"Ils veulent provoquer un conflit armé entre sunnites et chiites. Tous les faits sur le terrain le prouvent, a estimé Hassan Nasrallah. La dissension n'est pas dans l'intérêt du Liban. Nous la refusons et la condamnons. Nous ne devons pas brûler notre pays et faire ainsi un cadeau à nos ennemis".

 

Selon le leader chiite, certains députés et cheikhs sunnites ont adopté un discours vindicatif et veulent une escalade. "Ils nous impliquent en tant que parti chiite dans n'importe quel incident", a-t-il déclaré, avant de lister la mort du cheikh Abdelwahed, au Liban, nord, le dossier des détenus islamistes, l'assassinat de l'ancien chef des renseignements des Forces de sécurité intérieures , Wissam el-Hassan, les récents affrontements à Ersal (Liban-nord). "Où sont vos preuves ? Que cherchez-vous ? Certains veulent assurément provoquer un conflit interconfessionnel", a martelé Hassan Nasrallah.

 

Revenant sans le nommer sur l'affaire du cheikh salafiste libanais Ahmad el-Assir, qui accuse des éléments du Hezbollah de surveiller les alentours de sa mosquée à Saïda, Hassan Nasrallah a déclaré que des familles chiites habitent "depuis des années" dans cette ville du Liban-Sud.

"Avons-nous besoin, aujourd'hui, d'une permission pour habiter dans cette ville ? Nous n'allons pas répondre à vos insultes, nous n'allons pas y réagir", a poursuivi le secrétaire général du Hezbollah.

 

"Nous sommes tous responsables de ce pays. Nous devons le protéger, l'Etat doit assumer toutes ses responsabilités", a affirmé Hassan Nasrallah. "Nous sommes pour la retenue, mais ne faites pas de mauvais calculs", a-t-il averti.

(Pour mémoire : Assir accuse le Hezbollah de l’espionner à Saïda)

 

Grille des salaires

Sur le front sécuritaire, Hassan Nasrallah a estimé que la vague d'enlèvements qui sévit au Liban est "inquiétante", et appelé à "la levée de la couverture politique" de tout criminel.  "Nous devons tous travailler ensemble pour faire face à ce problème", a-t-il déclaré.

 

Sur le front social, Hassan Nasrallah a appelé le président de la République et le Premier ministre à convoquer une réunion urgente et extraordinaire du Conseil des ministres afin de discuter de la question de la nouvelle grille des salaires.
"Il faut résoudre cette affaire une fois pour toutes", a-t-il déclaré, alors qu'une manifestation massive a eu lieu mercredi, au neuvième jour d'une grève ouverte lancée par le Comité de coordination syndicale, pour le transfert au Parlement par le gouvernement de la nouvelle grille des salaires du secteur public et des enseignants. Alors que cette grille a été adoptée en Conseil des ministres en septembre dernier, le Premier ministre Nagib Mikati refuse de la transmettre au parlement tant que les moyens de la financer n'auront pas été définis.

 

Il ne comptait pas s'exprimer si tôt, mais les rumeurs circulant ces derniers jours sur son état de santé l'y ont contraint, a expliqué, mercredi soir, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d’un discours retransmis à la télévision."Cela fait partie de la guerre médiatique contre le Hezbollah", a affirmé Hassan Nasrallah, remerciant au passage "toutes les...

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Discours franc et charismatique comme à l'habitude. Mais, les vérités ne sont pas toutes dites. On aurait bien aimé, comme geste de bonne volonté et preuve en conformité de ses dires, que le Sayed H.N. déclare envoyer les quatre accusés pour l'assassinat de Feu Rafic Hariri pour prouver leur innocence, s'ils sont innocents, et l'accusé pour l'attentat contre le Député Harb à la justice Libanaise pour interrogatoire. Après ces deux gestes de bonne volonté, faciliter le Dialogue entre tous les Libanais en acceptant de tout discuter. En ce qui concerne l'intervention en Syrie c'est devenu un secret de polichinelle et ça ne sert à rien de le dénier. De l'autre côté ce ne sont pas toutes les accusations contre le Hezb qui sont justes. Certaines bien sûr, peut-être la moitié. L'exagération y joue un rôle dangereux et néfaste. TRAVAILLEZ TOUS POUR LE DIALOGUE CAR L'EXPLOSION DE LA MARMITE AVEC LA MAKHLOUTA QUI BOUILLE A GRANDS FEUX EST IMMINENTE, SI TOUS N'Y FONT PAS PREUVE DE BONNE VOLONTÉ ! TOUS ! TOUS ! TOUS !

SAKR LEBNAN

20 h 17, le 27 février 2013

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Commentaires (1)

  • Discours franc et charismatique comme à l'habitude. Mais, les vérités ne sont pas toutes dites. On aurait bien aimé, comme geste de bonne volonté et preuve en conformité de ses dires, que le Sayed H.N. déclare envoyer les quatre accusés pour l'assassinat de Feu Rafic Hariri pour prouver leur innocence, s'ils sont innocents, et l'accusé pour l'attentat contre le Député Harb à la justice Libanaise pour interrogatoire. Après ces deux gestes de bonne volonté, faciliter le Dialogue entre tous les Libanais en acceptant de tout discuter. En ce qui concerne l'intervention en Syrie c'est devenu un secret de polichinelle et ça ne sert à rien de le dénier. De l'autre côté ce ne sont pas toutes les accusations contre le Hezb qui sont justes. Certaines bien sûr, peut-être la moitié. L'exagération y joue un rôle dangereux et néfaste. TRAVAILLEZ TOUS POUR LE DIALOGUE CAR L'EXPLOSION DE LA MARMITE AVEC LA MAKHLOUTA QUI BOUILLE A GRANDS FEUX EST IMMINENTE, SI TOUS N'Y FONT PAS PREUVE DE BONNE VOLONTÉ ! TOUS ! TOUS ! TOUS !

    SAKR LEBNAN

    20 h 17, le 27 février 2013

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